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ZROBIONE

Citation

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Chopin est le grand poète musical, l'artiste de génie qu'il ne faudrait nommer qu'en compagnie de Mozart, de Beethoven, de Rossini ou de Berlioz. Lutèce, Heinrich Heine, éd. Paris, 1843, p. 316-317


Varsovien d'origine, Polonais de coeur, citoyen du monde par son talent. Nécrologie de Frédéric Chopin par Cyprian Kamil Norwid, Dziennik Polski, Poznań 25 octobre 1849

Frédéric Chopin

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Frédéric François Chopin (en polonais : Fryderyk Franciszek Chopin) est un compositeur et pianiste virtuose polonais, né le 1 mars 1810 [1] à Żelazowa Wola, dans le Duché de Varsovie, actuelle Pologne, et mort à Paris le 17 octobre 1849.

Après sa formation, au Conservatoire de Varsovie, et un début de carrière en Pologne et à Vienne, il choisit d'émigrer en France où il trouve son inspiration dans l'effervescence du monde pianistique parisien et dans le souvenir de sa patrie meurtrie. Il y rencontre George Sand, qui sera sa compagne pendant neuf ans.

Reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de musique de la période romantique, Frédéric Chopin est aussi l'un des plus célèbres pianistes du XIXe siècle. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées et demeure un passage indispensable à la compréhension du répertoire pianistique universel. Avec Franz Liszt, il est le père de la technique moderne de son instrument et son influence est à l'origine de toute une lignée de compositeurs tels Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Sergueï Rachmaninov, Alexandre Scriabine.

Universalité

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Si la sensibilité de Chopin est polonaise et se traduit par la reprise de mélodies populaires, sa langue musicale est savante, elle participe de la grande musique pour reprendre une expression de Delacroix. [2]. Sa musique est issue d'une élaboration savante de l'harmonie et du contrepoint. Elle est avant tout aristocratique et est fort loin d'une forme populaire ou folklorique[3]. En ce sens, le langage musical de Chopin est plus universel que polonais.

Biographie

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Pologne

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La mère, Justyna Krzyżanowska (1782-1861) est originaire de la petite noblesse de Dlugie, en Cujavie. Elle dispose d'une éducation soignée, sait jouer du piano et chanter d'une voix de soprano. Orpheline, elle est recueille par la comtesse Ludwika Skarbek, qui possède un petit domaine à Żelazowa Wola, dans le Duché de Varsovie, actuelle Pologne. La comtesse est divorcée d'un parent de Justyna. Avant la naissance de Frédéric, la future mère y tient le rôle d'intendante, surveillant les domestiques et les fermiers[4].

Le père, Nicolas Chopin (1771-1844) est un fils de syndic de Marainville-sur-Madon, village Lorraine dont le château appartient à un aristocrat polonais ancien confédéré de Bar Michał Jan Pac. Emigré polonais dès l'age de 16 ans et bien intégré dans son pays d'élection, il gravit les marches de l'ascension sociale dans la bourgeoisie intellectuelle. De précepteur des enfants de la comtesse Ludwika Skarbek, il devient répétiteur de français, puis professeur au lycée de Varsovie et aussi, à partir de 1820 à l'école militaire d'application[5].

Les parents se marient à Żelazowa Wola le 2 juin 1806, puis déménagent à Varsovie quelques mois après la naissance de leur fils Frédéric. Ils habitent dans l'ancien palais de Saxe, qui abrite le lycée et ouvrent un pensionnat pour les fils des riches familles terriennes[6]. La famille déménage avec la pension au palais Kaziemierz en même temps que le lycée de Varsovie en 1817[7].

Varsovie (1810-1830)

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En 1807 Varsovie devenait une capitale du Duché de Varsovie. En 1812 Napoléon commençait la seconde guerre de la Pologne (Campagne de Russie). L'indépendance de l'ancienne Pologne fut solennellement proclamée à Varsovie. Après l'occupation russe du Duché de Varsovie, en 1815 Varsovie devenait une capitale du Royaume du Congrès (ou Royaume de Pologne), l'entité politique polonaise liée avec l'Empire Russe, créée au Congrès de Vienne. Tsar Alexandre I etait le roi (tsar) de cet Royaume, l`etat d` une gouvernement polonias, soumis de fait à l`autorité russe. Cependent l'indépendence relative du Royaume du Congrèse etait plus en plus diminuée par les l'autorités russes. La liberté de la presse est supprimée, Russes introduisaient la censure et regime policier. Dés 1819 commence à s`organiser une résistance polonais.

Petite enfance

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Frédéric naît le 1 mars 1810 à Żelazowa Wola, quelques mois avant le déménagement de sa famille pour Varsovie. Il est le deuxième enfant, cadet de Ludwika et ainé d'Izabella et d'Emilia. Ses parents achètent rapidement un piano, instrument en vogue dans la Pologne de cette époque[8]. Sa mère y joue des danses populaires, des chansons ou des oeuvres classiques d'auteurs comme le polonais Ogiński[9]. Les enfants sont initiés très tôt à la musique et Frédéric est précoce.

A l'age de six ans, ses parents décident de confier sa formation à un professionnel : Wojciech Żywny. Ce tchèque est un violoniste qui gagne sa vie en donnant des leçons de piano chez les riches familles de Varsovie. Il fut probablement formé par un élève de Bach à Leipzig. Ce professeur est excentrique, il apprécie avant tout Bach, alors peu connu, Mozart et Haydn, c'est à dire des compositeurs d'une autre époque. Il est sceptique vis à vis des courants contemporains comme le style brillant d'un Hummel, alors très en vogue[10]. Une spécificité de Żywny est de laisser une grande liberté à l'élève, sans imposer de méthode particulière ou de longues heures d'exercices abrutissants[11]. Que l'unique professeur de piano du musicien soit un violoniste de métier fait parfois dire que Chopin a pratiquement été autodidacte[12] Cette vision n'est toutefois pas toujours partagée : Mais il n'y a aucune raison de penser qu'il laissa pendant six ans son élève explorer le clavier en solitaire et découvrir en autodidacte ...[13]. Si toute sa vie, le Clavier bien tempéré sera considéré par Chopin comme la meilleure introduction à l'étude du piano[14], ses premières compositions sont plus dans l'air du temps. En 1817, il compose deux polonaises inspirées des oeuvres d'Ogiński. Le langage harmonique est encore pauvre, mais la subtilité et l'élégance, qui caractériseront plus tard les oeuvres du maître, sont déjà latentes[15].

Comme le fait remarquer le compositeur Boucourechliev : les gens ne rêvent que de petits pianistes[16] et à l'age de huit ans, Frédéric a tout de l'enfant prodige. Si les comparaisons avec Mozart ne manquent pas[17], les situations sont néanmoins différentes car Nicolas Chopin n'a rien d'un Léopold Mozart. Frédéric se produit fréquemment dans les cercles mondains de l'aristocratie varsovienne, mais jamais son père n'en retirera un sou[18]. A huit ans, le musicien joue avec un orchestre et la presse locale en parle. Il joue souvent devant le grand duc Constantin, frère du tsar[19] ou encore une fois devant la célèbre cantatrice Catalani qui lui donna en souvenir une montre en or[20] et à partir de 1818 le petit Mozart est déjà célèbre à Varsovie. Le musicien gardera toute sa vie un goût prononcé pour la politesse et la sophistication de la vie aristocratique où il est invité depuis son plus jeune age.

Le jeune Chopin grandit comme dans un berceau solide et moelleux[21], dans une atmosphère aimante et chaleureuse où il développe un caractère doux et espiègle, sous le regard affectueux de sa mère qui sera la seule passion de sa vie[22] au dire de George Sand.

Années de Lycée

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Si la mère Justyna est une figure clé de la petite enfance de Frédéric, son père joue un rôle majeur durant les années de lycée. Nicolas lui apprend l'allemand, le français et, quand Frédéric le souhaite, il dispose dans cette langue d'un joli coup de plume comme en témoigne cet extrait d'une lettre qu'il écrira à George Sand : Votre jardinet est tout en boules de neige, en sucre, en cygne, en fromage à la crème, en mains de Solange et en dents de Maurice[23]. La position sociale du père est devenue celle d'un intellectuel établi et, tous les jeudi, Frédéric voit défiler des figures intellectuelles phares du Varsovie de l'époque comme l'historien Maciejowski, le mathématicien Kolberg, le poète Brodziński et les musiciens les plus importants de la ville : Elsner, Jawurek ou encore Würfel[24].

En 1822, Żywny n'a plus rien à apprendre au jeune Chopin et le tchèque Würfel devient son professeur d'orgue Eigeldinger précise ... aucun document ne prouve qu'il lui ait enseigné autre chose, [25]. A l'opposé de Żywny, ce professeur est un partisan du style brillant : la musique de style brillant s'éloignait considérablement des modèles et idéaux classiques et apportait le souffle d'une esthétique et d'un goût nouveaux. Les procédés du jeu virtuose, inconnus jusqu'alors et introduits à présent...[26]. Elsner, musicien phare de Varsovie et directeur du Conservatoire, dans la même mouvance que Würfel, donne irrégulièrement des cours d'harmonie et de théorie des formes musicales à Frédéric. Ce style fascine le jeune musicien, qui interprète des concertos de style brillant de Field et de Hummel en 1823 pour des concerts de bienfaisance[27]. Cette influence est aussi visible dans ses compositions, par exemple les Variations en mi majeur, composées durant ces années de lycée[28].

Ce sont durant les vacances, dans la campagne polonaise, que Frédéric prend conscience de la richesse du patrimoine de la musique populaire. Il passe plusieurs étés à Szafarnia en Mazovie et participe à une noce et des cérémonies des moissons. Il n'hésite pas à prendre un instrument dans ces occasions. Il transcrit soigneusement les chansons et danses populaires avec la passion d'un ethnologue. Il parcourt les villages et les bourgs des environs à la recherche de cette culture et va jusqu'à payer une paysanne pour obtenir un texte exact[29]. Sa passion ne se limite pas à la Mazovie, sa Mazurka en si bémol majeur de 1826 intègre des formules rythmiques de la région de sa mère, la Cujavie[30].

Conservatoire

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A l'automne 1826, le musicien amateur quitte le lycée pour le Conservatoire de musique de Varsovie, dirigé par Elsner et suit à l'université les cours de l'historien Bentkowski ainsi que ceux du poète Brodziński. A cette époque, la querelle littéraire entre les partisans d'une esthétique classique et les romantiques fait rage à Varsovie. Le poète choisi par Frédéric représente la modernité, à l'opposé du professeur Ludwik Osiński. Pour Brodziński L'artiste : agit toujours mieux lorsqu'il met à profit l'inspiration, lorsqu'il se montre moins sévère envers certains écarts, ... . Qu'il laisse le sentiment se déverser et l'écarte ensuite, tel un juge froid, pour polir son oeuvre, la compléter et la corriger ...[31]. Pour Boucourechliev Telle exactement sera la méthode de composition de Chopin - conforme à son tempérament à la fois spontané et amoureux de la perfection...[32]. L'influence du cours de littérature ne se limite pas à sa position sur le romantisme. Dans un pays de plus en plus bâillonnée par l'autoritarisme russe, la création d'un art national est une préoccupation du poète, partagé par Elsner ainsi que par de nombreux intellectuels polonais. Brodziński précise : ... je répète que les oeuvres des génies, dépourvues de sentiments patriotiques, ne peuvent être sublimes ...[33].

Au conservatoire, le jeune musicien apprend la rigueur dans la composition. En 1828 Chopin écrit sa première sonate, en ut mineur. Cette obsession de maîtriser parfaitement les techniques de son art dans une oeuvre monumentale conduit à des faiblesses et tout ici l'emporte sur la spontanéité de l'inspiration qui saisit l'auditeur dans les autres oeuvres du jeune compositeur.[34]. A la même époque, le musicien compose deux Polonaises en ré mineur et en si bémol majeur qui : expriment une envie spontanée de composer[35], mais Elles ont toutefois recours à des fonctions tonales très simples[36]. C'est néanmoins vers cette époque, que Chopin atteint sa maturité avec des oeuvres comme les Variations en si bémol majeur sur le thème de Là ci darem la mano du Don Giovanni de Mozart, à l'origine d'un célèbre article de Schumann utilise l'expression : chapeau-bas messieurs, un génie ![37]. C'est aussi dans cette période que le musicien parvient à intégrer dans des oeuvres déjà matures, une sensibilité polonaise, avec par exemple un Rondeau de concert à la Krakowiak terminé en 1828.

Maturation

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Certains sentiments affectifs, caractéristiques de la vie d'adulte de Chopin, sont déjà présents durant cette période. Ses camaraderies, acquises au lycées, deviennent de véritables amitiés. On trouve déjà, dans la correspondance de l'auteur, les traces de solitude et même de nostalgie, comme le montre cette lettre écrite à Tytus Woyciechowski : J'ai la nostalgie de tes champs, ce bouleau sous ta fenêtre ne peut me sortir de la mémoire[38]. Tytus Woyciechowski et Julian Fontana resteront les confidents de Chopin durant l'essentiel sa vie. Une tragédie marque profondément son âme slave[39]. Sa cadette Emilia atteinte par la tuberculose, meurt en deux mois le 10 avril 1827. C'est probablement à ce moment que Frédéric attrape à son tour la maladie qui ne le quittera jamais. Cette période est aussi celle des premiers sentiments amoureux. Le compositeur écrit à Tytus J'ai, peut-être pour mon malheur, trouvé mon idéal[40], il désigne ici la jeune cantatrice débutante Constance Gladkowska à qui il ne déclarera jamais sa flamme. Pour Boucourechliev : Rien n'est plus révélateur de sa personnalité que cette passive contemplation amoureuse[41]. Le musicologue se demande si cet amour sublimé n'a pas été le plus beau des prétextes à l'essor de ce lyrisme ... et si Chopin ... n'a pas entièrement admis que le seul prolongement de son amour pût se trouver dans son oeuvre[42].

D'autres éléments ont contribué à faire de l' enfant prodige un musicien professionnel reconnu. Varsovie propose au jeune Chopin de nombreux concerts et opéras, qu'il suit attentivement. Il entend la pianiste Maria Szymanowska en 1827[43], le Barbier de Séville dont il critique violemment la prestation : ... J'aurai assommé Colli. Il chantait faux, cet Arlecchino italiano; il chantait faux à faire peur ![44] ou encore Paganini le 24 mai 1804. Cette découverte de la modernité n'est pas sans influence sur ses goûts : Chopin veut réunir au piano les deux points les plus extrêmes de tout le jeu instrumental jusqu'à présent. Il vise à faire fusionner en un tout l'élément didactique issu de l'esprit formateur d'un Bach avec l'incandescence passionnée et le défi technique de Paganini[45]. Après le conservatoire, qui lui apprend la composition d'orchestre Chopin devient le seul génie musical du XIXe siècle à s'être délibérément et exclusivement consacré à son médium[46], le piano.

A la fin de cette période, Chopin désire donner de véritables concerts publics rémunérés à Varsovie. Le premier a lieu le 19 décembre 1829 où il improvise. Le 17 mars 1830 , il donne un deuxième concert avec, au programme, son Concerto en fa mineur (chronologiquement le premier, mais intitulé n° 2). Chopin est déjà reconnu et le concert est donné à guichet fermé. Cinq jours plus tard, le compositeur donne un nouveau concert, avec le même concerto et son Rondeau de concert à la Krakowiak. Le Décaméron polonais du 31 mars indique : M. Chopin est un véritable phénomène. Tous admirent avec enthousiasme le talent exceptionnel de ce jeune virtuose, certains même voient en lui un nouveau Mozart[47]. Le 11 octobre de la même année, le compositeur donne un grand concert d'adieu à sa ville.

Pour Chopin, l'essentiel ne se joue plus à Varsovie. Dès 1829, il déclarait : que m'importent les louanges locales ! Il faudrait savoir quel serait le jugement du public de Vienne et de Paris[48]. Dès l'âge de 18 ans, le compositeur supporte de plus en plus mal le cadre étroit de Varsovie[49]. Un premier voyage à Berlin en septembre 1828 est organisé avec le scientifique Feliks Jarocki. Le séjour s'avère décevant : ni concert ni rencontre intéressante[50]. Encouragé par Elsner, il se rend une première fois à Vienne fin août 1830 où il fait fureur[51]. Ce court voyage ne suffira pas. Comme au hongrois Liszt, le métier d'artiste impose à Chopin une carrière internationale et Constance Gladkowska lui écrit Pour faire la couronne de ta gloire impérissable, Tu abandonnes les amis chers et la famille bien-aimée. Les étrangers pourront mieux te récompenser, t'apprécier. Ce n'est néanmoins pas sans une certaine appréhension qu'il quitte sa terre natale et il écrit à Tytus : Lorsque je n'aurai plus de quoi manger, tu seras bien forcé de me prendre comme scribe à Poturzyn[52].

Le 2 novembre 1830 Chopin quitte la Pologne. Le musicologue Boucourechliev s'interroge : Malgré le zèle nationaliste de ses thuriféraires polonais, poussé à l'excès (et toujours cultivé), malgré les déclarations et les pleurs sur la patrie occupée, malgré sa famille, restée la-bas, qui dut venir un jour à Karlsbad pour revoir son glorieux rejeton, Chopin ne mit jamais plus le pied en Pologne... Pourquoi cet abandon - pour ne pas dire ce refus obstiné ? [53].

Vienne

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Le musicien arrive à Vienne avec son ami Tytus le 23 novembre 1830, espérant renouer avec le succès de son précédent voyage[54]. Plusieurs éléments concourent à rendre la vie du musicien difficile. L'agitation révolutionnaire, qui a gagné l'Europe, touche la Pologne qui se révolte contre la tutelle russe. Tytus quitte Chopin pour rejoindre les insurgés et le virtuose se trouve en proie à une solitude, mélée d'un sentiment d'impuissance patriotique poussé à son paroxisme[55]. Les Autrichiens ne sont guère favorables aux Polonais : il n'y a rien à tirer de la Pologne qui sème le « désordre »[56]. De plus, les Viennois, sous le charme des valses de Strauss, sont insensibles à la poésie du Sarmate. Il ne faut pas moins de sept mois passés à Vienne pour que Chopin puisse donner un concert où il n'est pas rémunéré[57]. La critique loue surtout ses qualités de virtuose mais reste sceptique vis-à-vis de son Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi mineur: L'oeuvre ne représentait rien de singulier, mais le jeu de l'artiste fut unanimement loué[58].

La reconnaissance du public n'est pas au rendez vous avec Chopin, Mais il s'était allelé à une tâche immense qui lui tint lieu de succès public : c'étaient les Etudes op. 10, conçues pour la plupart à Vienne, et le début de celles de l'op. 25, chefs-d'oeuvres d'un artiste de vingt et un ans[59]. Pour créer son propre univers sonore dans cette oeuvre didactique, le musicien s'enracine dans Bach pour les deux premières études[60] et dans Mozart pour l' Etude n° 6. Les évènements polonais ne sont pas sans influence sur le travail de l'artiste : Le Journal, tenu alors par Chopin à Stuttgart, serait-il un commentaire verbal de l' Etude - n° 10 - : « Ô Dieu, Tu es là ? - Tu es là et Tu ne Te venges pas ! - Pour Toi, il n'y a pas encore assez de crimes moscovites - ou bien - ou bien Tu es moscovite toi-même. »[61]

Dégouté et à court d'argent, Chopin quitte Vienne le 20 juillet 1831 pour tenter sa chance à Paris[62].

Paris (1831 - 1838)

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Intégration

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Chopin s'installe dans le quartier bohème et artiste, au 27 du boulevard Poissonnière en automne 1831[63]. Au lendemain de la bataille d'Hernani, les romantiques sont jeunes et actifs dans tous les domaines. Victor Hugo n'a pas trente ans et Balzac écrit ses oeuvres majeures, tandis que Delacroix innove et traduit le romantisme en peinture. En musique, Berlioz est le chef de file des romantiques. Dans ce domaine, la première place est néanmoins tenue par l'art lyrique, avec pour vedette Rossini. Le piano n'y est pas dédaigné et les plus grands virtuoses, Liszt et Kalkbrenner habitent la capitale. Avec d'autres brillants interprètes comme Hiller, Herz ou Pleyel, ils font de Paris la capitale du monde pianistique.

Chopin y est, dans un premier temps, un auditeur infatigable. Il découvre le barbier de Séville, l'italienne à Alger, Fra Diavolo ou encore Robert le Diable, qui le laisse bouleversé : Je doute qu'on ait atteint jamais au théâtre, le degré de magnificence auquel est parvenu Robert le Diable[64]. Le musicien rencontre rapidement Kalkbrenner et son admiration n'a pas de mesure : Tu ne saurais croire comme j'étais curieux de Herz, de Liszt, de Hiller, etc. Ce sont tous des zéros en comparaison de Kalkbrenner[65]. Cette rencontre lui permet de donner son premier concert, le 26 février 1832. Il ne fait pas salle comble et elle est surtout remplie par des polonais mais la critique n'est pas mauvaise. Fétis écrit dans la Revue Musicale : Son Concerto a causé autant d'étonnement que de plaisir à son auditoire, [...] Trop de luxe dans les modulations, du désordre dans l'enchaînement des phrases,...[66]. Il se produit le 20 et le 26 mai et la critique devient plus élogieuse : Monsieur Chopin est un très jeune pianiste qui, à mon avis, deviendra très célèbre avec le temps, surtout comme compositeur[67]. Cette période est riche en concerts donnés par le musicien. Si, en 1833 le compositeur-pianiste est encore un soliste étranger dans la capitale[68], l'année 1834 est celle de la transition et à son concert du 25 décembre, il est devenu, pour la critique spécialisée, l'égal des plus grands[69].

Le contexte politique parisien, surtout à gauche, est favorable à la cause polonaise, si chère au compositeur. De nombreux émigrés ont rejoint cette capitale pour former une communauté que fréquente le musicien qui participe à la Société littéraire polonaise[70] et donnera même un concert de bienfaisance au profit des réfugiés en 1835. Il n'est néanmoins guère militant et le tapage des manifestations le dérange : Je ne puis te dire la désagréable impression que m'ont produite les voix horribles de ces émeutiers et de cette cohue mécontente[71]. Les polonais le lancent dans la capitale, le musicien donne des leçons de piano à la comtesse Potocka, et grâce à son aide et à celle de Valentin Radziwill, il devient le professeur de piano « élégant » de l'aristocratie polonaise en exil et des milieux parisiens les plus fermés. Dès mars 1832, il peut déménager dans la petite cité Bergère, plus calme et plus adaptée[72]. Cette activité, à laquelle il consacre le quart de son existence[73], est fort bien rémunérée à vingt francs or de l'heure, et lui assure une aisance matérielle. Elle lui ouvre aussi la porte d'un monde aristocratique qui l'accueille comme un ami et où il se sent bien : Je fais partie de la plus haute société, j'ai ma place marquée au mileu d'ambassadeurs, de princes, de ministre, [...] Et cependant c'est là aujourd'hui une condition presque indispensable de mon existence ; car c'est d'en haut que nous vient le bon goût[74]. En 1836, il déménage au 38 rue de la Chaussée d'Antin la vitrine du nouveau régime où l'aristocratie de l'argent remplaçait celle des titres[75].

Amitiés

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Dans son livre Soixante ans de souvenirs, Ernest Legouvé indique : Je ne puis mieux définir Chopin, en disant que c'était une "trinité charmante". Il y avait entre sa personne, son jeu et ses ouvrages un tel accord ...[76]. Chacune des composantes de cette trinité est un sésame qui ouvre au musicien la porte à des amitiés qu'il gardera parfois toute sa vie.

Depuis son plus jeune age, le polonais fréquente l'aristocratie. Il a intériorisé ses règles, sa politesse et son savoir vivre : le soin et la recherche de sa toilette faisaient comprendre l'élégance toute mondaine de certaines parties de ses oeuvres ; il me faisait l'effet d'un fils naturel de Weber et d'une duchesse ...[77]. L'amitié entre la comtesse Delphine Potocka, réputée très belle riche et protectrice[78], et le musicien est fondée sur un sentiment de respect et d'estime mutuel[79]. Cette affinité entre le musicien et le milieu aristocratique favorise une expression de la dimension artistique de Chopin dans les salons : Sans qu'on puisse étiqueter Chopin comme compositeur de salon [...], c'est pourtant le salon parisien dans ce qu'il a de meilleur sous Louis-Philippe qui représente par excellence le lieu et les milieux où il a rencontré la plus vive adhésion[80]. Comme bien d'autres, le marquis de Custine est sous le charme : Je lui avais donné pour thème le ranz des vaches et la Marseillaise. Vous dire le parti qu'il a tiré de cette épopée musicale, est impossible. On voyait le peuple de pasteurs fuir devant le peuple conquérant. C'était sublime[81]. La mondanité de Chopin est à l'origine d'un stéréotype : le poète décadent des chloroses et des névroses ou encore l'incarnation du rubato, favori des jeunes filles de pensionnats[82], même si le public des salons n'est pas toujours victime de cette interprétation facile.

L'homme du monde est indissociable du virtuose. Le quasi autodidacte a développé dans son enfance une technique propre dont la concentration auditive et la décontraction musculaire sont les postulats[83]. Cette virtuosité, si différente des puissantes interprétations d'un Liszt, subjugue l'univers pianistique parisien et en premier lieu Kalkbrenner[84]. Liszt et Hiller tombent rapidement sous le charme : Personne n'a jamais mû de la sorte les touches d'un piano ; personne n'a su en tirer les mêmes sonorités, nuancées à l'infini[85]. Ce touché unique est à l'origine d'une amitié profonde avec le virtuose fabriquant de pianos Camille Pleyel. Le virtuose précise : Quand je suis mal disposé [...], je joue sur un piano d'Erard et j'y trouve facilement un son tout fait ; mais, quand je me sens en verve et assez fort pour trouver mon propre son à moi, il me faut un piano de Pleyel[86]. Pleyel ne se remettra jamais totalement de la mort de son ami[87].

Chopin est aussi un compositeur et Liszt s'enthousiasma avant tout pour les oeuvres de Chopin : mieux que quiconque, il comprit leur nouveauté et leur originalité, et devint aussitôt un de ses fervents admirateurs[88]. Durant cette époque, où la guerre entre les classiques et les romantiques est ouverte, Chopin est de plain-pied dans la modernité. Berlioz, qui comprend sa musique alors que Chopin ne comprend pas la sienne[89], se lie d'amitié avec le poète sarmate. Avec Liszt, Mendelssohn et Hiller, ces deux compositeurs forment la tête de pont du romantisme musical parisien. Ils se rencontrent fréquemment dans une ambiance informelle, comme le montre ce petit mot de Berlioz Chopinetto mio, si fa una villegiatura da noi, a Montmartre rue St. Denis ; spero che Hiller, Liszt e de Vigny seront accompagnés de Chopin. Énorme bêtise, tant pis. HB[90]. D'autres artistes, de passage à Paris, se lient d'amitié avec le Sarmate. Schumann lui voue une admiration sans limite et On sait que Bellini et Chopin, écrivait Schumann, étaient amis et que, se communiquant souvent leurs compositions, ils ne sont pas demeurés sans influence artistique l'un sur l'autre[91]. Les amitiés artistiques de Chopin dépassent le cadre de la musique. Delacroix devient l'un de ses plus proches amis en 1835 : J’ai des tête-à-tête à perte de vue avec Chopin, que j’aime beaucoup, et qui est un homme d’une distinction rare : c’est le plus vrai artiste que j’aie rencontré. Il est de ceux, en petit nombre, qu’on peut admirer et estimer[92]. Balzac est aussi un admirateur : Il trouva des thèmes sublimes sur lesquels il broda des caprices exécutés tantôt avec la douleur et la perfection raphaélesque de Chopin, tantôt avec la fougue et le grandiose dantesque de Liszt, les deux organisations musicales qui se rapprochent le plus de celle de Paganini. L'exécution, arrivée à ce degré de perfection, met en apparence l'exécutant à la hauteur du poète, il est au compositeur ce que l'acteur est à l'auteur, un divin traducteur des choses divines[93].

Maria Wodzińska

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Cette période est traversée par un épisode sentimental, qui n'est pas sans rappeler celui avec Constance Gladkowska. Il est, pour Boucourechliev, bien moins important que les amitiés nouées à cette époque[94].

Entre 1831 et 1835 Chopin est, aux yeux de la loi française, un polonais résidant à Paris ayant un permis de séjour précisant qu'il a quitté la Pologne avant l'insurrection et qu'il est de père français[95]. A partir de 1835, il obtient la nationalité française à part entière, et est déclaré de père et de mère française[96]. A la différence des polonais, le musicien n'a plus besoin d'entrer en communication avec l'administration russe pour voyager ailleurs qu'en Pologne. Il en profite pour aller à Karlsbad voir sa famille Notre joie est indescriptible ! Nous nous embrassons et nous nous embrassons. Que pourrait-on faire de mieux ?[97] écrit le compositeur. A la suite de ces retrouvailles polonaises, Chopin rejoint à Dresde la famille Wodziński, dont les fils étaient ses camarades de jeux à la pension de ses parents. Le musicien tombe rapidement amoureux de leur jeune soeur de seize ans : Marie. Elle n'était point une beauté,[98] mais, malgré son jeune âge, elle a déjà séduit le poète Juliusz Słowacki, ainsi que le comte de Montigny[99]. Après une semaine, Chopin quitte les Wodziński et un amour inavoué et épistolaire, que Boucourechliev qualifie d'imaginaire, se développe. L'année suivante, Chopin retrouve Marie à Marienbad. La veille de son départ, Chopin finit par demander sa main. Si Marie accepte, elle se soumet à la décision de sa mère qui ne s'oppose pas, mais exige le secret. Pour Boucourechliev : Le reste est hypocrisie épistolaire de la mère, acceptation passive de ses atermoiements par sa fille qui se termine par une rupture en mars 1837. Il conclut par on ne peut s'empêcher de la comparer à une autre fille, sensiblement du même âge, qui vivait non loin, à Leipzig, et qui se sera battue de toutes ses forces pour s'unir à l'homme qu'elle aimait : Clara Wieck, bientôt l'épouse de Schumann[100].

Cette période de son existence est finalement la plus sereine du maître polonais. Il apprécie une vie mondaine qui n'est pas sans conséquence sur sa composition. Marie ne lui inspire rien q'une petite valse, écrite à la va-vite en des temps plutôt heureux[101], celle en la bémol majeur op. 69. Pour le reste, il termine son cahier d' Etudes op. 25, quelques Nocturnes, la première Ballade, une vingtaine de Mazurkas, deux Polonaises et cinq Valses : un travail léger et brillant, coloré d'insouciance[102].

Paris (1838 - 1848)

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La carrière musicale

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Au cours de ces années, Chopin donna peu de concerts mais eut de nombreuses représentations pianistiques dans différents contextes.

Il convient tout d'abord de faire mention de l'hommage rendu en avril 1839, à Marseille, au ténor Adolphe Nourrit décédé le mois précédent en Italie. Lors de la messe de requiem célébrée pour le défunt, Chopin joua, à l'orgue de Notre-Dame du Mont, Les Astres, un Lied de Franz Schubert[103].

Au mois d'octobre de la même année, le roi Louis-Philippe, curieux d'entendre le Polonais, l'invita avec le pianiste Ignaz Moscheles à Saint-Cloud. Ainsi, devant le roi, la reine Marie-Amélie, madame Adélaïde et la duchesse d'Orléans, femme de Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), fils aîné du roi Louis-Philippe, Chopin joua ses Études, ses Nocturnes et une sonate à quatre mains de Mozart avec Moscheles. Plus qu'un succès, ce fut un véritable triomphe.

Au printemps 1841, Chopin donna, encore chez Pleyel, un magistral concert commenté le lendemain par Franz Liszt (avec qui il domine maintenant le Paris pianistique de l'époque) dans la gazette musicale. Occupé par d'autres activités et n'appréciant pas, contrairement à Liszt, de jouer en public, il ne donnera pas de concerts dans les années qui suivront. Il préférait jouer pour ses amis pendant les nombreuses soirées passées à son appartement de la rue Pigalle. Parmi les invités et musiciens de ces concerts privés, on pouvait voir: Sainte-Beuve, Mickiewicz, Poznanska, Delacroix, Berlioz, ainsi que nombre d'exilés polonais. Des témoignages de ces concerts privés, à la faible lueur de bougies dans le coin sombre du petit salon, sont parvenus jusqu'à nous: « Ses regards s'animaient d'un éclat fébrile, ses lèvres s'empourpraient d'un rouge sanglant, son souffle devenait plus court. Il sentait, nous sentions que quelque chose de sa vie s'écoulait avec les sons »[104].

Son ultime concert à Paris, un immense succès malgré son état affaibli, eut lieu le mercredi 16 février 1848 et resta (de ce que rapportent les nombreux commentaires de ce moment historique) un instant fabuleux.

Amour avec George Sand

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De 1836 à 1847, il fut le compagnon de l'écrivaine George Sand (pseudonyme d'Aurore Dupin, baronne Dudevant). Ils menèrent ensemble une vie mondaine, nourris d'une admiration réciproque. Après un séjour hivernal dans de mauvaises conditions au monastère de ValldemossaMajorque, Espagne), durant lequel il composa, entre autres, son cycle des 24 Préludes, op. 28 et sa 2e Ballade, la santé de Chopin, qui était tuberculeux, se dégrada considérablement malgré les soins et le dévouement inconditionnel de Sand. De retour en France, Chopin retrouva une bonne santé et, de 1839 à 1846, il séjourna souvent à Nohant, la magnifique résidence de campagne de George Sand, non loin de La Châtre. Certaines rumeurs voudraient que George Sand ait eu plusieurs relations avec des élèves du pianiste. Ce fut une période heureuse pour celui-ci qui y composa quelques-unes de ses plus belles œuvres : la Polonaise héroïque, op. 53, la 4e Ballade, la Barcarolle, op. 60, les dernières Valses

Pendant le mois de juillet 1847, le couple, qui ne connaissait plus depuis un certain temps la passion de ses débuts, se sépara définitivement après que Chopin eut pris le parti de Solange, la fille de George Sand, dans une violente dispute familiale qui éclata à Nohant en l'absence du pianiste. Il ne reverra George Sand qu'une seule et dernière fois, par hasard, en avril 1848, mais restera jusqu'à la fin de sa vie très proche de Solange et de son mari Auguste Clésinger.

L'affaiblissement de l'homme

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À partir de 1842, Chopin, dont l'état de santé allait en s'aggravant, allait subir coup sur coup trois chocs importants. Tout d'abord, Matuszinski, son précieux ami d'enfance, allait décéder des suites de la tuberculose au printemps 1842. Ce chagrin allait se poursuivre avec l'annonce de la mort de Zywny (le premier professeur de Chopin resté un ami de ses parents); puis au mois de mai 1844, son père Nicolas Chopin s'éteignit à Varsovie. La dépression de Chopin à cette époque était inquiétante, pourtant, il écrivait aux siens pour les rassurer : « J'ai déjà survécu à tant de gens plus jeunes et plus forts que moi qu'il me semble être éternel... Ne vous inquiétez jamais de moi : Dieu étend sur moi sa grâce »[105].

Les hivers qui suivront ces événements seront de plus en plus difficiles à supporter. Les écrits de George Sand montrent que Chopin décline visiblement... Entre la grippe qui l'abat pendant l'hiver 1845 et le printemps 1846, et la phtisie qui progresse, le musicien est de plus en plus affaibli.

Les deux dernières années

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Après sa rupture douloureuse avec George Sand en 1847, son état de santé se dégrada rapidement. Il fit quand même une dernière tournée de sept mois en Angleterre et en Écosse organisée par son élève Jane Stirling. Ce voyage fut pour lui épuisant physiquement et moralement.

Chopin arriva à Londres le 20 avril 1848 et la pollution au charbon de la ville industrielle n'améliora pas son état de santé. Il eut malgré tout la joie de rencontrer Charles Dickens et put jouer chez marquis et ducs anglais (notamment chez lord Falmouth le 7 juillet 1848), et même devant la reine Victoria, ce qui lui apporta une immédiate renommée outre-Manche.

Malheureusement, ce voyage et ces représentations à répétition le fatiguèrent extrêmement. Il se sentait étouffé par la foule et les applaudissements : « Elles finiront par m'étouffer par leur gentillesse et moi, par gentillesse, je les laisserai faire »[106].

Il rentra à Paris très malade et dans une situation financière exécrable, sa maladie entraînant de nombreux frais. Son état de santé s'aggrava, mais il continua à donner des leçons, le plus souvent allongé sur le sofa près du piano, et à passer du temps avec ses amis, notamment Delacroix. Lorsqu'il entra dans la dernière phase de la tuberculose, suite à une grave hémoptysie qui l'avait terrassé fin juin 1849, sa sœur aînée Ludwika accourut auprès de lui pour le soutenir dans ces moments difficiles.

Chopin mourut quelques semaines plus tard, le 17 octobre 1849, au 12 place Vendôme, à l'âge de 39 ans[107]. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise, après une cérémonie à la Madeleine, aux sons de sa célèbre Marche funèbre. Sa tombe est ornée d'une statue d'Auguste Clésinger, mari de Solange Dudevant, fille de George Sand. Conformément à ses dernières volontés, Ludwika ramena à Varsovie son cœur qui se trouve dans une urne placée dans un pilier de l'église Sainte-Croix et non dans un cénotaphe (terme impropre).

Liszt : « Chopin a passé parmi nous comme un fantôme ».

Portrait : l’homme

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Un homme à la santé fragile

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Chopin ne connut jamais la pleine santé. De nature valétudinaire, son état général était en permanence altéré et la fin de sa vie ne fut qu’une descente progressive vers la mort, les hivers se faisant sentir de plus en plus et chaque petite maladie l'affectant davantage. La médecine étant ce qu'elle était à cette époque, de nombreuses méthodes de guérison avaient été essayées par le musicien. Ainsi, nous savons qu'il absorbait quelques gouttes d’opium dans un verre d’eau et frictionnait ses tempes avec de l’eau de Cologne dès que son état risquait de s'aggraver[108].

En 1844, pour le faire sortir de la dépression qu'il manifestait suite au décès de son père qui avait suivi celui de son ami d'enfance Matuszinski, George Sand décida d’inviter en France la sœur aînée de Chopin, Ludwika Jędrzejewicz, qui fit le voyage avec son mari. George Sand écrivit donc à Ludwika pour l’avertir de l’état de santé fragile de son frère : « Vous allez trouver mon cher enfant bien chétif et bien changé depuis le temps que vous ne l’avez vu, mais ne soyez pourtant pas trop effrayés de sa santé. Elle se maintient sans altération générale depuis six ans que je le vois tous les jours. Une quinte de toux assez forte, tous les matins ; deux ou trois crises considérables et durant chacune deux ou trois jours seulement, tous les hivers ; quelques souffrances névralgiques, de temps à autre, voilà son état régulier... ». Chaque hiver est une épreuve pour le musicien. Chopin, écrivant à sa famille en automne 1846, l’expose : « L’hiver ne s’annonce pas mauvais, et en me soignant quelque peu il passera comme le précédent, et grâce à Dieu pas plus mal. Combien de personnes vont plus mal que moi ! Il est vrai que beaucoup vont mieux, mais à celles-là je ne pense pas ».

Les qualificatifs que George Sand utilise dans ses écrits pour désigner Chopin sont révélateurs à la fois de l’état de santé du musicien, mais aussi de la dégradation de la relation entre les deux artistes : « Mon cher malade » puis « mon petit souffreteux » jusqu’à « mon cher cadavre ». À eux seuls, les soucis affichés, dans une lettre de George Sand au comte Grzymala le 12 mai 1847, sur le caractère « transportable ou non » de Chopin au moment du mariage de Solange, témoignent de son état de santé très dégradé dans les dernières années de sa vie.

En juin 2008, des scientifiques polonais de renom, dont le professeur Wojciech Cichy, spécialiste de la mucoviscidose, ont émis l'hypothèse qu'il ait pu mourir de cette maladie[109]. À l'appui de leur thèse, l'état de faiblesse depuis son enfance, avec des infections pulmonaires et des toux, une maigreur à l'âge adulte et un décès avant la quarantaine, comme la plupart des personnes atteintes de mucoviscidose. De plus, à notre connaissance, malgré des relations féminines durables, il n'eut pas d'enfant, donc une possible stérilité, autre symptôme de cette maladie. Ces scientifiques souhaitent pouvoir faire une analyse ADN du cœur de Chopin conservé dans du cognac dans une urne de cristal, dans l'église Sainte-Croix de Varsovie.

Des amours difficiles

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Chopin écrivait à Fontana quelques mois avant de mourir : « Le seul malheur consiste en ceci : que nous sortons de l’atelier d’un maître célèbre, quelque stradivarius sui generis, qui n’est plus là pour nous raccommoder. Des mains habiles ne savent pas tirer de nous des sons nouveaux, et nous refoulons au fond de nous-mêmes ce que personne ne sait tirer, faute d’un luthier »[110]. »

La relation : George Sand

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La rencontre
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Les deux artistes se rencontrèrent pour la première fois à la demande de George Sand, dans le courant de l’été 1836, à l’hôtel de France de la rue Laffitte. De ce premier contact, Chopin dit le soir même à son ami Hiller : « Quelle femme antipathique que cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme ? Je suis prêt à en douter »[111]. » Par la suite, Chopin et Sand se fréquentèrent à Paris de temps en temps, puis de plus en plus. Chopin sortant de sa déception avec Marie Wodzinska et George Sand de sa relation avec Michel de Bourges, la souffrance en amour fut leur premier lien. Notons que George Sand hésita longtemps avant de se lancer dans une relation avec le pianiste. Elle écrivit à cette époque une lettre immense et complexe à son ami Albert Grzymala en date de fin mai 1838 dans laquelle l’écrivain met à nu sa passion pour Chopin et exprime le principal but d’une idylle avec le pianiste : « …S’il est heureux ou doit être heureux par elle (Marie Wodzinska), laissez-le faire. S’il doit être malheureux, empêchez-le. S’il peut être heureux par moi sans être malheureux avec elle, il faut que nous nous évitions et qu’il m’oublie. Il n’y a pas à sortir de ces quatre points. Je serai forte pour cela, je vous le promets, car il s’agit de lui, et si je n’ai pas grande vertu pour moi-même, j’ai grand dévouement pour ceux que j’aime… »[112]

Au début de leur relation, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George avait trente-quatre ans. D'après ses correspondances de l’époque, l’amour de George Sand pour Chopin frôlait le « maternel », la bonté « pélicane » ; l’auteur parlait de « faire son devoir ». Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé, avait grand besoin de soins. Ils restèrent ensemble neuf ans.

La chartreuse de Valldemossa
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En quête de solitude, le jeune couple décide de voyager. Leur destination est les îles Baléares. Chopin décide de cacher son voyage (seuls ses amis les plus proches, Fontana et Matuszinski, sont au courant). Le couple vivra d’abord dans la « maison du vent », une villa située à Establiments, pour 100 francs par mois. Désirant une retraite plus profonde et moins onéreuse, le couple ne mit pas longtemps à déménager pour un trois pièces avec un jardin dans la chartreuse même de Valldemossa.

Si l’enthousiasme pour la poésie de l’endroit domine le début de leur séjour, la mauvaise santé de Chopin (qui ne s’adapte pas au climat, ne supporte pas la nourriture du pays et n’est pas vraiment aidé par la médecine locale) oblige George à lui faire la cuisine, à le soigner. La femme, pendant cette période, s’occupera énormément de l’homme qu’elle aime. Le rôle maternel de la romancière se dessine peu à peu dans cette retraite…

L’image la plus exacte à garder de cette période de la relation des deux artistes est l'étape de grand travail qu'elle représente pour chacun (Chopin compose ici ses Préludes), ainsi que l'isolement oppressant de la chartreuse. Le temps est souvent exécrable et la population peu accueillante envers le couple (leur domestique les abandonne, jurant qu’ils sont pestiférés).

La lettre que George Sand écrivit à Mme Marliani, à l’époque de leur retour en France, est une source utile pour montrer l’état des deux amoureux à la fin de leur séjour en Espagne : « Enfin, chère, me voici en France… Un mois de plus et nous mourrions en Espagne, Chopin et moi ; lui de mélancolie et de dégoût, moi de colère et d’indignation. Ils m’ont blessée dans l’endroit le plus sensible de mon cœur, ils ont percé à coups d’épingles un être souffrant sous mes yeux, jamais je ne leur pardonnerai et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel. »

Comme le dira plus tard Guy de Pourtalès sur la lune de miel des deux artistes à la chartreuse : « […] on pouvait se demander si la Chartreuse n’était pas une sorte de purgatoire, d’où Sand explorait les enfers tandis le malade se sentait déjà monter vers le Ciel »[113].

L’éloignement des explosions politiques

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Le musicien avait quitté Varsovie quelques semaines avant la grande insurrection de novembre 1830 et commencement de la guerre russo-polonaise. Varsovie résiste pendant plus de six mois, comptant sur l`applui de la France mais Louis Philippe lui refuse son aide. Chopin apprend avec douleur la prise de Varsovie par les Russes (8e septembre 1831), agitié de ces evénements il écrit à sa famille restée en Pologne: Dieu, Dieu. Motion de la terre, dévorent les gens de cet âge. Soit le plus dur châtiment tourmenté les Français, que nous navons pas venu pour aider.[114] Il a composé son Étude Révolutionnaire (Étude sur le bombardement de Varsovie[115]) opus 10, No. 12 et prélude op. 28 No. 2 et 24.

Chopin était, lors de ces événements, à Vienne avec son ami Tytus qui, lui, est retourné au pays prêter main forte aux résistants polonais. Un an plus tard, au printemps 1831, Chopin continue de fuir les tourments politiques en renonçant à son projet de voyage en Italie (à cause des insurrections de Bologne, de Milan, d’Ancône et de Rome).

Arrivant à Paris un an après les Trois Glorieuses, Chopin avait encore échappé aux troubles du pays et avait juste regardé du haut du balcon de son appartement de la rue Poissonnière les derniers agitements populaires.

Pour finir, c’est au début de la Révolution de 1848 que Chopin quitte la France pour sa tournée en Angleterre.

Le soutien dans l’entourage amical

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Les récits de la mort de Chopin sont la démonstration très forte de l’existence d’un véritable cercle de personnes qui aimaient le musicien. Ses amis lui rendaient régulièrement visite. Une liste complète est quasiment impossible à réaliser : le prince Czartoryski, Dephine Potocka, madame de Rothschild, Legouvé, Jenny Lind, Delacroix, Franchomme, Gutmann, etc.

L’importance de tels amis s'explique lorsque l’on apprend que Franchomme (accessoirement comptable de Chopin) inventait un nombre incalculable de fables sur l’origine des fonds qui lui servaient à vivre. Tout cet argent venait d’avances et de dons de ses amis, mais si Chopin avait appris de tels gestes, il aurait refusé net.

Selon Ferdinand Hiller, Chopin aimait profondément la compagnie de ses amis (à l'instar de Franz Schubert). Parlant de Chopin : « Il n'aimait pas être sans compagnie - chose qui ne se produisait que très rarement. Le matin il lui arrivait de passer seul une heure à son piano ; mais même lorsqu'il « travaillait » (de quel mot me servir pour rendre cela?), lorsqu'il restait le soir chez lui à jouer du piano, il lui fallait pour le moins un ami près de lui[116] ».

Une illustration de l’amitié : les derniers jours du musicien

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Le samedi 14 octobre 1849, Chopin est dans son lit de mort au numéro 12 de la place Vendôme à Paris, il a de longs accès de toux épuisants. Lors d’un de ces accès, alors que Gutmann le tient dans ses bras, Chopin reprenant son calme lui adresse la parole : « Maintenant, j’entre en agonie. » Et poursuit avec autorité : « C’est une faveur rare que Dieu fait à l’Homme en lui dévoilant l’instant où commence son agonie ; cette grâce, il me l’a faite. Ne me troublez pas. »

Chopin est entouré de ses amis de toujours et Franchomme rapportera un murmure de Chopin de cette soirée : « Elle m’avait dit pourtant que je ne mourrais que dans ses bras.»

Le dimanche 15 octobre : c’est l’arrivée de Delphine Potocka de Nice. Après avoir apporté le piano dans la chambre du mourant, à la demande de Chopin, la comtesse chanta. Même si tous les amis du musicien étaient présents, certainement à cause de l’émotion générale, personne ne put se souvenir quels furent les morceaux de son choix. L’image à garder de cette journée est celle du râle du mourant imposant à tous ses amis de se mettre à genoux devant son lit.

Le lundi 16 octobre, Chopin perdit la voix, la connaissance pendant plusieurs heures et, revenant à lui, mit sur papier ses dernières volontés : « comme cette terre m’étouffera, je vous conjure de faire ouvrir mon corps pour que je ne sois pas enterré vif ».

Il s’adressa ensuite à ses amis pour leur donner de dernières instructions : « On trouvera beaucoup de compositions plus ou moins esquissées ; je demande, au nom de l’attachement qu’on me porte, que toutes soient brûlées, le commencement d’une méthode excepté, que je lègue à Alkan et Reber pour qu’ils en tirent quelque utilité. Le reste, sans aucune exception, doit être consumé par le feu, car j’ai un grand respect pour le public et mes essais sont achevés autant qu’il a été en mon pouvoir de le faire. Je ne veux pas que, sous la responsabilité de mon nom, il se répande des œuvres indignes du public ». Chopin fit ses adieux à ses amis. Ses paroles ne sont pour la plupart pas connues mais il dit à Franchomme : « Vous jouerez du Mozart en mémoire de moi » et à Marceline et Mademoiselle Gavard  : « Vous ferez de la musique ensemble, vous penserez à moi et je vous écouterai ».

Ils redirent tous devant le mourant, toute la nuit, les prières des agonisants. Gutmann lui tenait la main et lui donnait à boire de temps à autre. Le docteur se pencha vers Chopin en lui demandant s'il souffrait. « Plus », répondit Chopin et ce furent ses derniers mots.

Le mardi 17 octobre 1849, à 2 heures du matin, Chopin avait cessé de vivre et tous ses amis sortirent pour pleurer. Auguste Clésinger moula le visage et les mains de la dépouille mortelle, de nombreux dessins furent réalisés dont un de Anton Kwiatkowski. Les autres amis apportèrent les fleurs préférées du musicien.

Portrait : le musicien

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La technique pianistique

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À travers des monuments comme les Cycles d'Études op. 10 et op. 25, les 4 Ballades, les Nocturnes, les 24 Préludes op. 28, les 4 Scherzos, ou encore les deux concertos pour piano, Chopin a révolutionné le piano et a inventé une véritable école avec l'apport de nouvelles sonorités, ainsi qu'une nouvelle vision de l'instrument. Sa musique mélodieuse reste une des plus atypiques et adulées du répertoire romantique.

« Quand je suis mal disposé, disait-il, je joue sur un piano d’Erard et j’y trouve facilement un son tout fait ; mais quand je me sens en verve et assez fort pour trouver mon propre son à moi, il me faut un piano Pleyel » (Chopin)[117].

Le jeu de Chopin n'était, aux dires des gens qui l'ont connu, jamais immuable, jamais fixé[118]. Le caractère spontané de ses interprétations est décrit de la même façon par les auditeurs du Polonais. « Entendre le même morceau joué deux fois par Chopin, c'était, pour ainsi dire, entendre deux morceaux différents[119]. » Comme le soulignait encore la princesse M. Czartoryska : « Tout comme il était sans cesse à corriger, changer, modifier ses manuscrits - au point de semer la confusion chez ses malheureux éditeurs face à la même idée exprimée et traitée parfois diversement d'un texte à l'autre -, ainsi se mettait-il rarement au piano dans le même état d'esprit et de disposition émotionnelle : en sorte qu'il lui arrivait rarement de jouer une composition comme la fois d'avant[120]. »

Le toucher pianistique

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Le toucher de Chopin n’est aucunement dû au hasard. La volonté de nuancer d’une façon parfaite de ce musicien est le résultat de sa vision de la technique pianistique. Chopin développant sur ce sujet expliquait que « pendant longtemps, les pianistes ont travaillé contre la nature en cherchant à donner une sonorité égale à chaque doigt. Au contraire, chaque doigt devrait avoir sa propre partie. Le pouce a la plus grande force, parce qu’il est le plus gros et le plus indépendant des doigts. Vient ensuite le cinquième, à l’autre extrémité de la main. Puis l’index, son support principal. Enfin, le troisième, qui est le plus faible des doigts. Quant à son frère siamois, certains pianistes essaient, en y mettant toute leur force, de le rendre indépendant. C’est chose impossible et vraiment inutile. Il y a donc plusieurs espèces de sonorités, comme il y a plusieurs doigts. Il s’agit d’utiliser ces différences. Et ceci, en d’autres mots, est tout l’art du doigté. »

Liszt parlant du jeu de Chopin exprimait : « Vapeur amoureuse, rose d’hiver » ou encore ajoutait ceci : « Par la porte merveilleuse, Chopin faisait entrer dans un monde où tout est miracle charmant, surprise folle, miracle réalisé. Mais il fallait être initié pour savoir comment on en franchit le seuil ». En effet, Liszt avait compris que le terme rubato n’apportait rien pour comprendre le jeu de Chopin fondé sur une règle d’irrégularité : « Il faisait toujours onduler la mélodie…; ou bien il la faisait mouvoir, indécise, comme une apparition aérienne. C’est le fameux rubato. Mais ce mot n’apprenait rien à qui savait, et rien à qui ne savait pas, aussi Chopin cessa d’ajouter cette explication à sa musique. Si l’on en avait l’intelligence, il était impossible de ne pas deviner cette règle d’irrégularité ».

« "Regardez ces arbres" disait Liszt à ses élèves, "le vent joue dans leurs feuilles et réveille en eux la vie, mais ils ne bougent pas"[121]. »

La note bleue

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Les témoignages qui restent des participants aux soirées parisiennes de la rue Pigalle font la description d’un salon aux lumières baissées où Chopin, entouré de ses compatriotes, leur jouait du piano. Assis devant l’instrument, il préludait par de légers arpèges en glissant comme à l’accoutumée sur les touches du piano jusqu’à ce qu’il trouve, par le rubato, la tonalité reflétant le mieux l’ambiance générale de cette soirée. Cette « note bleue », terme de George Sand qui y voyait « l'azur de la nuit transparente » (Impressions et souvenirs, 1841)[122], était alors la base de ses improvisations, variations ou encore le choix d’une de ses œuvres dans la tonalité correspondante.

Schumann nous rapporte, non sans énervement, qu’à la fin de ce type de manifestation, Chopin avait comme manie de faire glisser rapidement sa main sur le piano de gauche à droite « comme pour effacer le rêve qu’il venait de créer ».

La main de Chopin

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Les descriptions des mains de Chopin sont assez nombreuses pour que l’on admette qu’elles étaient remarquables. Pour l’un c’était « le squelette d’un soldat enveloppé par des muscles de femme », pour un autre ami « une main désossée ».

Stephen Heller : « Sa main couvrait un tiers du clavier comme une gueule de serpent s’ouvrant tout à coup pour engloutir un lapin d’une seule bouchée[123]. »

Le 17 octobre 1849 au matin, Auguste Clésinger moula le visage et les mains de Chopin, comme il était coutume de le faire à l'époque, et on fit plusieurs dessins de Chopin sur son lit de mort.

Le moulage d'une des mains du musicien est exposé au musée de la Vie romantique au 16, rue Chaptal, Paris, 75009.

La composition musicale

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Si le contexte de la production de certaines œuvres de Chopin est connu grâce aux témoignages de ses amis (l'Étude Révolutionnaire, certains préludes, la Valse de l'adieu, etc.), le mode habituel de composition du Polonais est tout aussi intéressant que ces situations particulières.

Selon les témoignages de ses amis, la création de Chopin était toute spontanée. Que ce soit devant le piano à raison d'une autre occasion, en promenade ou en méditation, l'étincelle initiale surgissait généralement en été. À partir de cette lueur de départ, après avoir traduit par la voix et le clavier son idée, Chopin commençait son long travail de perfection qui durait des semaines. George Sand, parlant de cet aspect de l'homme qu'elle aimait, précisait qu'à ce stade « il s'enfermait dans sa chambre des journées entières, pleurant, marchant, brisant ses plumes, répétant ou changeant cent fois une mesure, l'écrivant et l'effaçant autant de fois et recommençant le lendemain avec une persévérance minutieuse et désespérée. Il passait six semaines sur une page pour en revenir à l'écrire telle qu'il l'avait tracée du premier jet[124]. »

« Trois lignes raturées sur quatre. Voilà du vrai, du pur Chip-chip[125]. »

Les apports musicaux

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La période musicale que Chopin a traversée a été marquée par une évolution singulière de la technique pianistique. À l'instar de ce qui avait été développé quelques années plus tôt par Paganini pour le violon, le piano a vu, dans de grands virtuoses du début XIXe, la voie du progrès. Liszt n'est pas le seul à avoir perfectionné la technique pianistique au cours des années 1830-1840 ; il affirme lui-même que de nombreuses avancées sont dues à Chopin.

Ces avancées sont notamment l'extension des accords (en arpèges, plaqués ou encore en batterie); les petits groupes de notes surajoutées à la partition tombant (comme le soulignait Liszt) « comme les gouttelettes d'une rosée diaprée par dessus la figure mélodique ». Cette technique directement issue des « fioritures » de l'ancienne grande école de chant italienne a été, au piano, teintée par Chopin d’imprévu et de variété.

Il inventa encore les progressions harmoniques permettant de masquer la légèreté de certaines pages d'un caractère indiscutablement sérieux[126]. Les analyses de Liszt sur l'apport de Chopin, si elles sont un référence absolue, ne doivent pas être prises en un sens dogmatique, car l'écoute de pianistes oubliés du tout début du XIXe ou encore de la Révolution française de 1789 (comme par exemple Hélène de Montgeroult, dont il existe aujourd’hui un enregistrement des études) permet de retrouver certains points techniques développés ultérieurement par la génération pianistique des années 1830-1840.

L'improvisation

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Le XIXe siècle est l'époque des pianistes virtuoses dans leurs interprétations et improvisations. Ainsi, en passant par la mythique improvisation d'Hélène de Montgeroult sur la Marseillaise et les exploits techniques de Franz Liszt, Chopin était, d'après les témoignages de ses proches[127], un excellent improvisateur sur son instrument de prédilection. D'autre part, lors de sa prime jeunesse, Chopin avait eu l'occasion de s'exercer longuement dans cet art lors de ses passages au château du grand-duc Constantin, et le marquis de Custine a énormément parlé des improvisations du jeune Polonais (cf. Chopin vu par ses contemporains).

Eugène Delacroix nous laisse un témoignage sur ce sujet : « En revenant avec Grzymala, nous avons parlé de Chopin. Il me contait que ses improvisations étaient beaucoup plus hardies que ses compositions achevées. Il était en cela, sans doute, comme de l'esquisse du tableau comparé au tableau fini[128]. »

La vie pianistique

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Le professeur de piano

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La période parisienne, rue Pigalle, qui suivit celle de Nohant à partir d’octobre 1839, fut une fructueuse période de professorat pour le musicien qui, malgré un état de santé toujours critique, consacrait ses matinées au défilé de ses élèves. La durée des leçons était au minimum d’une heure mais souvent davantage. Le coût des leçons était fixé à 20 francs et, en cas de déplacement, Chopin recevait paiement pour le fiacre et 30 francs pour la leçon[129].

Voici ce qu'a écrit Chopin sur son idée de l'enseignement de l'art de toucher le clavier : « Je soumets à ceux qui apprennent l'art de toucher le piano des idées pratiques bien simples que l'expérience m'a démontré être d'une utilité réelle. L'art étant infini dans ses moyens limités, il faut que son enseignement soit limité par ces mêmes moyens pour être exercé comme infini. On a essayé beaucoup de pratiques inutiles et fastidieuses pour apprendre à jouer du piano, et qui n'ont rien de commun avec l'étude de cet instrument. Comme qui apprendrait par exemple à marcher sur la tête pour faire une promenade. De là vient que l'on ne sait plus marcher comme il faut sur les pieds, et pas trop bien non plus sur la tête. On ne sait pas jouer la musique proprement dite - et le genre de difficulté que l'on pratique n'est pas la difficulté de la bonne musique, la musique des grands maîtres. C'est une difficulté abstraite, un nouveau genre d'acrobatie. Il ne s'agit donc pas ici de théories plus ou moins ingénieuses, mais de ce qui va droit au but et aplanit la partie technique de l'art[130]. »

Chopin enseignait à ses élèves sa conception si personnelle de la musique. À titre d’exemple, citons cette phrase de Chopin à une de ses élèves à laquelle il venait de jouer par cœur quatorze préludes et fugues de Johann Sebastian Bach : « La dernière chose c’est la simplicité. Après avoir épuisé toutes les difficultés, après avoir joué une immense quantité de notes et de notes, c’est la simplicité qui sort avec son charme, comme le dernier sceau de l’art. Quiconque veut arriver d’emblée à cela n’y parviendra jamais; on ne peut commencer par la fin[131]. »

Chopin n’a pas laissé de « méthode », même s'il y avait songé (il laisse à sa mort à ses amis une ébauche d’un travail en ce sens). Il reste malgré tout comme témoignage l’expérience de ses élèves qui n’ont pas manqué de raconter les exercices préconisés par le maître. D’après ces témoignages, Chopin avait trouvé ce qui était pour lui la « position normale » au piano en jetant légèrement ses doigts sur le clavier de sorte à appuyer sur le « mi », le « fa dièse », le « sol dièse », le « la dièse » et le « si ». Chopin, sans changer de position de main (sa position de référence) faisait faire des exercices destinés à donner l’égalité et l’indépendance des doigts.

La deuxième étape pour l’élève était le staccato, dans le but de donner à l’élève de la légèreté, puis le staccato legato et, enfin, le « legato accentué », dans le but d’assurer une tranquillité parfaite à la main et de permettre, sans problème, de passer le pouce après le quatrième ou le cinquième doigt dans les gammes et les passages en arpèges.

Chopin recommandait à ses élèves de laisser tomber librement et légèrement leurs doigts et de tenir leurs mains en l’air et sans nulle pesanteur, puis de faire des gammes en accentuant chaque troisième ou quatrième note. Il était plus que tout intraitable avec ceux qui prenaient leur aise avec la mesure : « Que votre main gauche soit votre maître de chapelle, disait-il, tandis que votre main droite jouera ad libitum. »

Le concertiste à succès

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Comme il le confiait à son ami Franz Liszt, Chopin n’appréciait pas (contrairement à son ami) de donner des concerts, préférant de loin l’ambiance feutrée des salons où, le soir, entouré de ses amis, il emplissait d’émotion le cœur des gens qu’il aimait. Chopin l’expliquait à Liszt en ces termes : « Je ne suis point propre à donner des concerts. La foule m’intimide; je me sens asphyxié par ces haleines précipitées, paralysé par ces regards curieux, muet devant ces visages étrangers. Mais toi, tu y es destiné, car quand tu ne gagnes pas ton public, tu as de quoi l’assommer[132]. »

Au-delà, le témoignage de Liszt est précieux, car le musicien est l’auteur d’un compte rendu de la Gazette musicale à propos d’un concert donné par Chopin au printemps 1841 chez Camille Pleyel. Liszt s’exprime ainsi : « Lundi dernier, à huit heures du soir, les salons de M. Pleyel étaient splendidement éclairés : de nombreux équipages amenaient incessamment, au bas d’un escalier couvert de tapis et parfumé de fleurs, les femmes les plus élégantes, les jeunes gens les plus à la mode, les artistes les plus célèbres (…) Un grand piano à queue était ouvert sur une estrade ; on se pressait autour ; on ambitionnait les places les plus voisines ; à l’avance, on prêtait l’oreille, on se recueillait, on se disait qu’il ne fallait pas perdre un accord, une note, une intention, une pensée de celui qui allait venir s’asseoir là. Et l’on avait raison d’être aussi avide, attentif, religieusement ému, car celui que l’on attendait, que l’on voulait voir, entendre, admirer, applaudir, ce n’était pas seulement un virtuose habile, un pianiste expert dans l’art de faire des notes ; ce n’était pas seulement un artiste de grand renom, c’était tout cela et plus que tout cela, c’était Chopin ». L’ambiance des concerts parisiens de Chopin était donc celle de la mode raffinée de la première moitié du XIXe siècle .

Les principaux concerts
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Outre ceux exécutés dans les salons parisiens ou dans l'intimité de Nohant, tout au long de sa vie, Chopin donna plusieurs concerts dont voici les principaux:

  • 11 août 1829 au Théâtre de l'Opéra Impérial et Royal de Vienne. Chopin y joua ses variations sur Là ci darem la mano, puis des improvisations sur le thème de l'opéra de Boieldieu La Dame Blanche. Le bis du concert était une variation sur le Houblon, pièce d'essence purement polonaise, « qui électrisa les Viennois », pour reprendre les termes de Chopin[133].
  • 17 mars 1830 à Varsovie, en plus de la musique d'Elsner, Chopin y joua son Concerto en fa mineur et un pot pourri sur des airs nationaux polonais.
  • fin mars 1830 à Varsovie, suite au succès du précédent.
  • 11 octobre 1830 à Varsovie où Chopin joua le Concerto en mi mineur qu'il venait de terminer et une Fantaisie sur des airs polonais. Constance Gladkowska dont Chopin était épris y assista.
  • 26 février 1832 dans les salons Pleyel: premier concert de Chopin à Paris, qui fut organisé par Friedrich Kalkbrenner.
  • 7 décembre 1834 au Théâtre Italien organisé par Berlioz au profit de son épouse, Henriette Smithson.
  • Noël 1834 salle Pleyel. Chopin y joua avec Liszt un grand duo de son ami composé sur un thème de Mendelssohn.
  • 15 février 1835 chez Erard à Paris.
  • 4 avril 1835 au profit des réfugiés polonais (concert dont Berlioz écrit la célèbre critique dans Le Rénovateur).
  • octobre 1839 à Saint-Cloud avec Moscheles, devant le roi Louis-Philippe.
  • 2 décembre 1841 au Tuileries devant la famille royale.
  • un lundi de printemps 1841 salle Pleyel, pour lequel Liszt fit un éloge dans la Gazette musicale.
  • 21 février 1842 salle Pleyel. Lors de ce concert, Chopin interpréta trois mazurkas, la Ballade n° 3, trois études, quatre nocturnes, le Prélude n° 15, ainsi que l'Impromptu en sol bémol majeur qu'il venait de terminer. Le violoncelliste Auguste Franchomme et la mezzo-soprano Pauline Viardot participèrent à ce concert où furent interprétés des airs de Haendel et Le chêne et le roseau d'un auteur inconnu.
  • 16 février 1848 chez Pleyel: dernier concert parisien.
  • 7 juillet 1848 chez Lord Falmouth, à Saint James's Square, Londres.
Mémorable dernier concert à Paris
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Contexte de l'évènement
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L’exceptionnel dernier concert de Chopin à Paris eut lieu le mercredi 16 février 1848. Tous les billets furent vendus en une semaine à des amateurs de musique de la France entière. Chopin écrivait quelques mots montrant son peu d’entrain à l’idée de cet ultime concert quelques jours avant celui-ci : « Mes amis m’ont dit que je n’aurai à me tourmenter de rien, seulement de m’asseoir et de jouer… De Brest, de Nantes on a écrit à mon éditeur pour qu’il retienne des places. Un tel empressement m’étonne et je dois aujourd’hui me mettre à jouer, ne fût-ce que par acquit de conscience, car je joue moins bien qu’autrefois. Je jouerai, comme curiosité, le trio de Mozart avec Franchomme et Allard. Il n’y aura ni programmes, ni billets gratis. Le salon sera confortablement arrangé et peut contenir trois cents personnes. Pleyel plaisante toujours de ma sottise et, pour m’encourager à ce concert, il fera orner de fleurs les escaliers. Je serai comme chez moi et mes yeux ne rencontreront pour ainsi dire, que des visages connus. »

Programme du dernier concert de Chopin à Paris
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Première partie :

  • Trio de Mozart pour piano, violon et violoncelle, par Chopin, Allard et Franchomme
  • Airs chantés par Mademoiselle Antonia Molina di Mondi
  • Nocturne et Barcarolle (op. 60) composés et joués par Chopin
  • Air chanté par Mademoiselle Antonia Molina di Mondi
  • Étude et Berceuse (Chopin) (op. 57) composés et joués par Chopin

Seconde partie :

  • Scherzo, Adagio et finale de la sonate en sol mineur pour piano et violoncelle composée par Chopin et jouée par l’auteur et Franchomme
  • Air nouveau de Robert le Diable, de Meyerbeer, chanté par M. Roger
  • Préludes, Mazurkas et Valses (celle du petit chien) composés et joués par Chopin

Le Nocturne, l’Étude, les Mazurkas et le Prélude choisis pour le concert ne sont pas connus.

Comme l’imprimait la Gazette musicale, « Le sylphe a tenu sa parole ». Le commentaire de ce concert par la presse permet d’éclairer autant que possible l’expérience qu’a été pour l’auditoire un tel cadeau musical : « Il est plus facile de vous dire l’accueil qu’il a reçu, les transports qu’il a excités, que de décrire, d’analyser et divulguer les mystères d’une exécution qui n’a pas d’analogue dans notre région terrestre. Quand nous aurions en notre pouvoir la plume qui a tracé les délicates merveilles de la reine Mab, pas plus grosse que l’agate qui brille au doigt d’un alderman... c’est tout au plus si nous arriverions à vous donner l’idée d’un talent purement idéal, et dans lequel la matière n’entre à peu près pour rien. Pour faire comprendre Chopin, nous ne connaissions que Chopin lui-même; tous ceux qui assistaient à la séance de mercredi en sont convaincus autant que nous[134]. »

Si Chopin n’a pas souvent donné ses œuvres en concert, ses œuvres, quant à elles, étaient dès les années 1830 jouées dans de nombreux concerts par les plus célèbres virtuoses du temps : Liszt, Moscheles, Field, Kalkbrenner ou encore Clara Wieck.

Le musicien gestionnaire

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Si Mozart est considéré comme le premier véritable compositeur autonome (véritable homme d’affaire qui négociait avec ses clients, son éditeur, louait ses salles de concert)[135], Chopin lui aussi négociait et se battait pour vivre de son art.

Chopin a traité avec de multiples éditeurs pour que son œuvre s'étende sur toute l'Europe. Schlesinger pour les droits en France, Wessel pour les droits anglais et Probst pour les allemands.

Chopin s'opposait souvent à ses éditeurs, Schlesinger et Probst. Pendant la période de Majorque, durant laquelle il composa ses Préludes, Chopin mit à contribution son fidèle ami Fontana qui s'occupait de ses affaires à Paris. Certaines lettres à son ami, qui nous sont parvenues, montrent souvent la colère de Chopin vis-à-vis de ses éditeurs qui auraient pris ses œuvres pour trois fois rien. « Pleyel est un bon à rien et Probst une canaille. Jamais il ne m'a payé trois manuscrits mille francs », écrivait Chopin à Fontana[136].

Entre autres mauvaises surprises que réservèrent certains de ses éditeurs à Chopin, retenons celle de l'éditeur anglais Wessel qui publia à Londres les Nocturnes sous des titres « accrocheurs ». Par exemple, l'opus 15 s'intitule Zéphir, l'opus 27 Les plaintives, ou encore, l'opus 9 Murmures de la Seine.

Chopin face aux autres musiques

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Chopin et la musique de son temps

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L’intérêt modéré pour les compositeurs de son époque
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Chopin fut l'ami des compositeurs Hector Berlioz, Robert Schumann, mais il n'appréciait que modérément leur musique, bien qu'il leur ait dédié certaines de ses compositions.

Liszt témoigne que Chopin appréciait extrêmement peu la musique d’autres compositeurs de son temps ou de l’époque classique, et ce, pour diverses raisons (« il n’apportait pas la plus légère louange à ce qu’il ne jugeait point être une conquête effective pour l’art »[137]).

Concernant d’abord Beethoven, l’effroi caractérise ce que ressent Chopin (comme vis-à-vis de Michel-Ange ou Shakespeare) ; Mendelssohn lui paraît commun et il restait très nuancé concernant l’œuvre de Schubert.

Chopin est par ailleurs resté quasiment totalement à l’écart des luttes musicales romantiques de son temps, contrairement à Berlioz ou Liszt. Il représentait malgré tout de lui-même un idéal romantique qui resta utile aux autres compositeurs dans leur lutte.

Relation de pianiste entre Chopin et Liszt
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La relation entre les deux plus grands pianistes de la première moitié du XIXe siècle est à la fois complexe et caricaturale. Quelques témoignages d’amis des deux hommes restent la meilleure clé pour comprendre cette facette de la personnalité de Chopin. Il est assez difficile de résumer à la fois la volonté des deux artistes de se perfectionner dans leur domaine propre séparé mais aussi de s’affronter dans la course artistique. Le témoignage le plus caractéristique montrant à la fois l’éloignement du domaine de prédilection des deux artistes, mais aussi la volonté de chacun du dépassement artistique est celui de Charles Rollinat (familier de George Sand) : « Chopin jouait rarement. […] Liszt, au contraire, jouait toujours, bien ou mal. Un soir du mois de mai, entre onze heures et minuit, la société était réunie dans le grand salon. […] Liszt jouait un Nocturne de Chopin et, selon son habitude, le brodait à sa manière, y mêlant des trilles, des trémolos, des points d’orgue qui ne s’y trouvaient pas. À plusieurs reprises, Chopin avait donné des signes d’impatience ; enfin, n’y tenant plus, il s’approcha du piano et dit à Liszt avec son flegme anglais :

– Je t’en prie, mon cher, si tu me fais l’honneur de jouer un morceau de moi, joue ce qui est écrit ou bien joue autre chose : il n’y a que Chopin qui ait le droit de changer Chopin. - Eh bien, joue toi-même ! dit Liszt, en se levant un peu piqué. - Volontiers, dit Chopin.

À ce moment, la lampe fut éteinte par un phalène étourdi qui était venu s’y brûler les ailes. On voulait la rallumer.

- Non ! s’écria Chopin ; au contraire, éteignez toutes les bougies ; le clair de lune me suffit.

Alors il joua… il joua une heure entière. Vous dire comment, c’est ce que nous ne voulons pas essayer. […] L’auditoire, dans une muette extase, osait à peine respirer, et lorsque l’enchantement finit, tous les yeux étaient baignés de larmes, surtout ceux de Liszt. Il serra Chopin dans ses bras en s’écriant :

- Ah ! mon ami, tu avais raison! Les œuvres d’un génie comme le tien sont sacrées ; c’est une profanation d’y toucher. Tu es un vrai poète et je ne suis qu’un saltimbanque.

- Allons donc ! reprit vivement Chopin ; nous avons chacun notre genre, voilà tout. Tu sais bien que personne au monde ne peut jouer comme toi Weber et Beethoven. Tiens, je t’en prie, joue-moi l’adagio en ut dièse mineur de Beethoven, mais fais cela sérieusement, comme tu sais le faire quand tu veux.

Liszt joua cet adagio et y mit toute son âme. […] ce n’était pas une élégie, c’était un drame. Cependant, Chopin crut avoir éclipsé Liszt ce soir-là. Il s’en vanta en disant : « Comme il est vexé ! » (verbatim). Liszt apprit le mot et s’en vengea en artiste spirituel qu’il était. Voici le tour qu’il imagina quatre ou cinq jours après.

La société était réunie à la même heure, c’est-à-dire vers minuit. Liszt supplia Chopin de jouer. Après beaucoup de façons, Chopin y consentit. Liszt alors demanda qu’on éteignît toutes les lampes, ôtât les bougies et qu’on baissât les rideaux afin que l’obscurité fût complète. C’était un caprice d’artiste, on fit ce qu’il voulut. Mais au moment où Chopin allait se mettre au piano, Liszt lui dit quelques mots à l’oreille et prit sa place. Chopin, qui était très loin de deviner ce que son camarade voulait faire, se plaça sans bruit sur un fauteuil voisin. Alors Liszt joua exactement toutes les compositions que Chopin avait fait entendre dans la mémorable soirée dont nous avons parlé, mais il sut les jouer avec une si merveilleuse imitation du style et de la manière de son rival, qu’il était impossible de ne pas s’y tromper et, en effet, tout le monde s’y trompa.

Le même enchantement, la même émotion se renouvelèrent. Quand l’extase fut à son comble, Liszt frotta vivement une allumette et mit feu aux bougies du piano. Il y eut dans l’assemblée un cri de stupéfaction.

- Quoi ? C’est vous ! - Comme vous voyez ! - Mais nous avons cru que c’était Chopin. - Tu vois, dit le virtuose en se levant, que Liszt peut être Chopin quand il veut ; mais Chopin pourrait-il être Liszt ?

C’était un défi ; mais Chopin ne voulut pas ou n’osa pas l’accepter. Liszt était vengé[138]. »

Aussi bien admiratifs l’un de l’autre, évitant aussi bien que poussant la comparaison, cet épisode de la vie des deux artistes, dans ses dernières phrases est un excellent résumé de la relation unissant les deux pianistes.

Chopin et les « grands maîtres »

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Chopin et Mozart
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Mozart était, avec Bach, le seul maître dont Chopin se réclamait. Malgré tout, contrairement à Johann Sebastian Bach, il regrettait certains passages des œuvres du compositeur classique. Ainsi, si Chopin adorait le Don Juan de Mozart, il se désolait de certains moments de l’œuvre : Liszt l’expose en disant qu’« il parvenait à oublier ce qui le répugnait, mais se réconcilier avec, lui était impossible ».

Malgré tout, comparant la musique de Mozart à celle de Beethoven, Chopin affiche clairement son amour pour le premier : « Quand Beethoven est obscur et paraît manquer d’unité, ce n’est pas une prétendue originalité un peu sauvage, dont on lui fait honneur, qui en est la cause ; c’est qu’il tourne le dos à des principes éternels ; Mozart jamais. Chacune des parties a sa marche qui, tout en s’accordant avec les autres, forme un chant et le suit parfaitement. c’est là le contrepoint, punto contrapunto. On a l’habitude d’apprendre les accords avant le contrepoint, c’est-à-dire la succession des notes qui mène aux accords. Berlioz plaque des accords et remplit les intervalles comme il peut. En musique, la logique pure c’est la fugue. Être savant dans la fugue, c’est connaître l’élément de toute raison et de toute conséquence ».

Selon le vœu de Chopin, le Requiem de Mozart, considéré par le Polonais comme étant d'une beauté exceptionnelle, fut d'ailleurs interprété intégralement par l’orchestre du conservatoire de Paris dirigé par Giraud lors de ses obsèques, en l'église de la Madeleine à Paris, le 30 octobre 1849. La petite histoire retiendra qu'une dérogation fut accordée à cette occasion par le clergé car, à cette époque, les voix féminines n'étaient pas admises aux offices religieux. Les solistes, Pauline Viardot et Madame Castellan, furent donc dissimulées par une draperie noire derrière l’autel.

Chopin et Schubert
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Certaines œuvres de Schubert n’étaient pas volontiers écoutées par Chopin. Liszt nous éclaire sur ce sujet en rapportant que Chopin n’appréciait pas les œuvres de Schubert « dont les contours étaient trop aigus pour son oreille, où le sentiment est comme dénudé. Toutes les rudesses sauvages lui inspiraient de l’éloignement. En musique, comme en littérature, comme dans l’habitude de la vie, tout ce qui se rapproche du mélodrame lui était un supplice ». Chopin parlant de Schubert dit un jour à Liszt : « Le sublime est flétri lorsque le commun ou le trivial lui succède[139]. »

Les avant-gardistes du style Chopin

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La couleur caractéristique que revêt la musique du grand compositeur polonais, nous la savons issue de la douce Mazovie qui a bercé l'enfance de Chopin. Malgré tout, il est possible de reconnaître à certains représentants de la génération précédant celle de Chopin, certaines œuvres que l'on pourrait facilement lui attribuer.

Ainsi, la grande pianiste française Hélène de Montgeroult (1764-1836) a composé un répertoire pour piano fascinant qui annonce le romantisme. Très peu de ses œuvres ont été enregistrées, mais le peu qu'il est possible d'écouter fait immédiatement penser à certaines études ou préludes de Chopin.

L'immense compositeur allemand Carl Maria von Weber (1786-1826), très justement vénéré par la génération musicale de Chopin, a une œuvre pour piano très peu connue elle aussi (car les opéras et les œuvres pour clarinette lui font de l'ombre), mais faisant immédiatement penser au compositeur polonais. Se détachant énormément de l'appréhension avant-gardiste de Beethoven du piano de l'époque, Weber a une approche très chopinesque du piano et ses quatre sonates pour piano (les trois premières de 1816 et la dernière de 1822) rappellent certains passages des Études de Chopin.

D'autres œuvres du compositeur font énormément penser à la musique de Chopin. Parmi elles se trouvent :

  • Polacca Brillante en mi majeur, op. 72
  • Rondo Brillante en mi bémol majeur, op. 62
  • Grande Polonaise en mi bémol majeur, op. 21

L'Invitation à la danse (dans sa version piano) reste l'œuvre se rapprochant le plus de certaines valses de Chopin.

Le virtuose irlandais du piano, John Field (1782-1837) (connu pour son toucher pianistique magistral), a lui aussi produit une musique se rapprochant de celle de Chopin avant l'heure. L'écoute de ses quatre sonates pour piano et surtout ses dix-huit nocturnes au piano (il est l'inventeur de cette forme musicale) font inévitablement penser au compositeur polonais.

Largement méconnue aujourd'hui, la pianiste et compositrice polonaise Maria Szymanowska (1789 - 1831) possédait un style musical très proche de celui de Chopin vingt ans avant lui, qui n'est discographiquement illustré que par un unique enregistrement de nocturnes, valses, mazurkas, polonaises et préludes.

Œuvre

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Témoignages sur certaines œuvres

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Toutes ses œuvres, sans exception, concernent le piano avec ou sans accompagnement. La grande majorité est composée pour le piano seul. L'œuvre symphonique se limite à deux concertos, une polonaise, un rondo et des variations (ces œuvres ont été écrites pour piano et orchestre, mais dans celles-ci, l'orchestre joue un rôle limité et plutôt « accessoire »). Sa musique de chambre se limite à cinq pièces : les quatre premières sont des œuvres de jeunesse, la dernière est sa sonate pour violoncelle et piano, op. 65 et elle est la dernière œuvre qu'il ait jouée en public, avec son ami Auguste Franchomme, violoncelliste de renom. Cette amitié explique une relative affinité pour cet instrument, puisque quatre des cinq partitions de musique de chambre utilisent le violoncelle. Il existe également un cycle de dix-sept Lieder.

Sonate n°2 pour piano en si bémol mineur, op. 35

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De cette pièce datant de 1839 nous reste un commentaire étrange de Robert Schumann : « … Un certain génie impitoyable nous souffle au visage, terrasse de son poing pesant quiconque voudrait se cabrer contre lui et fait que nous écoutons jusqu’au bout, comme fascinés et sans gronder… mais aussi sans louer : car ce n’est pas là de la musique. La sonate se termine comme elle a commencé, en énigme, semblable à un sphinx moqueur[140]. »

6e Prélude en si mineur, op. 28

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Dans ses écrits, George Sand racontant sa vie avec Chopin à la Chartreuse de Valldemossa affirme que certaines des plus belles pages de Chopin viennent de crises d’exaltation nerveuse du compositeur, seul toute la journée devant son piano dans les profondeurs du monastère.

George Sand écrit à ce sujet : « Il y en a un (de prélude), qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l’âme un abattement effroyable. Nous l’avions laissé bien portant ce jour là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l’inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés par notre voiturier, à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l’inquiétude de notre malade. Elle avait été vive en effet, mais elle s’était figée comme une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d’un air égaré et d’un ton étrange : « Ah! je le savais bien que vous étiez morts! » Quand il eut repris ses esprits et qu’il vit l’état dans lequel nous étions, il fut malade de spectacle rétrospectif de nos dangers ; mais il m’avoua ensuite qu’en nous attendant il avait vu tout cela dans un rêve, et, que ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s’était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu’il était mort lui-même. Il se voyait noyé dans un lac, des gouttes d’eau pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter ces gouttes d’eau qui tombaient effectivement en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d’harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l’oreille. Son génie était plein des mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensé musicale et non par une répétition servile de chants extérieurs. Sa composition de ce soir-là était pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s’étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son cœur[141]. »

Si le témoignage de George Sand n’indique pas précisément quel prélude est concerné par ce récit, plusieurs d’entre eux ont été désignés comme étant le prélude de cette pluie : le n° 8 en fa dièse mineur, le n° 15 en ré bémol majeur, le n° 17 en la bémol majeur ou encore le n° 19 en mi bémol majeur. Sans plus s’avancer (car cela n’a finalement aucune importance), la majorité semble adopter le prélude numéro 6 en si mineur.

Ce prélude fut joué à l’orgue par Lefébure-Wély lors des obsèques du compositeur au temple de la Madeleine.

Étude en tierces, op. 25 n°6

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Cette pièce, l’une des préférées de Chopin, touchait le cœur de ses compatriotes demeurant à Paris. L’un d’entre eux l’appelle « la sibérienne » en référence au voyage du déporté polonais. « La neige tombe sur la plaine sans limites (une gamme montante et descendante à chaque main figure cet infini universel de façon saisissante). On entend les clochettes de la troïka qui s’approche, passe et s’enfonce vers l’horizon[142]. »

Ballade en sol mineur, op. 23

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Ce monument de l’amour de Chopin à Marie Wodzinska comporte un détail curieux concernant la dernière mesure de l’introduction. Certaines éditions comportent à cet endroit un « ré » évidemment façonné avec un « mi » ultérieurement corrigé.

Camille Saint-Saëns, parlant de Liszt, nous éclaire au sujet de cette correction. « Ce mi supposé donne un accent douloureux tout à fait d’accord avec le caractère du morceau. Cette note détermine un accent dissonant d’un effet imprévu. Or, les dissonances recherchées aujourd’hui comme des truffes, étaient alors redoutées. De Liszt que j’ai interrogé à ce sujet, je n’ai pu obtenir que cette réponse « j’aime mieux le mi bémol… » J’ai conclu de cette réponse évasive que Chopin, en jouant la ballade, faisait entendre le  ; mais je suis resté convaincu que le mi bémol était sa première idée, et que le lui avait été conseillé par des amis craintifs et maladroits[143]. »

Adagio du Concerto n° 2 pour piano

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Liszt, tout en remarquant que Chopin avait une prédilection marquée pour cette pièce, lui attribuera une « idéale perfection ». Pour lui « son sentiment tour à tour radieux et plein d’apitoiement ferait songer à un magnifique paysage inondé de lumière, à quelque vallée de Tempé, qu’on aurait fixé pour être le lieu d’un récit lamentable, d’une scène poignante. On dirait un irréparable malheur accueillant le cœur humain en face d’une incomparable splendeur de la nature[144]. »

Valse en la bémol majeur, op. 69

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Cette valse a été composée par Chopin au cours de l’été 1835 (passé chez la famille Wodzinski), recopiée et donnée à Marie Wodzinska (que Chopin aimait) au moment de son départ en septembre. Marie Wodzinska l’appela la « valse de l’adieu ». Cette œuvre si connue aujourd’hui ne fut, certainement par pudeur de l’auteur, jamais publiée par Chopin.

Schumann donne une très belle description aussi bien de la musique que de la scène de séparation qu’elle décrit : « le murmure de deux voix amoureuses, les coups répétés de l’horloge et le roulement des roues brûlant le pavé, dont le bruit couvre celui des sanglots comprimés[145]».

Marche funèbre, intercalée dans la Sonate n° 2, op. 35

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Le commentaire de Liszt, dans son ouvrage dédié à Chopin, de la marche qui fut jouée la première fois lors des obsèques du musicien en 1849, mérite à tout point de vue l’attention : « Aurait-on pu trouver d’autres accents pour exprimer avec le même navrement quels sentiments et quelles larmes devaient accompagner à son dernier repos celui qui avait compris d’une manière si sublime comment on pleurait les grandes pertes ! Nous entendions dire un jour à un jeune homme de son pays : « ces pages n’auraient pu être écrites que par un Polonais ! » En effet, tout ce que ce cortège d’une nation en deuil pleurant sa propre mort, aurait de solennel et de déchirant, se retrouve dans le glas funéraire qui semble ici l’escorter. Tout le sentiment de mystique espérance, de religieux appel à une miséricorde surhumaine, à une clémence infinie et à une justice qui tient compte de chaque tombe et de chaque berceau, toute la résignation exaltée qui a éclairé de la lumière des auréoles tant de douleurs et de désastres supportés avec l’héroïsme inspiré des martyrs chrétiens, résonne dans le chant dont la supplication est si désolée. Ce qu’il y a de plus pur, de plus saint, de plus résigné, de plus espérant dans le cœur des femmes, des enfants y retentit, y frémit, y tressaille avec d’indicibles vibrations. On sent que ce n’est pas la mort d’un héros que l’on pleure, alors que d’autres héros restent pour le venger, mais bel et bien celle d’une génération entière qui a succombé, ne laissant après elle que les femmes, les enfants et les prêtres. Cette mélopée si funèbre et si lamentable est néanmoins d’une si pénétrante douceur, qu’elle semble ne plus venir de cette terre. Ces sons qu’on dirait attiédis par la distance, imposent un suprême recueillement, comme s'ils étaient chantés par les anges eux-mêmes et flottaient déjà dans le ciel, aux alentours du trône divin. Ni cris, ni rauques gémissements, ni blasphèmes impies, ni furieuses imprécations ne troublent un instant, qu’on prendrait ainsi pour de séraphiques soupirs. Le côté antique de la douleur est totalement exclu. Rien n’y rappelle les fureurs de Cassandre, les abaissements de Priam, les frénésies d’Hécube, les désespérances des captives troyennes. Une foi superbe anéantissant, dans les survivants de cette Ilion Chrétienne, l’amertume de la souffrance en même temps que la lâcheté de l’abattement, leur douleur ne conserve plus aucune de ses terrestres faiblesses, elle s’arrache de ce sol moite de sang et de larmes; s’élance vers Dieu, et ne saurait s’adresser qu’au juge suprême, trouvant pour l’implorer de si poignantes prières, qu’en les écoutant, notre cœur se brise en nous-mêmes, sous une auguste compassion[146]. »

Variations sur Là ci darem la mano, op.2

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Le musicien-journaliste Robert Schumann écrivit, dans l'Allgemeine Musikalische Zeitung du 7 décembre 1831, à propos d'une des premières publications de Chopin sur un thème du Don Giovanni de Mozart, la phrase restée célèbre : « Chapeau bas, messieurs, un génie » („Hut ab, Ihr Herren, ein Genie“). La présentation de l'œuvre par Schumann se réalise dans un texte où il incarne successivement deux personnages : Florestan représentant la fougue et Eusebius, le rêve.

« L'autre jour, Eusebius entra tout doucement dans la chambre. Tu connais le sourire ironique de ce pâle visage, avec lequel il cherche à vous intriguer. J'étais au piano avec Florestan qui est, comme tu le sais, un des rares musiciens qui semblent pressentir tout ce qui est inouï, nouveau, extraordinaire dans la musique. Mais ce jour-là, une surprise l'attendait. « Chapeau bas, messieurs, un génie », dit Eusebius, en nous montrant un morceau de musique sans nous permettre d'en lire le titre. Je feuilletais pensivement le cahier : cette sorte de jouissance muette de la musique a quelque chose de magique. D'ailleurs, je crois que chaque compositeur met dans la disposition des notes des traits biens personnels et qui parlent aux yeux : sur le papier, Beethoven apparaît autre que Mozart, un peu comme la prose de Jean-Paul diffère de celle de Goethe. Mais ici, il me semblait que des yeux me regardaient d'une façon bien singulière : des yeux de fleur, des yeux de basilic, des yeux de paon, des yeux de jeune fille. À divers endroits, cela devenait plus clair : je croyais apercevoir le Là ci darem la mano de Mozart au travers de cent accords entrelacés. Leporello semblait réellement me faire des clins d'œil, et Don Juan fuyait devant moi dans son manteau blanc.

« Joue-le maintenant ! » dit Florestan. Eusebius consentit ; serrés dans un coin de la fenêtre, nous écoutâmes. Eusebius joua comme inspiré et fit défiler devant nous d'innombrables personnages colorés ; il semble que l'enthousiasme du moment élève les doigts au-dessus de la mesure habituelle de leurs facultés. Toute l'approbation de Florestan consista, en plus d'un sourire de bonheur, en ces seules paroles : « Ces variations pourraient bien être d'un Beethoven ou d'un Schubert, s'ils avaient été des virtuoses du piano. » Mais lorsqu'il alla tourner la page du titre, il ne lut que ceci : Là ci darem la mano, varié pour le pianoforte avec accompagnement d'orchestre par Frédéric Chopin, opus 2. Sur quoi nous nous écriâmes tous deux stupéfaits : « un Opus 2 ! » Nos visages s'enflammèrent d'un étonnement extraordinaire, et dans nos discours confus, hors quelques simples exclamations, on ne put distinguer que ces mots : « Oui, voilà quelque chose de parfait... Chopin... je n'ai pas entendu prononcer ce nom... Qui ce peut-il bien être?... en tout cas... un génie ! N'est-ce pas Zerline qui sourit là-bas, ou peut-être même Leporello ?... » [...]

À minuit je trouvai Florestan dans ma chambre, couché sur le sofa et les yeux clos. » Ces variations de Chopin, commença Florestan comme perdu dans un rêve, me trottent encore dans la tête... À coup sûr, l'ensemble est dramatique et porte bien la marque de Chopin ; l'introduction, si achevée qu'elle soit - te rappelles-tu les sauts de tierces de Leporello ? - est sans doute ce qui se marie le moins bien à l'ensemble ; mais le thème (pourquoi diable l'a-t-il écrit en si bémol ?), mais les variations, le finale et l'adagio, c'est quelque chose !... Ici le génie éclate à chaque mesure.

« [...] La première variation pourrait sans doute être qualifiée de "distinguée" et de "coquette"... Le Grand d'Espagne y badine fort agréablement avec la paysanne. Quant à la seconde, qui est déjà bien plus confiante, comique, querelleuse, c'est exactement comme lorsque deux amoureux s'attrapent et rient plus fort que de coutume. Mais comme tout change dans la troisième ! Un vrai clair de lune, un féerie ; Masetto est dans le lointain et maugrée assez perceptiblement, mais Don Juan n'en est guère troublé.

« Et la quatrième, à présent, qu'en dis-tu ? Eusebius l'a jouée avec une pureté... Ne bondit-elle pas, hardie, audacieuse, n'est-elle pas saisissante, même si l'adagio (il me semble ici naturel que Chopin répète ici la première partie) est en si bémol mineur - ce qui ne peut pas mieux concorder avec la situation : on dirait que Don Juan reçoit un avertissement du ciel... et puis c'est certainement un effet malin et joli que ce Leporello qui guette, rit et raille derrière les buissons, et ces hautbois et clarinette qui semblent piper et sourdre magiquement de partout, et le ton de si bémol majeur, enfin, qui s'épanouit et indique si bien le premier baiser de l'amour. Mais tout cela n'est rien à côté de la dernière variation... C'est le finale de Mozart tout entier... des bouchons de champagne qui sautent avec bruit, des bouteilles qui tintent, les voix de Leporello au travers, puis les spectres saisissant, poursuivant Don Juan qui s'échappe... et enfin la conclusion, magnifique apaisement et achèvement véritable de l'œuvre[147].

Chopin lira plus tard l'article de Schumann et aura cette phrase restée à la postérité : « Schumann prétend que Don Juan donne un baiser à Zerline sur le ré bémol ! On se demande quelle partie de son anatomie pouvait évoquer le ré bémol ! On ne peut que s'étonner de l'imagination de cet Allemand[148]. »

Œuvres principales

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Au sein du Catalogue d'œuvres de Frédéric Chopin, certaines compositions se distinguent clairement et demeurent parmi les plus jouées de tout le répertoire classique pour piano. Ces œuvres incontournables sont :

  • Les 21 Nocturnes pour piano, dont deux posthumes
  • Le cycle des 24 Préludes pour piano
  • Le cycle des 24 Études pour piano
  • Les 58 Mazurkas pour piano
  • Les 17 Valses
  • Les quatre Ballades pour piano
  • Les deuxième et troisième sonates
  • les Polonaises
  • les 4 Scherzos

Chopin a aussi composé plusieurs variations pour piano et orchestre, deux concertos pour piano, des trios, sonates, fantaisies, berceuses et impromptus.

Postérité

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Rareté des sources

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Il reste aujourd’hui très peu de la correspondance authentique de Chopin. Une grande partie de cette dernière a été perdue négligemment, mais une anecdote historique ajoute à ces pertes une autre plus dramatique.

Lors d’un voyage sentimental en Pologne au printemps 1851, Alexandre Dumas fils aurait trouvé un dossier complet des lettres adressées par George Sand à Chopin. De retour en France, après avoir tout restitué à la romancière, celle-ci relut toutes ces lettres puis les détruisit par le feu. Le feu fut décidément néfaste au souvenir de Chopin puisqu’en 1863 l’incendie de l’immeuble de Varsovie où habitait Madame Barcińska, la plus jeune sœur de Chopin, anéantit d’autres précieuses reliques. Par la suite, les seuls témoignages de Chopin (ses lettres) ont malheureusement fait l’objet de l’altération de leur premier éditeur : Maurice Karasowski (qui aura tout de même le mérite d’avoir recueilli vers 1860, des sœurs de Chopin, la tradition orale du foyer).

Chopin aujourd’hui

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Chopin est reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de musique de la période romantique et l'un des plus célèbres[149] pianistes du XIXe. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées et demeure un passage indispensable à la compréhension du répertoire pianistique universel. Avec Franz Liszt, il est le père de la technique moderne de son instrument et son influence est à l'origine de toute une lignée de compositeurs comme Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Sergueï Rachmaninov, Alexandre Scriabine[149].

Comme l'affirmait l'Unesco il y a quelques années : « La production musicale de Chopin est d'une telle importance que l'UNESCO a décidé de déclarer l'année 1999 « Année internationale Frédéric Chopin » pendant laquelle le monde entier célébrera le 150e anniversaire de la mort de Chopin[150]. »

Les Sociétés Chopin

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Il existe une « société Frédéric Chopin » (TIFC) qui préside une fédération internationale des associations Frédéric Chopin (il en existe une quarantaine). Son siège social est le Château Ostrogski, rue Okolnik 1, 00-368 Varsovie. En ce qui concerne la France, elle comprend au moins trois associations en l'honneur du musicien :

La Société Chopin à Paris organise tous les ans, depuis 1983, un Festival Chopin à l'Orangerie du Parc de Bagatelle de la mi-juin à la mi-juillet. En 2004, elle a organisé la reconstitution du dernier concert de Chopin à Paris. C'est le pianiste Maciej Pikulski qui a été choisi pour jouer le rôle-titre[151]..

Un concours de musique

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Un concours international de piano portant le nom de Frédéric-Chopin a lieu tous les cinq ans à Varsovie[152]. Ce concours, réputé pour sa grande difficulté, a permis de révéler des pianistes comme Martha Argerich, Maurizio Pollini, Krystian Zimerman, Yundi Li ou encore Rafał Blechacz. En février 2009, la Société Frédéric Chopin de Varsovie (cheville ouvrière du concours en question) décida d'organiser, dès cette année, un Concours International Frédéric Chopin destiné aux grands amateurs du piano.

Les musées

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Il existe de nombreux musées en Europe consacrés à Chopin. En France, le siège de la bibliothèque polonaise de Paris en abrite un[153]. Toujours à Paris, le Musée de la Vie romantique consacré au souvenir de George Sand évoque aussi le musicien[154].

D'autres musées existent :

  • À Majorque existe le musée Frédéric Chopin et George Sand à Valldemossa dans les cellules n°2 et n°4.
  • À Marienbad en Tchécoslovaquie.
  • À Varsovie se trouve une multitude d'éléments en hommage au musicien. L'église Sainte-Croix abrite le cœur de Frédéric Chopin. Un musée est situé au palais Krasinski et la maison natale de Chopin peut être visitée[155].

Bicentenaire

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2010 est le bicentenaire de sa naissance. À cette occasion, de nombreuses manifestations[156] sont organisées, tant en France qu'en Pologne.

  • En Pologne


  • En France
    • La plupart de manifestations sont organisées sous le patronage conjoint des ministères de la Culture français et polonais[158]. Alain Duault, nommé commissaire général de l'année Chopin, a demandé le transfert des cendres du musicien au Panthéon : Ce serait un beau geste culturel (ce serait le premier musicien admis au Panthéon) et politique (ce serait un signe européen fort, au moment où la Pologne vient de ratifier le traité européen)[159].
    • Chopin à Paris: l'atelier du compositeur, exposition accompagnée de nombreux concerts, à la Cité de la musique, Paris, 9 mars-6 juin, commissaires: Jean-Jacques Eigeldinger, Thierry Maniguet et Cécile Reynaud[160].
    • Édition 2010 de La Folle Journée de Nantes consacrée au compositeur[161].
    • Frédéric Chopin La Note bleue Exposition du Bicentenaire, Musée de la Vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris, 2 mars-11 juillet, Solange Thierry & Jérôme Godeau, commissaires invités.

Interprétations musicales

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Les interprétations dans la tradition du XIXe siècle

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Si, bien sûr, les premiers enregistrements musicaux sont du tout début duXXe siècle (sauf quelques rares exceptions avec Johannes Brahms ou Joseph Joachim), certains musiciens marquants du siècle romantique ont eu, à la fin de leur vie, l’occasion de s’enregistrer. Parmi les quelques « rouleaux de piano » qu’il reste, Chopin est largement représenté. Toutefois, le pianiste polonais, ni aucun de ses élèves, n’ont évidemment jamais pu être enregistrés, car il aurait pour cela fallu vivre jusqu'en 1877 et rencontrer Thomas Edison. Il est néanmoins possible de se rapprocher de la manière de jouer au piano de cette époque.

Tous ces enregistrements sont très difficilement trouvables dans le commerce, mais l'Internet (Google Video, YouTube, etc.) permet aujourd'hui de tous les écouter. Les enregistrements existants sont :

Francis Planté (1839–1934) : Ce grand pianiste français est certainement le lien le plus lointain possible avec la musique de Chopin. Il est connu pour être le seul pianiste enregistré à avoir entendu jouer le Polonais. Ses enregistrements existants des œuvres de Chopin sont :

  • Étude en la mineur, op. 25 n° 11
  • Étude en do dièse mineur, op. 10 n° 4
  • Étude en la bémol majeur, op. 25 n° 1
  • Étude en fa mineur, op. 25 n° 2
  • Étude en sol bémol majeur, op. 10 n° 5
  • Étude en sol bémol majeur, op. 25 n° 9
  • Étude en do majeur, op.10 n° 7 (Chose admirable : le pianiste « hors d’âge » a été filmé pendant l’exécution de cette œuvre)[162].

Louis Diémer (1843–1919) : a enregistré le Nocturne en ré bémol majeur, op. 27 n° 2

Vladimir de Pachmann (1848 - 1933) : Cet élève d’Anton Bruckner est l’un des tout premiers à avoir effectué des enregistrements dont un grand nombre sont dédiés à la musique de Chopin. Il a enregistré :

  • Valse en sol bémol mineur, op. 70 n° 1
  • Valse en ré bémol majeur, op. 64 n° 1 (Valse du petit chien aussi connue sous le nom de Valse minute)
  • Valse en do dièse mineur, op. 64 n° 2
  • Prélude en sol majeur, op. 28 n° 3
  • Prélude en ré bémol majeur, op. 28 n° 15
  • Prélude en do mineur, op. 28 n° 20
  • Prélude en fa majeur, op. 28 n° 23
  • Nocturne en mi bémol majeur, op. 9 n° 2
  • Nocturne en fa mineur, op. 55 n° 1
  • Nocturne en mi mineur, op. 72 n° 1
  • Mazurka en si mineur, op. 33 n° 4
  • Mazurka en la bémol majeur, op. 50 n° 2
  • Mazurka en do dièse mineur, op. 63 n° 3
  • Mazurka en sol majeur, op. 67 n° 1 (posth.)
  • Mazurka en la mineur, op. 67 n° 4 (posth.)
  • Impromptu en fa dièse majeur, op. 36 n° 2
  • Impromptu en la bémol majeur, op. 29 n° 1
  • Étude en sol bémol, op. 10, n° 5
  • Étude en do mineur, op. 10 n° 12
  • Ballade en la bémol majeur, op. 47 n° 3

Aleksander Michalowski (1851–1938) : un des élèves d’Ignaz Moscheles. Ses enregistrements existants des œuvres de Chopin sont :

  • Polonaise en la majeur, op. 40 n° 1
  • Valse en ré bémol majeur, op. 64 n° 1
  • Prélude en do mineur, op. 28 n° 20

Alfred Grunfeld (1852–1924) : Il a enregistré :

  • Valse en la mineur, op. 34 n° 2
  • Valse en do dièse mineur, op. 64 n° 2
  • Mazurka en si mineur, op. 33 n° 4
  • Mazurka en la mineur, op. 67 n° 4

Teresa Carreño (1853 - 1917). Cette pianiste, femme d’Eugen d’Albert a enregistré des œuvres de Chopin le 2 avril 1905 pour la société de reproduction de piano “Welte-Mignon”[163]. Les enregistrements existants sont :

  • Ballade en sol mineur, op. 23 n° 1
  • Ballade en la bémol majeur, op. 47 n° 3
  • Nocturne en sol mineur, op. 23 n° 2
  • Nocturne en do mineur, op. 48 n° 1

Arthur Friedheim (1859 –1932) : élève de Franz Liszt, a enregistré la Marche funèbre (intercalée dans la sonate n° 2 en si bémol mineur, op. 35).

Ignacy Jan Paderewski (1860–1941) : a enregistré la Valse en do dièse mineur en 1917.

Arthur De Greef (1862–1940) : élève de Moscheles, puis de Liszt. Ses enregistrements existants des œuvres de Chopin sont :

  • Valse en mi bémol majeur, op. 18
  • Valse en sol bémol majeur, op. 70 n° 1
  • Valse en ré bémol majeur, op. 64 n° 1

Moriz Rosenthal (1862 - 1946), élève de Karl Mikuli, lui-même élève de Chopin, puis élève de Liszt, ce grand pianiste du XIXème nous a laissé un enregistrement d’une œuvre pour piano et orchestre (contrairement aux autres pianistes) : le Concerto pour piano n° 1.

Emil von Sauer (1862– 1942) : élève de Liszt. Ses enregistrements existants des œuvres de Chopin sont :

  • Fantaisie-Impromptu en do dièse mineur, op. 66 (posth.)
  • Étude en mi majeur, op. 10 n° 3
  • Étude en do dièse mineur, op. 25 n° 7
  • Berceuse en ré bémol majeur, op. 57
  • Valse en mi mineur (posth.)

Fannie Bloomfield Zeisler (1863–1927) : a enregistré le Nocturne en do mineur, op. 48 n°1

Eugene d’Albert (1864–1932) : élève de Liszt. Ses enregistrements existants des œuvres de Chopin sont :

  • Valse en la bémol majeur, op. 42
  • Polonaise en la bémol majeur, op. 53
  • Nocturne en si majeur, op. 9 n° 3
  • Ballade n° 2 en fa majeur, op. 38

Ferruccio Busoni (1866–1924) : a enregistré le Prélude n° 15 en ré bémol majeur, op. 28, en 1923

Les interprétations dans la tradition de la première moitié du XIXe siècle

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Beaucoup plus d’enregistrements sont restés de l’art de jouer Chopin au début du XXe siècle. Ces interprétations sont, pour la plupart, trouvables assez facilement sur le marché dans la mesure où les pianistes de génie dont il s’agit sont régulièrement réédités à chaque anniversaire.

Leopold Godowsky (1870-1938). L’immense pianiste polonais décédé au cours d’un enregistrement des Nocturnes de Chopin a laissé, outre de nombreuses transcriptions des œuvres du poète polonais, un certain nombre d’excellents enregistrements. Il a, par exemple, enregistré en 1924 la Valse en ré bémol majeur, op.64 n°2, la Valse en mineur, op. posth, la Ballade n° 3 en la bémol majeur, op. 47, le Scherzo n° 3 en do dièse mineur, op. 39 ou encore la Polonaise (« Héroïque ») en la bémol majeur, op. 53[164].

Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Le dernier grand romantique de la musique classique européenne et pianiste de génie a enregistré Chopin à de nombreuses reprises. Des enregistrements existent pour :

  • Valse en ré bémol majeur, op. 64 n°1, dite du petit chien ou minute
  • Valse n°4 en fa majeur, op. 34 n° 3
  • Nocturne en mi bémol majeur, op. 9 n° 2
  • Ballade n° 3, en la bémol majeur, op. 47
  • Nocturne en fa dièse majeur, op. 15 n° 2
  • Sonate n° 2 en si bémol mineur, op. 35

Joseph Hofmann (1876-1957), le pianiste prodige, élève d’Anton Rubinstein, a réalisé de nombreux enregistrements de la musique du pianiste polonais. Il a notamment enregistré le Concerto n° 1 pour piano en mi mineur, op. 11, le Scherzo en si bémol mineur, op. 31 (en 1919) ou encore la Valse en la bémol majeur, op. 34 n°1. Il nous est resté de même l’Impromptu n° 4 en do dièse mineur, op. 66 (posth.), la Berceuse en ré bémol majeur, op. 57, la Ballade n° 1 en sol mineur, op. 23 et le Nocturne en do mineur, op. 48 n°1.

Alfred Cortot (1877-1962). Ce grand compagnon de Pablo Casals et de Jacques Thibaud a laissé un grand nombre d’enregistrements. Il est l’un des premiers pianistes au monde à avoir donné en concert des cycles intégraux des vingt-quatre Préludes op. 28, des quatre Ballades ou des vingt-quatre Études. (Michel Pazdro, Frédéric Chopin, édition découverte Gallimard, Paris, p. 148).

De rares vidéos du pianiste existent pendant son jeu de Chopin. Alfred Cortot a été filmé jouant la Valse de l’Adieu en la bémol majeur, op. 69 n° 1[165].

Raoul Koczalski (1884-1948). Ce grand pianiste polonais aujourd’hui totalement inconnu est un autre moyen d’approcher au plus près la musique de Chopin. En effet, il a été élève de l’assistant et meilleur élève du Polonais Karl Mikuli et n’a jamais eu d’autre professeur. Il était connu pour être le plus chopiniste des pianistes de son époque[166]. Son interprétation de Chopin ne ressemble pourtant à nulle autre... Il a notamment enregistré les trois nouvelles études, le Nocturne n° 8 en ré bémol majeur, op. 27 n° 2 et celui en mi bémol majeur, op. 9 n° 2.

Les interprétations dans la tradition de la deuxième moitié du XIXe siècle

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Beaucoup plus proches de nous, ces pianistes de génie ont très souvent enregistré intégralement l'œuvre du Polonais et restent connus pour des interprétations dépassant largement la musique de Chopin. Parmi les grands de la seconde moitié du XXe siècle, il est nécessaire de mentionner :

  • Arthur Rubinstein (1886-1983) : Le Chopin spontané et joyeux, libre et puissant est un héritage extrêmement précieux qui a fait l'objet de nombreux enregistrements.
  • Claudio Arrau (1903-1991) : de 1973 à 1984, le grand pianiste a enregistré une anthologie de la musique de Chopin en six CD. « Son Chopin n'est ni facile ni salonnard : il est structuré, réfléchi, parfois sévère, et très souvent douloureux. Dans les Nocturnes et les Préludes, Arrau reste un des derniers géants de la grande tradition du piano romantique[167]. »
  • Vladimir Horowitz (1904-1989) : le dernier élève de l'école d'Anton Rubinstein a laissé quelques enregistrements magistraux de la musique de Chopin notamment la Ballade n° 1, les Polonaises et quelques Nocturnes.
  • Samson François (1924-1970) : Le Chopin légendaire de ce pianiste de légende est largement accessible par les nombreuses rééditions de l'intégrale de l'œuvre du compositeur polonais qu'a enregistrée ce pianiste. Comme le disait très sérieusement Samson François : « Chaque doigt est une voix qui chante, le toucher doit toujours être amoureux[168]. »

Perspectives d'interprétations récentes

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De la deuxième moitié du XXe siècle à l'aube du XXIe siècle, une nouvelle génération de pianistes enrichit de perspectives intéressantes notre écoute du compositeur polonais.

Vainqueur du Concours Chopin de 1960 (alors qu'il avait 18 ans), pianiste au vaste répertoire allant de J. S. Bach à la musique contemporaine, Maurizio Pollini (né en 1942) a déjà laissé de remarquables enregistrements de Chopin, en particulier la Ballade n°1, les Études ou encore des Polonaises. Déjà, à l'époque de sa victoire au concours, Rubinstein ironisait sur sa merveilleuse façon de jouer Chopin : « Il joue déjà mieux qu'aucun d'entre nous. » Autre vainqueur du Concours Chopin, Krystian Zimerman (né en 1956) a enregistré notamment les deux concertos (avec Giulini et plus récemment en les dirigeant du clavier), les Ballades et les Scherzos. Interrogeant, voire bousculant, davantage la tradition, Ivo Pogorelich (né en 1958) propose des interprétations passionnantes qui contribuent à renouveler notre écoute (électricité de la 2ème sonate ou de certaines études, ample respiration dans un nocturne...). D'autres pianistes éminents se sont également illustrés par leur approche de l'oeuvre de Chopin. Cas, entre autres références, de Georges Cziffra, Idil Biret, Ventsislav Yankoff ou Florence Delaage.

De jeunes pianistes s'efforcent enfin de nous faire redécouvrir une musique aussi jouée que celle de Chopin, que ce soit le pianiste russe Nikolaï Louganski en 2002 avec les Préludes , Pascal Amoyel dans les Nocturnes en 2005 ou Alexandre Tharaud dans les Valses en 2007.

Transcriptions et arrangements

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Quelques transpositions et adaptations d'œuvres de Chopin ont été réalisées. Le violoniste Eugène Ysaÿe a proposé la Ballade n°1 en sol mineur pour piano, op. 23 et la Valse en mi mineur, op. posth. dans une version pour piano et violon. Les interprétations de ces deux œuvres demeurent très difficiles à se procurer[169].

Camille Saint-Saëns a transcrit de façon similaire certains Nocturnes de Chopin, notamment le Nocturne n° 18 en mi majeur, op. 62 n° 2 ou encore le Nocturne n° 16 en mi bémol majeur, op. 55 n° 2, ce dernier aussi transcrit pour piano et violon par Jascha Heifetz, tandis que le Nocturne n° 2 en mi bémol majeur, op. 9 n° 2, a été transcrit pour violoncelle et piano par le violoncelliste Pablo Casals.

Certains arrangements pour guitare ont été réalisés notamment par Francisco Tarrega, par exemple le Nocturne n° 2, op. 9 n°2. Ce nocturne est également utilisé dans le morceau United States of Eurasia du groupe de rock britannique Muse en 2009 sur leur album symphonique, The Resistance, en tant que morceau de fermeture intitulé Collateral Damage.

Le grand pianiste polonais Leopold Godowsky a transcrit 53 Études sur les 27 Études de Chopin (composées entre 1893 et 1914). En superposant les études, variant les thèmes, les inversant, transcrivant pour la main gauche ce que Chopin avait écrit pour la main droite ; le transcripteur a véritablement créé des œuvres nouvelles. Notons que ces pages sont considérées par les interprètes comme parmi les plus ardues de toute la musique pour piano.

En 1973, l'auteur compositeur américain Barry Manilow s'est servi du prélude 20, op 28 en Do mineur comme base pour composer son tube Could it be magic interprété par Donna Summer en 1975. Titre qui sera repris en français début des années 80 par Alain Chamfort sous le titre Le temps qui court et repris en 2007 par Les Enfoirés.

Enfin, il existe une orchestration des 24 préludes de Chopin par le compositeur Jean Françaix, sous l'opus 28.

Bibliographie

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Ouvrages de référence

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  • Jean-Jacques Eigeldinger, L'Univers musical de Chopin, Fayard 2000 isbn=2213607516
  • Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves, La Baconnière, Neuchâtel année=1988 isbn=2825202126
  • Tadeusz A. Zielinski, Chopin auteur, Fayard 1995 isbn=2213599323
  • Charles Rosen, La génération romantique, Gallimard NRF, 2002 isbn=2070751627
  • Adam Zamoyski, Chopin. Paris, Librairie Académique Perrin, 1986.
  • Bernard Gavoty, Frédéric Chopin Paris, 1974, Grasset ISBN 2-246-00015-7
  • Franz Liszt, Chopin analyse du Polonais par le grand pianiste compositeur
  • Marie-Paule Rambeau," Chopin l'enchanteur autoritaire, L'Harmattan, 2005. ISBN 2-7475-8788-6
  • Solange Thierry et Jérôme Godeau & al., "Frédéric Chopin La Note bleue", catalogue de l'exposition du bicentenaire, Musée de la Vie romantique, Paris, 2010. ISBN 978-2-7596-0120-2

Ouvrages complémentaires

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  • HIMELFARB CONSTANCE, Interpréter Frédéric Chopin aujourd'hui ?
  • Chopin and his work in the context of culture. Studies edited by Irena Poniatowska. [Actes du IIe Congrès international Chopin à Varsovie. Octobre 1999]. Vol.1-2. Varsovie 2003 (ISBN 83-7099-127-0)
  • Édouard Ganche, |Frédéric Chopin: sa vie et ses œuvres, 1810-1849, Mercure de France, 1913
  • Édouard Ganche, Dans le souvenir de Frédéric Chopin, Mercure de France, 1925
  • Édouard Ganche, Voyages avec Frédéric Chopin, Mercure de France, 1934
  • Édouard Ganche, Souffrances de Frédéric Chopin: essai de médecine et de psychologie, Mercure de France, 1935
  • Sur les traces de Frédéric Chopin. Textes réunis par Danièle Pistone. [Colloque Chopin. Sorbonne mai 1983]. Librairie Honoré Champion, Paris, 1984
  • L'interprétation de Chopin en France. Textes réunis et présentés par Danièle Pistone. Librairie Honoré Champion, Paris, 1990
  • Pierre Brunel, Aimer Chopin, Presses Universitaires de France - coll. musique et musiciens, 1999, isbn=2130497993
  • Alain Duault, Chopin, Actes Sud, 2004 (ISBN 2742746200)
  • Gabriel Ladaique, Les origines lorraines de Frédéric Chopin, Pierre Éditions, 1999 (ISBN 2708502085)
  • Marie-Paule Rambeau,Chopin dans la vie et l'oeuvre de George Sand, Les Belles Lettres, 1985,2ème tirage 2004 , (ISBN 2-251-36526-5)
  • Gilles Laporte, Frédéric, le Roman de Chopin, Éditions ESKA, 2000 (ISBN 2869119857)
  • Michel Pazdro, Chapeau bas, Messieurs, un génie… Frédéric Chopin, Découvertes Gallimard Musique, 1989 (ISBN 2070530809)

Zdislas Jachimecki, Frédéric Chopin et son Œuvre. Préface d'Édouard Ganche. Paris, Delagrave, 1930 Frédéric Chopin (1810-1849). Exposition à la Bibliothèque Polonaise. Paris, 1932, (97 p.)

  • Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, Gallimard, 1946
  • Elie Poirée, Chopin. Les Musiciens célèbres; Éditeur Henri Laurens; librairie Renouard 1926 - Paris.
  • Claude Dufresne, Frédéric Chopin, Éditions Perrin, 1999 (ISBN 2262014655)
  • Sylvie Delaigue-Moins, Chopin chez George Sand. Chronique de sept étés, Éditions Les Amis de Nohant 3 rue Albert 1er 36000 - Chateauroux, 1986.
  • Les promenades de Frédéric Chopin, Éditions du Chêne - Hachette livre, 1999 (ISBN 2842771710)
  • Edgar Wenter-Crévitte, Chopin et ses muses, Flammarion, 1881

Thèses

  • * Gabriel Ladaique, thèse, Sorbonne, 1986.

Exposition

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Frédéric Chopin La Note bleue, exposition du bicentenaire, Musée de la Vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris, mars-juillet 2010. Catalogue par Solange Thierry et Jérôme Godeau & al.

Filmographie

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Œuvres cinématographiques

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  • Notturno der Liebe (1919) de Carl Boese avec Conrad Veidt dans le rôle de Chopin.
  • A song to remember (1945) de Charles Vidor avec Cornel Wilde dans le rôle de Chopin et Merle Oberon dans celui de George Sand. Cornel Wilde fut nommé aux oscars pour son interprétation.
  • Chopin. Pragnienie milosci (2002) de Jerzy Antczak avec Piotr Adamczyk dans le rôle de Chopin.

Documentaires

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  • Qui a peur de Frédéric Chopin ?, documentaire en couleur réalisé en 1999. Durée : 51 minutes. Réalisé par Katarzyna Wieczynska-Chambenoit et produit par “Io production”, “Planète”, “Focus producers” avec la participation du CNC et du ministère de la culture et de la communication (DMDTS).
  • Chopin, documentaire en couleur réalisé en 1999. Durée: 52 minutes. Réalisé par Armand Isnard et produit par Cat production.
  • Chopin à la gare, documentaire de Krzysztof Zanussi réalisé en 1993. Durée : 24 minutes.
  • Chopin, documentaire de Marie-Dominique Blanc Hermeline et Philippe Orreindy réalisé en 1998. Durée : 26 minutes.

Jeux vidéos

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  • Frédéric Chopin apparaît dans le jeu vidéo Eternal Sonata. Le jeu prend place dans un univers imaginaire rêvé par Chopin sur son lit de mort. Il est entrecoupé de scènes biographiques illustrées de photographies d'époque.


  1. Dans une lettre qu'il adressait le 16 janvier 1833 au président de la Société littéraire polonaise à Paris, Chopin écrivait qu'il était "né le 1er mars 1810 au village de Żelazowa Wola dans la province de Mazovia": Selected Correspondence of Fryderyk Chopin, abridged from Fryderyk Chopin's correspondence, collected and annoted by Bronislaw Edward Sydow, translated by Arthur Hedley, McGraw-Hill, 1963, p. 116
  2. Chopin a su, le premier, prêter une attention fascinée aux chants et danses populaires de sa Pologne natale, sans jamais en citer intégralement la moindre phrase dans sa production. A un compatriote pour lequel il improvisait à Paris et qui croyait réentendre une berceuse de son enfance, Chopin réplique : « Cette chanson, tu ne pouvais la connaître... mais seulement l'esprit qui l'anime : l'esprit d'une mélodie polonaise ! » Jacques Eigeldinger "Célébrations nationales" (1999)
  3. La création des Mazurkas est aussi éloignée de tout effet de couleur locale que de l'attitude de compositeurs folkloristes tels Kodaly ou Bartók ibidem
  4. Pascale Fautrier Chopin (2010) p. 35 ISBN 978-2070399284
  5. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 20 ISBN 978-2747587884
  6. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 23 ISBN 978-2213593524
  7. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 26 ISBN 978-2213593524
  8. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 38 ISBN 978-2213593524
  9. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) pp. 28-31 ISBN 978-2213593524
  10. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 29 ISBN 978-2213593524
  11. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) pp. 45-46 ISBN 978-2747587884
  12. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 27 ISBN 978-2213617312
  13. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 45 ISBN 978-2747587884
  14. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 46 ISBN 978-2747587884
  15. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 32 ISBN 978-2213593524
  16. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 48 ISBN 978-782213597294
  17. voir, par exemple : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) pp. 31-32 ISBN 978-2213593524
  18. Chopin Fayard 1996 p. 48
  19. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 36 ISBN 978-2213593524
  20. Chopin Fayard 1996 p. 48
  21. Cette citation est de Liszt : Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 23 ISBN 978-2747587884
  22. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 23 ISBN 978-2747587884
  23. Cette citation est extraite d'une lettre écrite en 1844 à George Sand : Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 37 ISBN 978-2747587884
  24. Voir le chapitre Enfance : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 41 ISBN 978-2213593524
  25. même si certains présentent aussi Würfel comme un professeur de piano : Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 27 ISBN 978-2213617312
  26. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 42 ISBN 978-2213593524
  27. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 44 ISBN 978-2213593524
  28. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 47 ISBN 978-2213593524
  29. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 51 ISBN 978-2213593524
  30. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 63 ISBN 978-2213593524
  31. Citation extraite de : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 51 ISBN 978-2213593524
  32. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 50 ISBN 978-782213597294
  33. Citation extraite de : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 75 ISBN 978-2213593524
  34. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 90 ISBN 978-2213593524
  35. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 95 ISBN 978-2213593524
  36. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 96 ISBN 978-2213593524
  37. Cité par Maxime Kaprielian L’hommage à Mozart] Resmusica.com (2006)
  38. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 204 ISBN 978-2213593524
  39. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 87 ISBN 978-2213593524
  40. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 52 ISBN 978-782213597294
  41. ibidem
  42. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 53 ISBN 978-782213597294
  43. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 85 ISBN 978-2213593524
  44. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 105 ISBN 978-2213593524
  45. Cette citation de Carlo Mechetti est extraite de : Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 47 ISBN 978-2213617312
  46. Jean-Jacques Eigeldinger 2003 p. 27
  47. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 176 ISBN 978-2213593524
  48. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 51 ISBN 978-782213597294
  49. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 107 ISBN 978-2213593524
  50. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 50 ISBN 978-782213597294
  51. Chopin Fayard 1996 p. 51
  52. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 229 ISBN 978-2213593524
  53. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 60 ISBN 978-782213597294
  54. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 234 ISBN 978-2213593524
  55. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 240 ISBN 978-2213593524
  56. Chopin Fayard 1996 p. 60
  57. Ce concert à lieu le 11 juin 1831 : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 240 ISBN 978-2213593524
  58. Critique parue dans le Wiener Zitschrift für Kunst, Literatur; Theater und Mode de 27 juin : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 289 ISBN 978-2213593524
  59. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 61 ISBN 978-782213597294
  60. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 47 ISBN 978-2213617312
  61. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 50 ISBN 978-2213617312
  62. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire L'Harmattan (2005) p. 236 ISBN 78-2747587884
  63. La date exacte de l'installation reste inconnue : André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 61 ISBN 978-782213597294
  64. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 327 ISBN 978-2213593524
  65. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 329 ISBN 978-2213593524
  66. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 65 ISBN 978-782213597294
  67. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 346 ISBN 978-2213593524
  68. Jean-Jacques Eigeldinger l'univers musical de Chopin Fayard (2000) p. 205 ISBN 978-2213607511
  69. Jean-Jacques Eigeldinger l'univers musical de Chopin Fayard (2000) p. 212 ISBN 978-2213607511
  70. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 362 ISBN 978-2213593524
  71. Chopin Fayard 1996 p. 61
  72. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 269 ISBN 978-2747587884
  73. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 91 ISBN 978-2213617312
  74. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 67 ISBN 978-782213597294
  75. Marie-Paule Rambeau Chopin l'Enchanteur Autoritaire Harmattan (2005) p. 307 ISBN 978-2747587884
  76. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 25 ISBN 978-2213617312
  77. Cette référence est encore d'Ernest Legouvé : Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 25 ISBN 978-2213617312
  78. Potocka Delfina Komarów, Encyklopedia Polski, p. 534.
  79. Une correspondance fictive démontre l'existence d'une liaison, cette hypothèse est maintenant réfutée : Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 807 ISBN 978-2213593524
  80. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 28 ISBN 978-2213617312
  81. Extrait d'une lettre du marquis à Sophie Gay de juin 1837 : Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 38 ISBN 978-2213617312
  82. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 8 ISBN 978-2213617312
  83. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 33 ISBN 978-2213617312
  84. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 330 ISBN 978-2213593524
  85. Jean-Jacques Eigeldinger Frédéric Chopin Fayard (2003) p. 31 ISBN 978-2213617312
  86. Jean-Jacques Eigeldinger Chopin et Pleyel Fayard (2010) p. 169 ISBN 978-2213619224
  87. Jean-Jacques Eigeldinger Chopin et Pleyel Fayard (2010) p. 4 ISBN 978-2213619224
  88. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 337 ISBN 978-2213593524
  89. Voir à ce sujet le chapitre Berlioz dans : Jean-Jacques Eigeldinger l'univers musical de Chopin Fayard (2000) ISBN 978-2213607511
  90. Chopin Fayard 1996 p. 61
  91. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 69 ISBN 978-782213597294
  92. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 56
  93. Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves Fayard (2006) p. 363 ISBN 978-2213629162
  94. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 68 ISBN 978-782213597294
  95. Pascale Fautrier Chopin (2010) p. 213 ISBN 978-2070399284
  96. Szulc
  97. Pascale Fautrier Chopin (2010) p. 247 ISBN 978-2070399284
  98. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 73 ISBN 978-782213597294
  99. Tadeusz A. Zielinski Frédéric Chopin Fayard (1995) p. 437 ISBN 978-2213593524
  100. André Boucourechliev Regard sur Chopin Fayard (1996) p. 74 ISBN 978-782213597294
  101. Chopin Fayard 1996 p. 74
  102. Chopin Fayard 1996 p. 68
  103. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. découverte gallimard, Paris, 1989, p. 93
  104. Témoignage d'un ami de Chopin : Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 150
  105. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 178-179
  106. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 122
  107. Petit Robert 2, dictionnaire des noms propres
  108. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979, édition 1940, p. 145
  109. « Chopin est-il mort de la mucoviscidose ? », Libération, 23 juin 2008.
  110. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 242
  111. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 96
  112. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 102-107
  113. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 133
  114. Adam Czartkowski, Zofia Jeżewska, Fryderyk Chopin, Warszawa 1975, p. 163.
  115. Sophie de Korwin-Piotrowska, Balzac et le monde slave: Balzac en Pologne p. 336
  116. Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves, ed. Fayard, 2006, p. 342
  117. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 158
  118. « Lui même jouait de différentes manières ses compositions, selon l'inspiration du moment, et toujours il charmait ses auditeurs » : Kleczynski, FCI, p. 82
  119. O. Commettant, article nécrologique, Le Temps, 4 novembre 1849
  120. Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves, ed. Fayard, 2006, p.
  121. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 102
  122. Pascale Fautrier, Chopin, Ed.Gallimard, 2010
  123. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 155
  124. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 145-146
  125. Lettre de George Sand à Pauline Viardot : Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 28
  126. Franz Liszt , Frédéric Chopin, 1845, ed. Buchet / Chastel, p. 81
  127. Julian Fontana : « Dès l'âge le plus tendre, il étonnait par la richesse de son improvisation. Il se gardait bien cependant d'en faire parade ; mais les quelques élus qui l'ont entendu improviser pendant des heures entières, de la manière la plus merveilleuse, sans jamais rappeler une phrase quelconque de n'importe quel compositeur, sans même toucher à aucune de ses propres œuvres, ne nous contrediront pas si nous avançons que ses plus belles compositions ne sont que des reflets et des échos de son improvisation. Cette inspiration spontanée était comme un torrent intarissable de matières précieuses en ébullition. De temps en temps, le maître en puisait quelques coupes pour les jeter dans son moule, et il s'est trouvé que ces coupes étaient remplies de perles et de rubis », Préface aux œuvres posthumes de F. C., p. 1-2.
  128. Eugène Delacroix, Journal, 20 avril 1853, II, p. 22.
  129. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 98
  130. Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves, ed. Fayard, 2006, p. 42
  131. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 145
  132. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 66
  133. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 33
  134. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 214-215
  135. Francesca Kemp, Les grands compositeurs, MOZART, BBC / NVC ARTS 2001
  136. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 28
  137. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 160
  138. Charles ROLLINAT, Le Temps, souvenir de Nohant, 1 septembre 1874
  139. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 161
  140. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 165
  141. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 129-130
  142. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 149}
  143. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 149
  144. Chopin ou le poète, Guy de Pourtalès - Gallimard 1926 - livre de poche n°979 éd. de 1940, page 49
  145. Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, ed. Gallimard, Paris, 1926 coll. livre de poche, n°979 édition 1940, p. 76
  146. Franz Liszt , Frédéric Chopin, 1845, ed. Buchet / Chastel, p. 85-87
  147. Commentaire des variations Là ci darem la mano de Frédéric Chopin. dans l'Allgemeine Musikalishe Zeitung. 7 décembre 1831. Traduction Henri de Curzon (éditions Fischbacher, 1898)
  148. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 31
  149. 149,0 149,1 Dictionnaire de la Musique, p.245, Marc Honneger, édition Bordas
  150. Site de l'Unesco
  151. Concert reconstituant le dernier concert public de Frédéric Chopin à Paris
  152. le dernier concours Chopin en date a eu lieu en octobre 2005
  153. Société littéraire et historique polonaise, 6, quai d'Orléans, quatrième arrondissement, Paris
  154. Site du Musée de la Vie romantique
  155. maison natale de Chopin, Zelazowa Wola, Pologne
  156. Site Chopin2010
  157. Le Parisien 22/02/2010
  158. Chopin2010 sur le site du ministère de la Culture
  159. Interview d'Alain Duault par Michèle Worms, directrice de la rédaction de La Lettre du musicien (n° 382, janvier 2010, p. 7)
  160. Site de l'exposition Chopin à Paris: l'atelier du compositeur, Cité de la musique
  161. La Folle Journée de Nantes 2010] Édition 2010, spéciale bicentenaire de la naissance de Chopin
  162. Francis Planté, Étude en do majeur, op.10 n° 7 de Chopin
  163. Musicweb.com Edition Naxos
  164. liste des “piano roll” : http://pianosociety.com/cms/index.php?section=738
  165. Alfred Cortot, Valse Op. 69 n°1, Enregistrement vidéo
  166. Lyle Wilson: A dictionary of pianists. London: Robert Hale, 1985
  167. Frédéric Chopin, Michel Pazdro - éd. découverte Gallimard - page 146
  168. Michel Pazdro, Frédéric Chopin : Chapeau bas, messieurs, un génie, Gallimard, coll. "découverte gallimard", Paris, 1989, p. 148
  169. Eugène Ysaye, transcriptions

Żelazowa Wola

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Żelazowa Wola est un village situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Varsovie. Lieu de naissance de Frédéric Chopin, il est devenu un grand lieu de pèlerinage pour les amoureux de la musique du célèbre pianiste et compositeur polonais dont la maison natale accueille aujourd'hui un musée.

Żelazowa Wola jouit auprès des Polonais du statut du village le plus connu du pays. Son nom signifie littéralement volonté de fer (de zelazo, fer, et wola, volonté).

À noter que Żelazowa Wola est également le lieu de naissance d'un autre musicien célèbre : le violoniste Henryk Szeryng.

Varsovie

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Varsovie, (en polonais : Warszawa) est depuis 1596 la capitale de la Pologne et le chef-lieu de la voïvodie de Mazovie. Elle est située sur la Vistule à environ 370 km de la mer Baltique et des Carpates. La population de Varsovie était de 1 706 624 habitants en 2008, ce qui en fait la plus grande ville de Pologne et la 7e plus grande de l'Union européenne. La superficie de la ville est de 516,9 km² et en tenant compte de sa région métropolitaine (Obszar Metropolitalny Warszawy) de 6100,43 km². Elle est le siège du de la présidence de la République et du gouvernement du Sénat et de la Diète (Assemblée nationale). Varsovie est l'un des principaux centres multiculturelles et commerciaux d'Europe de l'Est. Varsovie se divise en dix-huit arrondissements (dzielnice).

Varsovie été une résidence officielle des rois de Pologne et le site d'élection des monarques de Pologne, réunion du Parlement polonais (Sejm). La confédération de Varsovie en 1573 proclame la paix religieuse et la liberté de conscience absolue. La diète de 4 ans (en polonias : Sejm Czteroletni) en Varsovie instituait un véritable gouvernement monarchique héréditaire par l'adoption de la Constitution polonaise du 3 mai 1791. Elle fut la première constitution en Europe continentale.

La ville a connu des nombreuses victoires, vagues de pestes, d'invasions, d'incendies dévastateurs, et de restriction administrative sur sa croissance. Victoire polonaise contre les Bolcheviks au Vistule, durant la Bataille de Varsovie en 1920 etait qualifiée par Lord d'Abernon la 18e bataille décisive du monde.

Parmi les évènements les plus importants de la ville figurent le Déluge, la Grande guerre du Nord (1702, 1704, 1705), la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738), l'Insurrection de Varsovie et la Bataille de Praga (1794), l'Insurrection de novembre 1830, l'insurrection polonaise de 1861/1864, la Première Guerre mondiale, le Siège de Varsovie (1939) (Seconde Guerre mondiale) et le Soulèvement du ghetto de Varsovie (1943), l'Insurrection de Varsovie (qui réduit la ville en ruine en 1944).

George Sand

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George Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, romancière et écrivain française, plus tard baronne Dudevant, née à Paris (anciennement au n° 15 de la rue Meslay, au 46 actuellement, 3e arrondissement) le 1er juillet 1804 et morte à Nohant le Date 8 juin 1876.

Elle a écrit des romans, des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre, une autobiographie, des critiques littéraires, des textes politiques.

Elle a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine dont elle a lancé la mode[1], par son pseudonyme masculin qu'elle adopte dès 1829[2], et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d'Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.

Ses détracteurs les plus acharnés : Charles Baudelaire, Jules Barbey d'Aurevilly, Henri Guillemin n'ont retenu d'elle que cela[3], alors que George Sand était au centre de la vie intellectuelle de son époque, accueillant à Nohant-Vic ou à Palaiseau : Liszt, Marie d'Agoult, Balzac[4], Flaubert[5], Delacroix, et Victor Hugo, conseillant les uns, encourageant les autres.

Outre son immense production littéraire que Charles de Spoelberch de Lovenjoul souhaitait publier en édition complète[6], elle s'est illustrée par un engagement politique actif à partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux : « La Cause du peuple », « Le Bulletin de la République », « l'Éclaireur », plaidant auprès de Napoléon III la cause de condamnés, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l'œuvre et dont elle a tenté d'obtenir la grâce[7].

Naissance d'un écrivain

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Amantine Aurore Lucile Dupin, future George Sand, naquit à Paris le 1er juillet 1804. Elle était la fille de Maurice François Dupin de Francueil et de Sophie Victoire Delaborde, et la petite-fille de Charles Louis Dupin de Francueil. Descendante d'un oiseleur du Châtelet par sa mère, elle était, par son père, l'arrière-petite-fille du maréchal général de France Maurice de Saxe (1696-1750), bâtard légitimé d'Auguste II de Pologne, prince électeur de Saxe et roi de Pologne. Cette double ascendance, populaire et aristocratique, la marqua profondément et explique pour beaucoup son engagement politique.

Orpheline de père à 4 ans, Aurore Dupin grandit chez sa grand-mère paternelle, Madame Dupin, à Nohant dans l'Indre. Toute sa vie, elle restera attachée à Nohant et à la campagne. Elle reprendra le thème de la vie pastorale dans ses romans champêtres (La Mare au Diable, François le Champi, La petite Fadette).

Par ascendance, George Sand était cousine au 7e degré civil des rois de France Louis XVI , Louis XVIII et Charles X, qui étaient petit-neveux, dans la branche légitime, de Maurice de Saxe, et cousins issus de germain de son père Maurice Dupin.

Au printemps 1822, elle fit la connaissance du baron François Casimir Dudevant. Elle l'épousa le 17 septembre. Deux enfants naquirent de cette union : Maurice (1823-1889) et Solange (1828-1899), avec qui elle eut une relation très conflictuelle et qui épousera le sculpteur Auguste Clésinger.

En 1831, George Sand quitta son mari, avec qui elle ne s'était jamais entendu, pour suivre à Paris son jeune amant de huit ans son cadet, Jules Sandeau. Ensemble, ils commencèrent une carrière de journalistes dans le Figaro en signant d'un même pseudonyme, J. Sand.

Ce n'est que pour la publication de son premier roman écrit seule, Indiana (publié en 1832), qu'elle prit le pseudonyme de G. Sand, et, à partir du roman suivant, le nom complet de George (sans "s") Sand, qu'elle ne quitta plus et qui devint le seul nom par lequel elle fut connue.

Si aujourd'hui on la voit comme "la bonne dame de Nohant", douce et sans danger, il faut savoir qu'à ses débuts elle fit scandale, et elle fit peur. Le scandale concernait bien moins ses attitudes que ses écrits : ses trois premiers romans, Indiana, Valentine et "l'abominable Lélia", comme l'appelait le critique Jules Janin dans son feuilleton du Journal des Débats, furent trois brûlots contre le mariage, dans lequel le mari était trompé, l'amant un lâche et la femme magnifiée par sa révolte contre les conventions sociales et le pouvoir masculin. Engagés pour la "réhabilitation de la femme", ainsi que George Sand le formulait, ses romans s'ouvrirent ensuite à la révolte sociale en faveur des ouvriers et des pauvres (Le Compagnon du Tour de France), à la révolte politique contre la royauté et pour la République.

Après avoir co-écrit, avec Jules Sandeau, un premier roman, Rose et Blanche, c'est en 1832 qu'elle fit paraître Indiana, sa première œuvre personnelle, bientôt suivie de Valentine et de Lélia (1833). C'est le succès en librairie de Lélia (un best-seller à l'époque) qui valut à Sand d'entrer définitivement dans le cercle des grands écrivains de son temps, et qui lui permit de vivre de sa plume.

Sa vie sentimentale

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Elle eut de nombreux amants, et quelques passions qui l'influencèrent considérablement : l'écrivain Jules Sandeau, le poète Alfred de Musset, l'avocat Michel de Bourges.

Après Jules Sandeau, et une aventure brève et malheureuse avec l'écrivain et archéologue Prosper Mérimée, sa liaison suivante fut avec le jeune Alfred de Musset, de dix ans son cadet. Leur relation, houleuse, passionnée, agrémentée de trahisons (le fameux séjour à Venise où Musset courut les grisettes pendant que George Sand était malade et où George Sand guérie trompa Musset, malade à son tour, avec son médecin Pietro Pagello) et de ruptures, donna lieu à une intense correspondance qui compte des lettres d'amour parmi les plus belles de la langue française. Après la mort d'Alfred de Musset, George Sand fit paraître Elle et lui, qui racontait leur histoire. Choqué par le rôle que Sand faisait jouer à son frère, Paul de Musset répondit par Lui et elle - et Louise Colet, qui avait eu une liaison avec Musset, renchérit par un Lui.

De 1835 à 1837, George Sand fut l'amante de Michel de Bourges, l'avocat qui défendait ses intérêts, ardent républicain et futur député. Ce fut lui qui la convertit à la République et au socialisme. Ce fut également lui qui la défendit lors du procès de son divorce avec Casimir Dudevant, et obtint qu'elle récupérât sa propriété de Nohant.

George rencontra Frédéric Chopin en 1836, et resta avec lui près de 10 ans (de 1838 à 1847). À Majorque, on peut aujourd'hui encore visiter la Chartreuse de Valldemossa où elle passa l'hiver 1838-39 avec Frédéric Chopin et ses enfants. Ils avaient une liaison compliquée. Ils devinrent amis, puis amants. Chopin malade, leur relation devint chaste, pour finalement s'apparenter à une relation mère-fils.

Son engagement politique

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C'est sa relation avec l'avocat républicain Michel de Bourges qui la poussa à s'engager en politique. En 1841 elle fonde avec Pierre Leroux la Revue Indépendante.

George Sand se lie à des démocrates comme Arago, Barbès ou encore Bakounine et se réjouit en 1848 de la chute du roi Louis-Philippe et de la fin de la Monarchie de Juillet affichant son engagement politique social et communiste. Mais après les journées de juin, où elle assiste à la violence des révoltes, elle se retire à Nohant. Elle est contrainte d'écrire pour le théâtre à cause d'embarras financiers. Mais elle ne se cantonne pas à Nohant, voyageant aussi bien en France et notamment chez son grand ami Charles Robin Duvernet au château du Petit Coudray ou encore à l'étranger.

Ses dernières années

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Elle s'installe dans une relation apaisée avec un ami de son fils Maurice, Alexandre Manceau. Il fut pendant 15 ans à la fois son amant et son secrétaire. Elle devient l'amie épistolaire de Flaubert et la seule femme admise aux dîners Magny, au cours desquels elle retrouve Théophile Gautier, les frères Jules et Edmond Goncourt, Sainte-Beuve, Taine...

En 1868, Lina, sa belle-fille, donne naissance à une petite Gabrielle, qui sera la dernière petite-fille de George Sand, et qui sera connue sous le nom de Gabrielle Sand. Cette même année, elle aménage un petit pied-à-terre au n° 5 de la rue Gay-Lussac à Paris, qu'elle gardera jusqu'à son dernier souffle.

Elle n'arrête pas d'écrire jusqu'à sa mort survenue à Nohant, d'une occlusion intestinale, en 1876, alors qu'elle avait 71 ans.

À Nohant, elle a même exercé les fonctions de médecin de village, ayant étudié avec son premier précepteur, le docteur Deschartres, l'anatomie et les remèdes à base de plantes.

Hommages

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  • Victor Hugo a déclaré le 8 juin 1876 : « Je pleure une morte, je salue une immortelle ! ».
  • Fedor Dostoïevski : es femmes de l’univers entier doivent à présent porter le deuil de George Sand, parce que l’un des plus nobles représentants du sexe féminin est mort, parce qu’elle fut une femme d’une force d’esprit et d’un talent presque inouïs. Son nom, dès à présent, devient historique, et c’est un nom que l’on n’a pas le droit d’oublier, qui ne disparaîtra jamais (...). (Journal d’un écrivain, juin 1876).

Œuvres

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  • Le Commissionnaire (avec Jules Sandeau) (1830).
  • Rose et Blanche (avec Jules Sandeau, roman, 1831)
  • La Fille d'Albano (1831)
  • Valentine (roman, 1831)
  • Indiana (roman, 1832)
  • Lélia (roman, 1833)
  • Aldo le Rimeur (1833)
  • Une conspiration en 1537 (1833)
  • Journal intime (1834)
  • Jacques (roman, 1834)
  • Le Secrétaire intime (roman, 1834)
  • La Marquise (roman, 1834)
  • Garnier (conte, Urbain Canel / Adolphe Guyot 1834)
  • Lavinia (1834)
  • Métella (1834)
  • André (roman, 1835)
  • Mattéa (1835)
  • Leone Leoni (roman, 1835)
  • Simon (roman, 1836)
  • Mauprat (1837)
  • Dodecation, ou le Livre des douze. Le Dieu inconnu (1837)
  • Les Maîtres mozaïstes (roman, 1838)
  • La Dernière Aldini (roman, 1838)
  • L'Orco (1838)
  • L'Uscoque (roman, 1838)
  • Gabriel (dialogue, 1839)
  • Spiridion (roman, 1839)
  • Les Sept Cordes de la lyre (théâtre, 1840)
  • Cosima, ou la Haine dans l'amour (théâtre, 1840)
  • Pauline. Les Mississipiens (roman, 1840)
  • Le Compagnon du tour de France (roman, 1841)
  • Mouny Roubin (1842)
  • Georges de Guérin (1842)
  • Horace (1842)
  • Un hiver à Majorque (récit, 1842)
  • La Comtesse de Rudolstadt (roman, 1843)
  • La Sœur cadette (1843)
  • Kouroglou (1843)
  • Carl (1843)
  • Jean Zizka (roman historique sur la vie de Jan Žižka, chef de guerre hussite, 1843)
  • Consuelo (roman, 1843)
  • Jeanne (roman, 1844)
  • Le Meunier d'Angibault (roman, 1845)
  • La Mare au diable (roman, 1846)
  • Isidora (roman, 1846)
  • Teverino (roman, 1846)
  • Les Noces de campagne (roman, 1846)
  • Evenor et Leucippe. Les Amours de l'Âge d'or (1846)
  • Le Péché de M. Antoine (1847)
  • Lucrézia Floriani (roman, 1847)
  • Le Piccinino (roman, 1847)
  • La Petite Fadette (roman, 1849)
  • François le Champi (roman, 1850)
  • Le Château des Désertes (roman, 1851)
  • Histoire du véritable Gribouille (1851)
  • Le Mariage de Victorine (théâtre, 1851)
  • La Fauvette du docteur (1853)
  • Mont Revèche (1853)
  • La Filleule (1853)
  • Les Maîtres sonneurs (1853)
  • Adriani (1854)
  • Flaminio (théâtre, 1854)
  • Histoire de ma vie (autobiographie, 1855)
  • Autour de la table (1856)
  • La Daniella (1857)
  • Le Diable aux champs (1857)
  • Promenades autour d'un village (1857)
  • Ces beaux messieurs de Bois-Doré (1858)
  • Elle et lui (récit autobiographique sur ses relations avec Musset, 1859)
  • Jean de la Roche (1859)
  • L'Homme de neige (1859)
  • Narcisse (1859)
  • Les Dames vertes (1859)
  • Constance Verrier (1860)
  • La Ville noire (1861)
  • Valvèdre (1861)
  • La Famille de Germandre (1861)
  • Le Marquis de Villemer (1861)
  • Tamaris (1862)
  • Mademoiselle La Quintinie (1863)
  • Les Dames vertes (1863)
  • Antonia (1863)
  • La Confession d'une jeune fille (1865)
  • Laura (1865)
  • Monsieur Sylvestre (1866)
  • Le Don Juan de village (théâtre, 1866)
  • Flavie (1866)
  • Le Dernier Amour (1867)
  • Cadio (théâtre, 1868)
  • Mademoiselle Merquem (1868)
  • Pierre qui roule (1870)
  • Le Beau Laurence (1870)
  • Malgré tout (1870)
  • Césarine Dietrich (1871)
  • Journal d'un voyageur pendant la guerre (1871)
  • Francia. Un bienfait n'est jamais perdu (1872)
  • Nanon (1872)
  • Contes d'une grand'mère vol. 1 (1873)
  • Ma sœur Jeanne (1874)
  • Flamarande (1875)
  • Les Deux Frères (1875)
  • La Tour de Percemont (1876)
  • Contes d'une grand'mère vol. 2 (1876)
  • Marianne (1876)
  • Légendes rustiques (La Reine Mab. La Fée qui court. Fanchette) (1877)
  • L'Orgue du Titan (1873)
  • Les Ailes du courage
  • "

Correspondance

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  • Correspondance, 1812-1876, édition de Georges Lubin, 25 tomes, Paris, Garnier frères, 1964-1991.
  • George Sand - Marie Dorval, Correspondance inédite, édition de Simone-André Maurois, préface d'André Maurois, Paris, Gallimard, 1953.
  • Correspondance Gustave Flaubert, George Sand, édition d'Alphonse Jacobs, Paris, Flammarion, 1981.
  • Marie d'Agoult, George Sand : correspondance, Bartillat, 1995.
  • George Sand et Eugène Delacroix, Correspondance : le rendez-vous manqué (édition de Françoise Alexandre). – Paris : les Éditions de l'Amateur, coll. « Regard sur l'art », 2005, ISBN 2-85917-381-1.

Biographies

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Eugène de Mirecourt, George Sand' Ed. Gustave Havard, Paris, 1855 Edme Caro, George Sand, Ed. Hachette, 1887

  • Auguste Devaux, George Sand, ..., Paris, P. Ollendorff, 1895
  • Charles Maurras, Les Amants de Venise, George Sand et Musset, Paris, Boccard, 1914
  • André Maurois, Lélia ou la vie de George Sand, 1952
  • Georges Lubin, Album Sand, Gallimard Collection Bibliothèque de la Pléiade, 1973
  • Joseph Barry, George Sand ou le scandale de la liberté (1982), Paris, Seuil, Collection Points essais, rééd. 2004
  • Huguette Bouchardeau, George Sand, la lune et les sabots, Paris, R. Laffont, 1991
  • Jacques-Louis Bouchin, George Sand, l'amoureuse, Paris, Ed. Ramsay J.-J. Pauvert, 1992
  • Anne-Marie de Brem, George Sand, un diable de femme, Gallimard Collection Découvertes/Paris-Musées, 1997
  • Michel Souvais, George Sand et son Pantheon, Dualpha, 2003
  • Hubert Delpont, "La naissance de George Sand", Ed d'Albret, 2004
  • Hortense Dufour, George Sand la somnambule, Monaco, Le Rocher, 2004
  • Jean-Claude Sandrier, George Sand, le parti du peuple, Sury-en-Vaux, Ed. AàZ Patrimoine, 2004
  • Anne-Marie de Brem, Le Monde de George Sand, éditions du Patrimoine, 2004
  • Diane de Margerie, Aurore et George, Albin Michel, Paris, 2004
  • Jérôme Godeau, George Sand - Impressions et souvenirs, Paris-Musées / Les collections de la Ville de Paris, 2008

Études

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  • Christine Planté (éd.), George Sand critique, 1833-1876, Tusson, du Lérot, 2007
  • George Sand, terroir et histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006
  • Brigitte Diaz et Isabelle Hoog Naginski (dir.), George Sand, pratiques et imaginaires de l'écriture : l'écriture sandienne, Caen, Presses universitaires de Caen, 2006
  • Sophie Martin-Dehaye, George Sand et la peinture, Royer, 2006
  • George Sand, le roman monstre, Revue des Deux Mondes, 2004
  • Henry James, George Sand, Le Mercure de France, 2004
  • Jérôme Godeau, "George Sand - Une nature d'artiste", cat. exp. Musée de la Vie romantique, Paris, 2004
  • Martine Reid, Signer Sand : l'œuvre et le nom, Belin, 2003
  • Béatrice Didier, George Sand écrivain : "un grand fleuve d'Amérique", Presses universitaires de France, Paris, 1998
  • Béatrice Didier et Jacques Neefs (dir.), George Sand, écritures du romantisme II, Saint-Denis, Presses Univ. de Vincennes, 1990.
  • Georges Lubin, George Sand en Berry, Hachette, 1967
  • Magdeleine Paz : La vie d'un grand homme, George Sand, Corréa, 1947

À voir

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  • Musée de la Vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris, où sont exposés en permanence de nombreuses peintures, sculptures, objets d'art et memorabilia légués par sa petite fille Aurore Lauth-Sand - dont le célèbre moulage en plâtre de son bras droit, effectué par son gendre Auguste Clésinger. Une suite de ses "dendrites" complète l'ensemble.
  • Sa propriété, à Nohant (Indre), dans la romantique vallée noire de la province du Berry.
  • Sa maison de Gargilesse dans le Val de Creuse (Indre) où, avec son dernier amour Manceau, elle passera en villégiature de nombreuses années.
  • Sa maison-musée à Gargilesse.
  • Le château et le village de Culan, à 30 kilomètres de Nohant.
  • Son fonds de manuscrits à la bibliothèque historique de la ville de Paris.

George Sand dans la culture populaire

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Cinéma

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Télévision

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  • George et Fanchette, comédie dramatique de Jean-Daniel Verhaeghe avec Ariane Ascaride (George Sand), Anaïs Demoustier (Fanchette), Fabrice Pruvost (Frédéric Chopin), Nicolas Vaude (Eugène Delacroix), téléfilm en deux partie diffusé en mai 2010 sur France 3.

Musique

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  1. Caroline Marbouty s'est habillée en homme pour suivre Honoré de Balzac en Italie. André Maurois, Prométhée ou la vie deBalzac, Hachette, 1965, p. 330-337
  2. À cette date, elle signe Jules Sand ses articles dans Le Figaro, en collaboration avec son amant Jules Sandeau, en cela très encouragée par Henri de Latouche. J.P Beaumarchais, Daniel Couty, Alain Rey : « Dictionnaire des littératures de langue française », Bordas, 1999, t.III p.2106 ISBN 2040272445.
  3. Baudelaire l'appelait « la femme Sand », Henri Guillemin la traitait de « goule », Barbey d'Aurevilly et Nietzsche la traitaient de « vache à écrire ». « Dictionnaire des littératures de langue française », Bordas, 1999, t.III, p.2104
  4. Auquel elle conseille d'écrire Massimilla Doni : Lettre de Balzac à Maurice Schlesinger, Folio classique n° 2817, p. 272 ISBN 2070344857
  5. dont elle fait l'éloge dans Le Courrier de Paris du 2 septembre 1857 et à qui elle dédie son roman Le Dernier amour en 1866.
  6. Mais George Sand est morte avant d'avoir terminé la compilation : « Charles Spoelberch de Lovenjoul, George Sand. Étude bibliographique sur ses œuvres, Paris, H. Leclere, 1914, Collection Lovenjoul »
  7. Bordas,1999.
  8. Sand... George en mal d'Aurore (page consultée le 25 novembre 2009)

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Paris est la ville la plus peuplée et la capitale de la France, chef-lieu de la région Île-de-France et unique commune-département du pays. Elle se situe sur une boucle de la Seine, au centre du Bassin parisien, entre les confluents de la Marne et de la Seine en amont, et de l’Oise et de la Seine en aval. Ses habitants s’appellent les Parisiens. La patronne de la ville est sainte Geneviève, qui aurait écarté Attila et les Huns de la ville au Ve siècle par ses prières. Sa châsse se trouve aujourd'hui à l'église Saint-Étienne-du-Mont.

Au 1er janvier 2007, la population de Paris intra-muros était d'environ 2.2 millions d'habitants d’après le recensement de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L'agglomération de Paris s’est largement développée hors des limites de la commune. Son aire urbaine, qui inclut l’agglomération et la couronne péri-urbaine, comprenait environ 11.8 millions d'habitants au 1er janvier 2007.

Elle est l'une des agglomérations européennes les plus peuplées. La position de Paris à un carrefour entre les itinéraires commerciaux terrestres et fluviaux au cœur d’une riche région agricole en a fait une des principales villes de France au cours du Xe siècle. Au cours du XIIe siècle, Paris devient un des premiers foyers en Europe pour l’enseignement et les arts. Le pouvoir royal se fixant dans cette ville, son importance économique et politique ne cesse de croître. Au XVIIe siècle, elle est la capitale de la première puissance politique européenne, au XVIIIe siècle le centre culturel de l’Europe et au XIXe siècle la capitale des arts et des plaisirs. Abritant de nombreux monuments, Paris est aussi une ville importante dans l’histoire du monde, avec un rôle politique et économique majeur. Symbole de la culture française, la ville attire dans les années 2000 près de trente millions de visiteurs par an. Paris occupe également une place prépondérante dans le milieu de la mode et du luxe.

Paris est la capitale économique et commerciale de la France, sa première place financière et boursière. La région parisienne, avec un produit intérieur brut (PIB) de 552.7 milliards d'euros en 2008, est un acteur économique européen majeur.

La densité de son réseau ferroviaire, autoroutier et sa structure aéroportuaire, plaque tournante du réseau aérien français et européen, en font un point de convergence pour les transports internationaux. Cette situation est issue d’une longue évolution, en particulier des conceptions centralisatrices des monarchies et des républiques, qui donnent un rôle considérable à la capitale dans le pays et tendent à y concentrer à l’extrême les institutions. Depuis les années 1960, les gouvernements successifs ont développé des politiques de déconcentration et de décentralisation afin de rééquilibrer le pays.

Géographie

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Topographie

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Au cœur du Bassin parisien, Paris est implantée sur la Seine où se situent deux îles qui constituent le cœur historique de la ville : l'île de la Cité à l'ouest et l'île Saint-Louis, à l'est. De là, la ville s'étend inégalement de part et d'autre du fleuve, la superficie occupée au nord sur la rive droite étant nettement supérieure (environ deux fois) à celle sur la rive gauche, au sud.

Paris intra-muros, délimitée de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers ainsi que par l'annexion de communes ou quartiers de celles-ci en 1860, est aujourd'hui séparée de la banlieue par le boulevard périphérique. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les autoroutes et routes nationales qui rejoignent cette rocade. Le boulevard périphérique, voie rapide urbaine de 35 km, constitue de fait une frontière artificielle entre la ville et les communes limitrophes ; sa couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération.

À l'intérieur de cette limite, de part et d'autre du fleuve, plusieurs reliefs composés de buttes-témoin gypseuses forment de petites collines. Sur la rive droite, il s'agit de Montmartre (131 m), avec pour point culminant le cimetière du Calvaire, de Belleville 128.5 m), avec pour point culminant la rue du Télégraphe, de Ménilmontant (unité 108 m), des Buttes-Chaumont (103 m), de Passy (unité 71 m) et de Chaillot (67 m). Sur la rive gauche, ce sont les points hauts de Montparnasse (unité 66 m), de la Butte-aux-Cailles (63 m) et de la Montagne Sainte-Geneviève (61 m).

Le point zéro des routes de France est matérialisé sur une dalle située devant Notre-Dame de Paris.

Hydrographie

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La Seine traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de franchir le fleuve.

La ville est également traversée par deux autres cours d'eau : la Bièvre, qui arrive du sud de Paris, aujourd'hui entièrement souterraine, et le canal Saint-Martin, inauguré en 1825 et long de 4,5 kilomètres. Il est en partie souterrain de la rue du Faubourg-du-Temple à la Bastille et constitue la partie terminale du canal de l'Ourcq, long de 108 kilomètres, qui entre dans la ville par le nord-est.

Climat

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Paris a un climat de type océanique dégradé : l'influence océanique est prépondérante à celle continentale et se traduit par des étés relativement frais (18 °C en moyenne), des hivers doux (6 °C en moyenne) avec des pluies fréquentes en toute saison et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles 641 millimètres) que sur les côtes et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une croissance de la température ainsi qu'une baisse du nombre de jours de brouillard.

Transports

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Outre un réseau dense de lignes de bus et de métro, Paris est desservie par le RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération parisienne. Six grandes gares ferroviaires la relient à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques.

Paris est, après Londres, la ville d'Europe qui comptabilise le plus de passagers aériens (83,0 millions en 2009), la cinquième du monde en 2008 et 2,41 millions de tonnes de fret en 2007 dans les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic : aéroport Paris-Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle.

Environnement

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Paris subit des conséquences environnementales liées à l'échelle de sa population et de son activité économique. Paris est la capitale la plus dense d'Europe en population. La part des espaces verts est des plus réduites, et ce malgré les parcs et jardins qui ont été créés au cours des deux dernières décennies afin de pallier cette carence, d'où une biodiversité relativement limitée[1]. La pollution atmosphérique et le bruit constituent des problèmes de santé publique ; ils ont motivé la création de réseaux de surveillance.

Urbanisme

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Morphologie urbaine

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L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopol, etc.). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage.

Il existe depuis longtemps des règles strictes d'urbanisme, en particulier des limites à la hauteur des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres ne sont autorisés qu'à titre exceptionnel et la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers.

Paris et sa banlieue

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Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite à peu de choses près enfermée dans l’enceinte de Thiers, soit ses limites de 1860, sans connaître de nouvelle évolution administrative. En effet, Paris, surpeuplée, est incapable de loger l'importante immigration provinciale. Les communes périphériques absorbent alors le trop plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville. La notion contemporaine de la « banlieue » fait son apparition. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du Général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris stagne longtemps avant de reprendre ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris.

La géographie sociale de l’agglomération parisienne s'est calquée sur les grandes tendances de la ville dans ses limites intra-muros dessinées durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent à l'ouest et au sud-ouest, vers les arrondissements où l'on entend plus parler de crimes que dans les quartiers dits « sensibles » et les plus populaires au nord et à l'est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes : on peut citer Saint-Maur à l'est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée.

Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte.

On trouve des « quartiers sensibles » dans les arrondissements du nord bien qu'on y entende rarement parler de crimes et d'affrontements et de l'est parisien, autour de la Goutte d'Or et de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l'est du Val-d'Oise. D'autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (dans le département de l'Essonne), en aval aux Mureaux et Mantes-la-Jolie (dans le département des Yvelines) ou encore dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles.

Immigration

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Les recensements français, comme l'impose la législation, ne posent aucune question concernant l'appartenance ethnique ou religieuse mais recueillent des informations au sujet du pays natal. Il est ainsi possible de déterminer que la zone métropolitaine de Paris est une des plus multiculturelles en Europe : au recensement de 1999, 19,4 % de sa population totale étaient nés à l'extérieur de la France métropolitaine. Selon ce même recensement, 4,2 % de la population de la zone métropolitaine de Paris étaient des immigrés récents (arrivés en France entre les recensements de 1990 et 1999), dans leur majorité de Chine et du continent africain. Par ailleurs, la zone métropolitaine de Paris compte également 15 % de musulmans.

La première vague massive d'immigration vers Paris commence vers 1820 avec l'arrivée des paysans allemands fuyant la crise agricole et « ouverts » à la France depuis la présence Outre-Rhin des armées révolutionnaires et napoléoniennes. Plusieurs autres vagues migratoires ont ensuite suivi sans interruption jusqu'à nos jours : Italiens et Juifs d'Europe centrale pendant le XIXe siècle, Russes après la révolution de 1917, habitants des colonies pendant la Première Guerre mondiale, Polonais entre les deux guerres mondiales, Espagnols, Italiens, Portugais et Africains du Nord des années 1950 aux années 1970, Juifs séfarades après l'indépendance des pays d'Afrique du Nord, Africains et Asiatiques depuis lors.

Toponymie

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Paris tire son nom du peuple gaulois des Parisii (un Parisius, des Parisii). Le mot Paris est en fait dérivé du latin Civitas Parisiorum (la Cité des Parisii), désignation qui l'a emporté sur Lutetia (Lutèce). L'origine du nom des Parisii n'est pas connue avec certitude. Les Parisii ont donné leur nom à Paris, Villeparisis, Cormeilles-en-Parisis, Fontenay-en-Parisis et toute la région (pagus) du Parisis. À l'époque romaine, on trouve également des Parisii en Angleterre, dans l'actuel Yorkshire de l'Est.

Histoire

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Préhistoire et Antiquité

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Un habitat permanent à Paris est attesté pour la période chasséenne (entre 4000 et 3800 av. J.-C.), sur la rive gauche d'un ancien bras de la Seine dans le 12e arrondissement.

Les restes d'un village de Bercy ont été retrouvés et datés d'environ 400 ans avant notre ère, notamment une embarcation emprisonnée dans les boues marécageuses de l'époque et aujourd'hui visible au Musée Carnavalet à Paris.

En dehors de cela, un flou caractérise la connaissance actuelle du site depuis cette occupation préhistorique jusqu'à la période gallo-romaine. Seule certitude, les Parisii, l'un des 98 peuple gaulois, sont les maîtres des lieux quand les troupes de Jules César arrivent, en 52 av. J.-C., et la renomment Lutetia (Lutèce). La ville était alors renfermée toute entière dans l'actuelle Île de la Cité et n'offrait pour toute habitation qu'un amas de chaumières rondes sans cheminées, éparses çà et là[2]. Le reste du sol était couvert au nord de la Seine par des bois et au sud par des vignes et des prairies Ils s'étaient soumis à l'autorité de Vercingétorix pour lutter contre l'envahisseur romain, mais sans succès. On ne connaît, toutefois, pas précisément l'emplacement de la cité gauloise : île de la Cité (hypothèse aujourd'hui très discutée), île Saint-Louis ou une autre île aujourd'hui rattachée à la rive gauche, voire Nanterre.

Lutèce, n'ayant probablement que cinq à six mille habitants à son apogée, n'était qu'une cité modeste du monde romain, comparativement à Lugdunum, capitale des trois Gaules (dont la lyonnaise qui englobe la région de Lutèce), qui aurait compté, au IIe siècle, de 50000 à 80000 habitants[3].

Elle reste sous domination romaine pendant 452 ans, période pendant laquelle elle est lieu de séjour de plusieurs empereurs dont Julien.

Selon la tradition, la ville aurait été christianisée par saint Denis, martyrisé vers 250.

Durant le Bas Empire, Lutèce est touchée par les grandes invasions et sa population se replie dans l'île de la Cité, fortifiée par la récupération de pierres prises aux grands édifices ruinés. Néanmoins dès le IVe siècle, l'existence de faubourgs est attestée, et la ville reprend le nom du peuple dont elle est la capitale, les Parisii.

En 451, sainte Geneviève, future patronne de la ville, serait parvenue à convaincre les habitants de ne pas fuir devant les Huns d'Attila qui s'en détournent effectivement sans combat[f 1].

Moyen Âge

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Vers 465, les Francs pénètrent en Gaule et chassent les romains de Lutèce. Clovis, en fait la capitale du royaume des Francs vers 506-508. Clovis et Clotilde occupent le palais des Thermes et fondent sur le Mont Lucotitius, l'abbaye de Saint Pierre et Saint Paul, et sont inhumés tous les deux dans cette église qui prit le nom de Sainte Geneviève ainsi que la montagne. Elle le demeure jusqu'au début du VIIe siècle au moins. Au VIe siècle, l'église Saint-Gervais est le premier lieu de culte implanté sur la rive droite, signe que la ville s'y étend.

Le partage des conquêtes de Clovis en 4 royaumes (à partir de 511) et les guerres continuelle de ses successeurs [4], puis le règne des Rois fainéants (à partir de 673) laissa Paris, jusque vers 751, à peu près dans le même état.

À partir du règne de Pépin le Bref, en 751, et jusqu'en 987, début du règne d'Hugues Capet, Paris est presque abandonné. Charlemagne, pour créer son vaste empire, et ses successeurs, pour le conserver, ne demeurèrent à Paris qu'en passant. Il ne se passa donc rien de remarquable durant cette période si ce n'est les incursions continuelles des Normands qui furent vaillamment repoussés en 885 par Eudes comte de Paris et Gozlin son évêque.
Paris n'a donc jusqu'ici d'autre enceinte que celle que Jules César lui a donné, dans son île.

Les Vikings, arrivant sur leurs drakkars à faible tirant d'eau, pillent une première fois en 845 la cité abandonnée par ses habitants. Leurs incursions se prolongent jusqu'au début du Xe siècle, leurs raids ne prenant fin qu'avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911.

Les Capétiens, qui règnent à partir de 987, préfèrent Orléans à Paris, l'une des deux grandes villes de leur domaine personnel. Hugues Capet, malgré sa résidence dans l'île de la Cité, y séjourne peu mais fait édifier, vers 990, au nord de la Seine qui passait à peu près aux mêmes endroits où l'empereur Julien avait établit quelques postes militaires en 358. Dès ce moment, les rois de France, qui avaient toujours demeuré hors des murs de Paris, au Palais des Thermes, fixèrent leur résidence habituelle dans son enceinte, au Palais de la Cité.

Robert le Pieux y vient plus fréquemment. La ville devient un important centre d'enseignement religieux dès le XIe siècle. Le pouvoir royal se fixe progressivement à Paris, qui redevient capitale du royaume, à partir de Louis VI (1108-1137) et plus encore sous Philippe Auguste (11791223), qui l'entoure d'une enceinte fortifiée de 1190 à 1211. Cette fortifiaction recula considérablement les limites de la ville de Paris la plaçant au rang des premières villes d'Europe.

Le commerce enrichit Paris qui profite de sa position à la convergence des grandes routes commerciales. Le blé entre par la rue Saint-Honoré, les draps du Nord par la rue Saint-Denis et le poisson de la mer du Nord et de la Manche par la rue des Poissonniers. L'importance de son marché, en liaison avec la foire du Lendit à Saint-Denis, nécessite de la place et son établissement dans un lieu plus dégagé que l'île de la Cité : Louis VI l'installe vers 1137 au lieu-dit « Les Champeaux » (les petits champs) ; les Halles de Paris y restent durant plus de huit siècles.

En 1163, l'évêque Maurice de Sully entreprend l'édification de la cathédrale Notre-Dame de Paris sur l'île de la Cité. L'importance de la ville augmente, tant sur le plan politique et financier que marchand. Les organes centraux du gouvernement y ayant leur siège, le roi souhaite mieux contrôler Paris et ne la fait pas bénéficier d'une charte communale. Néanmoins, il concède des privilèges de « bourgeois du roi » et accorde des faveurs à la « hanse » (ou « guilde ») des marchands de l'eau. En 1258, Saint-Louis ôte la prévôté des mains des marchands et la confie à un proche, Étienne Boileau. En 1263, la hanse des marchands élit une première municipalité composée d'un prévôt des marchands et de quatre échevins. Ainsi se met en place un système de double autorité entre la ville et le pouvoir royal.

Vers 1328, la population parisienne est estimée à 200000 habitants, ce qui en fait la cité la plus peuplée d'[[Europe. Mais en 1348, la Peste noire décime la population. Au XIVe siècle, l'enceinte de Charles V (13711380) englobe l'ensemble des actuels 3e et 4e arrondissements et s'étend du Pont Royal à la Porte Saint-Denis.

Durant la Guerre de Cent Ans, le mécontentement populaire nourrit l'ambition du prévôt des marchands Étienne Marcel, provoquant la grande ordonnance de 1357 puis la première grande émeute politique de l'histoire de Paris, nouvelle rupture entre le roi et la ville. Les rois ne séjournent alors plus au centre de la cité, préférant d'abord l'Hôtel Saint-Pol (détruit sur ordre de Charles VI suite au Bal des ardents), puis l'Hôtel des Tournelles, dont on peut plus facilement s'échapper en cas de troubles. En 1407 (suite à l'assassinat de Louis d'Orléans), éclate une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui dure jusqu'en 1420 et la cité bascule dans le camp bourguignon en septembre 1411.

Paris sort ruinée de la Guerre de Cent Ans : Jeanne d'Arc, en 1429, échoue dans sa tentative de la libérer des Anglais et de leurs alliés bourguignons. Charles VII et son fils Louis XI s'en méfient et n'y séjournent qu'exceptionnellement, lui préférant le Val de Loire. Sa population augmente entre 1422 et 1500, remontant de cent mille à cent cinquante mille âmes. Une modeste expansion économique reprend vers le milieu du XVe siècle, mais la ville souffre de l'absence de la Cour. Paris se transforme en une ville administrative et judiciaire.

De la Renaissance au XVIIIe siècle

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La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie s’inquiète de l'expansion désordonnée de la cité. Une première règlementation d’urbanisme est édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de brique et de pierre de style Louis XII.

En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université (théologie et arts libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences exactes voulu par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien.

Le 24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. On compte entre deux mille et dix mille victimes. La Ligue catholique, particulièrement puissante dans la capitale, se dresse contre Henri III durant la Journée des barricades en 1588. Ce dernier s'enfuit avant d'assiéger la ville. Après son assassinat, le siège est maintenu par Henri de Navarre, devenu Henri IV. La ville, pourtant ruinée et affamée, ne lui ouvre ses portes qu'en 1594 après sa conversion (occasion du célèbre mais apocryphe Paris vaut bien une messe.).

La Journée des barricades (1648) marque le début de la Fronde qui provoque une importante crise économique et une nouvelle défiance du roi vis-à-vis de sa capitale.

Malgré une mortalité supérieure aux naissances, la population atteint les 400000 habitants grâce à l'immigration provinciale. Paris est une ville misérable où règne une forte insécurité, la légendaire cour des miracles est progressivement vidée à partir de 1656 par le lieutenant-général de police Gabriel Nicolas de La Reynie[5]

Louis XIV choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Paris et Versailles. Durant son règne, le Roi Soleil ne vient que vingt-quatre fois à Paris, essentiellement pour des cérémonies officielles, marquant ainsi envers la cité une hostilité que n'apprécient guère les Parisiens.

Au XVIIIe siècle, Versailles ne dépossède pas Paris de son rayonnement intellectuel ; au contraire même, elle en fait une puissante frondeuse ouverte aux idées des Lumières. C'est la période des salons littéraires, comme celui de madame Geoffrin. Le XVIIIe siècle est aussi celui d'une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique, la ville atteint 640000 habitants à la veille de la Révolution française.

En 1715, le régent Philippe d'Orléans quitte Versailles pour le Palais-Royal. Le jeune Louis XV est installé au palais des Tuileries pour un retour, éphémère, de la royauté dans Paris. Dès 1722, Louis XV retourne au château de Versailles rompant la fragile réconciliation avec le peuple parisien.

La ville s'étend alors à peu près sur les six premiers arrondissements actuels, le jardin du Luxembourg marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s'intéresse personnellement à la ville en 1749 lorsqu'il décide l'aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), la création de l'école militaire en 1752[6], et surtout la construction d'une église dédiée à Sainte-Geneviève en 1754, plus connue sous le nom actuel de Panthéon[7].

La Révolution française et l'Empire

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C'est à Versailles que débute la Révolution française par la convocation des États généraux puis le Serment du Jeu de paume. Mais les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières et mus par une rancœur à l'égard du pouvoir royal ayant abandonné la ville depuis plus d'un siècle, lui donnent une nouvelle orientation. La prise de la Bastille le 14 juillet 1789, liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine, en est une première étape. Le 15 juillet 1789, l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de Ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, l’émeute, déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, atteint Versailles le soir. Le 6 au matin, le château est envahi et le roi doit accepter de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y convoquer l’Assemblée constituante qui s’installe le 19 octobre dans le Manège des Tuileries.

Le 14 juillet 1790 se déroule la fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars, lieu dont l'animation sera moins festive le 17 juillet 1791 puisque théâtre d'une fusillade. Le couvent des Cordeliers et le couvent des Jacobins, occupés après la mise en vente des biens nationaux à partir de mai 1790, constituent de hauts lieux du Paris révolutionnaire ; ils marquent la toute puissance des clubs parisiens sur le cours de la Révolution.

Dans la nuit du 9 août 1792, une « commune » révolutionnaire prend possession de l'Hôtel de Ville. Lors de la journée du 10 août 1792, la foule assiège le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal. Le roi Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du Temple. La monarchie française (restaurée en 1814) est de fait abolie. Après les élections de 1792, les représentants de la Commune de Paris, très radicaux, s'opposent à la Convention nationale au groupe des Girondins (représentant l'opinion plus modérée de la bourgeoisie des provinces) qui sera écarté en 1793.

Les Parisiens vivent alors deux années de rationnement. La Terreur règne sous la poigne du Comité de salut public. Les policiers de Paris, sous l'autorité de la mairie, s'emploient à incarcérer tout ce que la ville compte encore de nobles, de riches bourgeois, de prêtres et d'intellectuels en général. C'est pourquoi le maire est, à Paris, aujourd'hui encore le seul de France à être privé de tout pouvoir de police. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV, rebaptisée « place de la Révolution ». Il est suivi sur l'échafaud en seulement quelques semaines par 1119 personnes, dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier et finalement Robespierre et ses partisans après le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794).

La Révolution n'est pas une période favorable au développement de la ville (peu de monuments sont édifiés) qui n'a plus que 548000 habitants en 1800. De nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts de la ville et à une densification du centre. Sous le Directoire, des immeubles de rapport, de style néo-classique, sont élevés.

En 1806, Paris a compensé les pertes subies durant la Révolution et compte 650000 habitants; cette progression est surtout le fait de l'immigration provinciale, la natalité restant faible. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, la ville est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint 1096784 habitants. Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte, qui a pris le pouvoir en 1799, est sacré empereur par le pape Pie VII à la cathédrale Notre-Dame. Il décide d'établir à Paris la capitale de son Empire.

De la Restauration à la Commune de Paris

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La chute de l'Empire en 1814-1815 amène à Paris les armées anglaises et cosaques camper sur les Champs-Élysées. Louis XVIII, de retour d'exil, rentre dans Paris, s'y fait couronner et s'installe aux Tuileries.

Louis XVIII et Charles X, puis la monarchie de Juillet se préoccupent peu de l'urbanisme parisien. Le prolétariat ouvrier, en forte expansion, s'entasse misérablement dans les quartiers centraux qui, avec plus de 100000 habitants au kilomètre carré, constituent d'importants foyers d'épidémie ; le choléra en 1832 fait 32000 victimes. En 1848, 80 % des morts vont à la fosse commune et les deux tiers des Parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. La masse paupérisée du petit peuple, délaissée et excédée, est mûre pour des révoltes répétées que le pouvoir ne sent pas germer ou est sûr de vaincre : les barricades font tomber Charles X lors des Trois glorieuses puis Louis-Philippe en 1848. La société de l'époque est abondamment décrite par Balzac, Victor Hugo ou Eugène Sue.

Durant cette période, la ville accélère son rythme de croissance pour atteindre le mur des Fermiers généraux. Entre 1840 et 1844, la dernière enceinte de Paris, dite enceinte de Thiers, est construite sur l'emplacement actuel du boulevard périphérique. Au cœur de la ville, la rue Rambuteau est percée.

Avec l'avènement du Second Empire, Paris se transforme radicalement. De structure médiévale, aux constructions anciennes et insalubres, quasiment dépourvue de grands axes de circulation, elle devient en moins de vingt ans une ville moderne. Napoléon III a des idées précises sur l'urbanisme ou le logement. Le Paris d'aujourd'hui est donc avant tout celui de Napoléon III et d'Haussmann.

Le 1er janvier 1860, une loi permet à Paris d'annexer plusieurs communes voisines. La capitale française passe ainsi de douze à vingt arrondissements et de 3438 à 7802 hectares. Après ces annexions, les limites administratives de la ville ne seront que peu modifiées et la croissance urbaine, qui continue toujours de la fin du XIXe siècle au XXe siècle, ne s'accompagnera donc plus d'une expansion des frontières communales, ce qui est à l'origine de la « banlieue ».

Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, Paris est assiégée pendant plusieurs mois mais n'est pas prise par les armées prussiennes. À cette occasion, est inventée la poste aérienne, grâce aux ballons montés. Refusant l'armistice signé le 26 janvier 1871 et suite aux élections de février qui portent au pouvoir des royalistes désireux de mettre fin à la guerre, les Parisiens s'insurgent le 18 mars 1871. C'est le début de la Commune de Paris. L'Assemblée monarchiste installée provisoirement à Versailles, l'écrase entre les 22 et 28 mai lors de la Semaine sanglante qui reste à ce jour la dernière guerre civile qu'ait connue Paris.

De la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale

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Pendant la Belle Époque, l'expansion économique de Paris est importante ; en 1913 la ville possède cent mille entreprises qui emploient un million d'ouvriers ]]. Entre 1900 et 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. Deux expositions universelles laissent une large empreinte dans la ville. La tour Eiffel est construite pour l'exposition de 1889 (centenaire de la Révolution française) qui accueille 28 millions de visiteurs. La première ligne du métropolitain, le Grand Palais, le Petit Palais et le pont Alexandre-III sont inaugurés à l'occasion de celle de 1900 qui reçoit cinquante trois millions de visiteurs. L'industrie se déplace progressivement en proche banlieue où se trouve l'espace nécessaire : Renault à Boulogne-Billancourt ou Citroën à Suresnes. Cette migration est à l'origine de la « banlieue rouge ». Néanmoins certaines activités restent fortement implantées dans la ville intra-muros, en particulier la presse et l'imprimerie.

De la Belle Époque aux Années folles, Paris connaît l'apogée de son influence culturelle (notamment autour des quartiers de Montparnasse et de Montmartre) et accueille de très nombreux artistes tels Picasso, Matisse, Braque ou Fernand Léger.

En 1910, une crue centennale de la Seine provoque l'une des plus graves inondations que la ville ait connue et cause trois milliards de francs de dégâts. Lors de la Première Guerre mondiale, Paris, épargnée par les combats, subit des bombardements et des tirs de canon allemands. Ces bombardements restent sporadiques et ne constituent que des opérations à caractère psychologique.

L'entre-deux-guerres se déroule sur fond de crise sociale et économique. Les pouvoirs publics, pour répondre à la crise du logement, votent la loi Loucheur qui crée les habitations à bon marché (ou HBM) érigées à l'emplacement de l'ancienne enceinte de Thiers. Les autres immeubles parisiens sont, pour l'essentiel, délabrés et constituent des foyers de tuberculose ; la densité urbaine culmine en 1921, Paris intra-muros comptant 2906000 habitants. Parallèlement, des lotissements se développent partout autour de la cité, en « banlieue » où l'expansion se fait de façon anarchique, souvent en pleins champs sans réels aménagements ou équipements publics.

Les Parisiens tentent de reprendre leur prééminence politique dans un contexte de multiples scandales financiers et de corruption des milieux politiques. Le 6 février 1934, la manifestation des Ligues patriotes contre la gauche parlementaire dégénère en émeute et fait dix-sept tués et mille cinq cents blessés, puis le 14 juillet 1935, un important défilé en faveur du Front populaire compte cinq cent mille manifestants.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, déclarée ville ouverte dès la débâcle, est occupée par la Wehrmacht le 14 juin 1940. Elle est relativement épargnée. Le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy, Paris cesse d'être la capitale et devient le siège du commandement militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich). Le 23 décembre 1940, l'ingénieur Jacques Bonsergent est le premier résistant fusillé à Paris. Les 16 et 17 juillet 1942, il est procédé à la rafle du Vel' d'Hiv', arrestation de 12884 Juifs, la plus massive en France, pour l'essentiel des femmes et des enfants.

À l'approche des troupes alliées, la Résistance intérieure déclenche un soulèvement armé le 19 août 1944. La Libération de Paris se fait le 25 août avec l'entrée dans Paris de la 2e division blindée du général Leclerc, qui commande au capitaine Raymond Dronne de percer les lignes ennemies avec sa neuvième compagnie (Régiment de marche du Tchad). Le général von Choltitz capitule sans exécuter les ordres d'Hitler demandant sa destruction. La ville est relativement épargnée par les combats. Paris est l'une des rares communes de France à se voir décerner le titre de compagnon de la Libération.

Le Paris contemporain

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En 1956, Paris se lie à Rome par un jumelage privilégié, symbole fort dans une dynamique géographiquement plus large de réconciliation et de coopération après la Seconde Guerre mondiale.

Sous les mandats du général de Gaulle de 1958 à 1969, plusieurs événements politiques se déroulent dans la capitale. Le 17 octobre 1961, une manifestation en faveur de l'indépendance de l'Algérie est violemment réprimée. Selon les estimations, entre 32 et 325 personnes sont massacrées par la police, alors dirigée par Maurice Papon. À partir du 22 mars 1968, un important mouvement étudiant démarre à l'université de Nanterre. Il entraîne dans le quartier latin des manifestations qui dégénèrent en émeutes. La contestation, prenant corps dans un contexte de solidarité internationale et d'émulation (noirs et féministes américains, « provos » néerlandais, Printemps de Prague, attentat contre l'Allemand Rudi Dutschke, etc.) entre brimés idéalistes et jeunes, bercés par Bob Dylan et son tube The Times They Are a-Changin', voulant « changer le monde », se développe très vite en crise politique et sociale nationale. Le 13 mai, d'immenses défilés rassemblent 800000 personnes venues protester contre les violences policières. Le 30 mai, une manifestation de soutien au gouvernement et au Général de Gaulle réunit un million de personnes, de la place de l'Étoile à celle de la Concorde. Après deux mois de désordre et de troubles, les Parisiens votent massivement en faveur du général de Gaulle lors des élections législatives des 22 et 29 juin et le calme revient.

Le successeur du général de Gaulle, Georges Pompidou s'intéresse de près à la capitale. Il laisse son nom au bâtiment qui abrite le musée national d'Art moderne et la bibliothèque publique d'information et à la voie express rive droite. Valéry Giscard d'Estaing, président à son tour, ne partage pas sa vision d'une modernisation radicale : il remet en cause le projet prévu pour les Halles et interrompt partiellement celui de voie express rive gauche. En 1976, l'État accorde pour la première fois depuis 1871 une municipalité autonome à la capitale. Le gaulliste Jacques Chirac est alors élu maire. Il sera réélu en 1983 et 1989. Sous le premier mandat du président François Mitterrand, une réforme est adoptée par la loi de décentralisation du 31 décembre 1982 : elle dote chaque arrondissement de la capitale d'un maire et d'un conseil municipal propre et non plus désigné par le maire de Paris.

En 1991, les quais de la Seine, du pont Sully (en amont) au pont d'Iéna (en aval), sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de remarquable ensemble fluvio-urbain avec ses monuments dont plusieurs constituent des chefs-d'œuvre architecturaux au rayonnement mondial.

Élu président de la République en mai 1995, Jacques Chirac est remplacé par Jean Tiberi dont l'unique mandat est marqué notamment par la mise au jour de plusieurs affaires politico-financières et par la division de la majorité municipale.

En 2001, le socialiste Bertrand Delanoë est élu maire. Il se démarque de ses prédécesseurs par sa volonté affichée de réduire la place de l'automobile dans la ville au profit notamment des piétons et des transports en commun. Il développe l'animation de la vie parisienne par de grandes manifestations culturelles comme Nuit Blanche ou simplement ludiques comme Paris-Plage. Le 16 mars 2008, Bertrand Delanoë est réélu maire de Paris face à Françoise de Panafieu (UMP).

Vie universitaire

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L'enseignement supérieur regroupait en 2007 environ 585000 étudiants en Île-de-France, soit plus du quart du total français.

Il existe une certaine volonté de décentralisation qui a notamment conduit dans les années 1990 au transfert de l'ENA à Strasbourg et d'écoles normales supérieures à Lyon. Toutefois, la plupart des établissements nationaux les plus prestigieux se trouvent toujours en région parisienne.

Historique

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Dès le XIIe siècle, Paris est un des grands centres intellectuels d'Europe, particulièrement en matière de théologie et de philosophie. On retient symboliquement 1200 comme date de fondation de l'Université de Paris, lorsque Philippe Auguste accorde un statut particulier à la corporation (maîtres et élèves) en l'affranchissant de la justice et de la police publiques, les faisant alors relever de la justice ecclésiastique. Les collèges, résidences de maîtres et d'élèves où se déroule également l'essentiel de l'enseignement, sont organisés en facultés. La création de la Sorbonne remonte à 1257. L'université vit essentiellement autour de la montagne Sainte-Geneviève, au sein du quartier latin qui s'étale sur une large partie des 5e et 6e arrondissements. Le quartier est aujourd'hui encore un centre universitaire de grande importance.

À partir du XVIIIe siècle, des écoles spécialisées sont créées pour certaines professions. Elles sont à l'origine des grandes écoles actuelles. L'École polytechnique et l'École normale supérieure sont fondées pendant la Révolution. L'Université de Paris moderne est constituée au XIXe siècle de six facultés : droit, médecine, pharmacie, littérature, théologie et science. Au XXe siècle, le nombre d'étudiants croît fortement. Après la révolte des étudiants de mai 1968 dont la Sorbonne est l'épicentre, l'Université de Paris est réorganisée en treize établissements autonomes (Paris I à Paris XIII), chacun spécialisé dans un domaine relativement délimité.

Situation actuelle

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Paris intra-muros reste le centre universitaire français majeur. Les universités Paris I à VII sont regroupées rive gauche sur seulement trois arrondissements (5e, 6e et 13e). Le quartier latin conserve ainsi une place importante, avec les implantations les plus anciennes : la Sorbonne, l'ENS et le Collège de France. D'autres institutions d'enseignement supérieur prestigieuses se trouvent aussi dans ce quartier (Sciences Po, Assas, Jussieu, EHESS, etc.). L'Université Paris-Dauphine est néanmoins excentrée. De plus, il se manifeste une certaine volonté d'étendre le quartier universitaire vers l'est de la ville, dans le XIIIe arrondissement où se dresse la Bibliothèque nationale de France et où plusieurs bâtiments universitaires ont ouvert, comme Paris Diderot, anciennement établi dans le Ve. La ville accueille de plus l'École nationale supérieure d'arts et métiers près de la place d'Italie depuis 1912.

Des universités ont été créées en banlieue depuis les années 1960, la plus ancienne étant celle de Nanterre en 1964. Dans le même temps, plusieurs grandes écoles ont également quitté le centre de Paris, notamment pour disposer de locaux plus vastes. Le plateau de Saclay, au sud de Paris, en est devenu un pôle important. Il regroupe, sur un territoire assez vaste, une université (Paris XI), des grandes écoles (HEC en 1964, Polytechnique en 1976), et des laboratoires publics et privés. En 1991, trois autres universités sont fondées en banlieue : Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée et VersaillesSaint-Quentin-en-Yvelines. Signe d'un certain volontarisme décentralisateur, « Paris » n'apparaît pas dans leur nom contrairement aux autres universités de proche banlieue.

La ville de Paris entretient elle-même sept établissements d'enseignement supérieur. Quatre sont dédiés aux arts appliqués dont les prestigieuses École Boulle (ameublement) et École Estienne (arts graphiques, notamment reliure), deux sont des écoles d'ingénieurs (École des ingénieurs de la ville de Paris et École supérieure de physique et de chimie industrielle) et l'École du Breuil est à caractère horticole.

Manifestations culturelles et festivités

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Le caractère festif de la ville semble à nouveau à l'honneur depuis les opérations de Paris-Plage ou Nuit Blanche.

Paris accueille tout au long de l'année de très nombreuses festivités dont certaines se démarquent particulièrement. Fin janvier, les rues du 13e arrondissement s'animent avec les célébrations du Nouvel An chinois, tandis que le cortège traditionnel du Carnaval de Paris défile, chaque année, au mois de février, en passant à travers la ville. Fin février se déroule le salon international de l'agriculture. Mars voit se tenir le salon du livre tandis que fin avril ou début mai la Foire de Paris rappelle les grands rassemblements médiévaux. Le marathon de Paris a lieu courant avril dans les rues de la ville et la Gay pride en juin.

Le 14 juillet est l'occasion du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées où s'achève à la fin du même mois le Tour de France cycliste. C'est également entre juillet et août qu'est organisée depuis 2002 l'opération Paris-Plage, qui consiste à transformer une partie des quais de Seine en plage avec transats et activités. Octobre est le mois du Mondial de l'automobile les années paires qui alterne avec le mondial du deux-roues les années impaires. Le même mois accueille la Fiac, Foire internationale d'art contemporain, et depuis 2002, Nuit Blanche, qui permet au public d'assister gratuitement à différentes expressions de l'art contemporain à travers la ville pendant la nuit du premier samedi au premier dimanche d'octobre. Le deuxième samedi d'octobre, Montmartre renoue avec son passé viticole lors de la fête des vendanges de Montmartre .

Culture locale et patrimoine

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Monuments et lieux touristiques

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Les monuments les plus célèbres de Paris datent d'époques variées. Ils se trouvent souvent dans le centre et sur les rives de la Seine. Les quais de Seine du Pont de Sully au Pont de Bir-Hakeim constituent l'un des plus beaux paysages fluviaux urbains et sont d'ailleurs classés à l'inventaire du patrimoine mondial de l'UNESCO. On y trouve notamment, d'est en ouest : Notre-Dame, le Louvre, les Invalides, le pont Alexandre-III, le Grand Palais, le musée du quai Branly, la Tour Eiffel et le Trocadéro. Plus à l'est, d'importants édifices contemporains ont été construits (le ministère des Finances, le site François Mitterrand de la bibliothèque nationale de France, etc.).

On trouve sur l'île de la Cité des monuments anciens emblématiques. La cathédrale Notre-Dame, de style gothique, principalement bâtie du XIIe siècle|XIIe au XIIIe siècle, a été très restaurée au XIXe siècle et sa façade occidentale nettoyée à la fin du XXe siècle. Elle est symboliquement le noyau de Paris et les distances routières françaises sont mesurées à partir de son parvis. L'ancien palais de la Conciergerie fut le siège du pouvoir royal jusqu'au règne de Charles V, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Une partie du bâtiment fut dès lors aménagée en prison et fut notamment le lieu de détention d'illustres personnalités de l'Ancien Régime avant leur exécution, lors de la Révolution française. La Sainte-Chapelle, construite à proximité de la Conciergerie, est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique. Le pont Neuf, à l'extrémité occidentale de l'île et datant de la fin du XVIe siècle, est le plus vieux pont de Paris en l'état.

Des monuments de style classique marquent également le centre de Paris de leur empreinte. La chapelle de la Sorbonne au cœur du quartier latin, a été construite au début du XVIIe siècle. Le Louvre, résidence royale, a été embelli au XVIIe siècle et plusieurs fois retouché par la suite. L'Hôtel des Invalides, avec son fameux dôme doré, fut érigé à la fin du XVIIe siècle dans les faubourgs de la ville par un Louis XIV soucieux d'offrir un hospice aux soldats blessés. Il abrite depuis le 15 décembre 1840 les cendres de Napoléon Ier et son tombeau depuis le 2 avril 1861. Le Panthéon, édifié quant à lui à la fin du VIIIe siècle à proximité de la Sorbonne, est devenu sous la Révolution un temple civil où des Français illustres sont enterrés.

Le patrimoine du XIXe siècle est très abondant à Paris avec notamment l'Arc de Triomphe, les passages couverts, le Palais Garnier, construit à la fin du Second Empire et au début de la Troisième République et qui abrite l'opéra de Paris, et la Tour Eiffel, construction « provisoire » érigée par Gustave Eiffel pour l'exposition universelle de 1889 mais qui ne fut jamais démantelée. Elle est devenue le symbole de Paris, visible de la plupart des quartiers de la ville et parfois de la proche banlieue.

Au XXe siècle, de nombreuses réalisations des plus grands architectes parsèment les rues de Paris : Guimard, Plumet ou Lavirotte, références de l'Art nouveau en France, puis celles de Mallet-Stevens, Roux-Spitz, Dudok, Henri Sauvage, Le Corbusier, Auguste Perret, etc. pendant l'entre-deux guerres.

L'architecture contemporaine à Paris est représentée par le Centre Pompidou, édifice des années 1970 qui abrite le musée national d'Art moderne ainsi qu'une importante bibliothèque publique librement accessible, par l'institut du monde arabe ouvert en 1987 ou encore par les importantes réalisations voulues par le président François Mitterrand : la bibliothèque nationale de France dans le nouveau quartier de Paris Rive Gauche en plein développement, l'opéra Bastille et, probablement la plus célèbre, la pyramide du Louvre, œuvre de l'architecte Ieoh Ming Pei érigée dans la cour du Louvre. Plus récemment, le musée du quai Branly, ou musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques dessiné par Jean Nouvel et inauguré en 2006, a encore enrichi la diversité architecturale et culturelle de la capitale.

C'est dans la cour du Louvre que débute l'axe historique de Paris : il s'agit d'un alignement monumental d'édifices et de voies de communication partant du cœur de la ville en direction de l'ouest. Il commence à la statue de Louis XIV dans la cour principale du palais du Louvre et se poursuit à travers le jardin des Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Élysées et aboutit à l'Arc de Triomphe au milieu de la place Charles-de-Gaulle (ancienne place de l'Étoile). À partir des années 1960, la perspective fut prolongée plus à l'ouest par la construction du quartier d'affaires de La Défense, quartier où se situent la plupart des plus hauts gratte-ciel de l'agglomération parisienne. La perspective est parachevée en 1989 par la construction de l'Arche de la Défense.

La Tour Montparnasse et la basilique du Sacré-Cœur au sommet de la butte Montmartre sont, de par leur hauteur, des points de repère importants dans le ciel parisien. Cette dernière est un des lieux emblématiques de Paris et accueille de nombreux visiteurs, en particulier autour de la place du Tertre où se tiennent des peintres et caricaturistes.

Dans les années 1960, le ministre des affaires culturelles André Malraux lance une grande campagne de ravalement des façades, ce qui fait dire au cinéaste François Truffaut : « À partir du blanchiment de Paris, c'est devenu très difficile de montrer Paris tel qu'il avait été avant».

Parcs et jardins

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On trouve des jardins anciens dans le cœur de Paris comme celui des Tuileries et celui du Luxembourg. Le jardin des Tuileries a été créé au XVIe siècle, sur la rive droite de la Seine, à proximité du Louvre pour le palais éponyme aujourd'hui disparu. Le jardin du Luxembourg, sur la rive gauche, était autrefois une dépendance privée du château construit pour Marie de Médicis vers 1625. Le jardin des Plantes, institué par Guy de La Brosse, le médecin de Louis XIII, pour la culture des plantes médicinales, fut quant à lui le premier jardin public de Paris.

C'est toutefois au Second Empire que les jardins parisiens doivent l'essentiel de leur physionomie actuelle. La création d'espaces verts fut une facette importante de la politique d'aération d'une ville où s'entassait une population en rapide augmentation. Sous la conduite de l'ingénieur Jean-Charles Alphand et du paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, un nouveau type de jardin voit le jour. Le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, alors à l'extérieur de Paris, sont aménagés : situés respectivement à l'extrême ouest et à l'extrême est de Paris intra-muros, ils constituent aujourd'hui, et de loin, les espaces verts les plus étendus de la ville. Certains jardins du centre sont réaménagés et des squares de quartier sont créés. Dans les quartiers plus récents, d'importants parcs sont dessinés, Monceau (autrefois connu sous le nom de « folie de Chartres »), Montsouris, les Buttes-Chaumont ont été conçus par l'ingénieur de Napoléon III.

Depuis les années 1980, plusieurs espaces verts ont été aménagés dans des zones d'activités désaffectées. Le parc de la Villette, imaginé par l'architecte Bernard Tschumi à l'emplacement des anciens abattoirs de Paris, est aujourd'hui le plus grand parc de Paris intra-muros après les bois de Boulogne et de Vincennes. Durant les années 1990, le parc de Bercy, celui de Belleville et d'autres encore ont vu le jour. Des jardins familiaux ou éducatifs ont également agrémenté la périphérie de la ville le long de l'ancienne ligne ferroviaire circulaire de « petite Ceinture ». Les jardins d'Éole inaugurés en 2007 sont le plus important parc créé à Paris dans les années 2000.

Cimetières

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Les principaux cimetières parisiens étaient situés à la périphérie de la ville à leur création en 1804 sous Napoléon Ier. Plusieurs églises de Paris possédaient également leurs propres cimetières mais à la fin du XVIIIe siècle, il fut décidé de les fermer pour des questions de salubrité. Tous les ossements contenus dans les cimetières paroissiaux supprimés en 1786 ont été transférés dans d'anciennes carrières souterraines en dehors des portes méridionales de Paris, lieu devenu depuis la place Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement. Ces carrières sont connues de nos jours comme les catacombes de Paris.

Bien que l'extension de Paris ait aujourd'hui de nouveau englobé tous ces anciens cimetières, ceux-ci sont devenus des oasis de tranquillité très appréciés dans une ville trépidante. Plusieurs grandes figures ont trouvé le repos dans le cimetière du Père-Lachaise. Les autres cimetières majeurs sont le cimetière de Montmartre, le cimetière du Montparnasse, le cimetière de Passy et les catacombes de Paris.

De nouveaux cimetières « hors-les-murs » ont été créés en début du XXe siècle : les plus grands sont le cimetière parisien de Saint-Ouen, le cimetière parisien de Pantin, le cimetière parisien d'Ivry et le cimetière parisien de Bagneux.

Patrimoine culturel

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Paris est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque 26 millions de touristes étrangers, Paris dispose notamment de plus de 150 musées, tels Le Louvre, et des sites exceptionnels, comme les Champs-Élysées ou la tour Eiffel. Capitale mondiale des salons et conférences (5 % de l'activité mondiale des congrès sur près de 600000 mètres carrés), de la mode, du luxe, de la gastronomie et (après Venise) de l'amour romantique, Paris propose également un choix important en matière de spectacles, théâtres ou opéras notamment, et présente à un public particulièrement cinéphile un choix sans égal de films en provenance du monde entier.

Les principaux quartiers pour les sorties nocturnes sont l'avenue des Champs-Élysées, de la place de la Concorde jusqu'à l'Arc de Triomphe, la Bastille, Pigalle, la rue Mouffetard, la rue Oberkampf, célèbre pour ses bars, le Marais, la Butte-aux-Cailles, la place de la République, les rives du canal Saint-Martin, le quartier Latin, le quartier des Halles, Montparnasse ou encore la rue de Lappe.

À Las Vegas, un casino a reconstitué à une échelle ½ la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et l'Opéra Garnier. Sur le même principe, un promoteur chinois construit actuellement un « petit Paris » dans la banlieue de Hangzhou en Chine.

Musées

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Paris et la région Île-de-France possèdent la plus importante offre muséographique de France. On compte en effet pas moins de cent musées dans Paris intra-muros auxquels il faut ajouter plus de cent-dix musées dans la région. Mais au-delà du nombre, c'est surtout dans la diversité des collections que se trouve la plus grande richesse.

Capitale pluriséculaire au riche patrimoine, Paris attire chaque année de nombreux visiteurs. Le musée le plus ancien, le plus grand en surface et en collections est le musée du Louvre. Avec un record de fréquentation de 8,3 millions de visiteurs en 2006, le Louvre est de loin le musée d'art le plus visité au Monde. D'autres possèdent également une renommée mondiale tels le musée national d'Art moderne (dans le Centre Georges-Pompidou), consacré à l'art moderne et contemporain, ou le musée d'Orsay, pour l'art de la seconde moitié du XIXème siècle (de 1848 à 1905). À proximité de Paris, le château de Versailles, palais édifié par le Roi-Soleil et résidence des rois de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, attire également plusieurs millions de visiteurs par an. Le palais et le parc de Versailles sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.

On trouve des musées sous divers statuts administratifs : les plus célèbres sont des musées nationaux, c'est-à-dire appartenant à l'État français. On peut citer, outre le Louvre, Orsay, et le Centre Pompidou, le musée national du Moyen-Âge (Thermes et hôtel de Cluny), le musée du Quai Branly, le musée des Monuments Français, le musée national des Arts Décoratifs, le musée national des Arts Asiatiques Guimet par exemple. D'autres dépendent de ministères, tels le musée de l'Armée (Hôtel des Invalides) et le musée de l'air et de l'espace du Bourget qui relèvent du ministère de la Défense. On peut également citer le Panthéon, où reposent les « grands hommes » de la Nation tels que Victor Hugo, Voltaire, Jean Moulin, Jean Jaurès ou Marie Curie. D'autres relèvent de l'Institut de France ou encore sont des musées privés (par exemple le musée Jacquemart-André, ou le musée Dapper).

La municipalité de Paris possède et gère quant à elle quatorze musées et sites municipaux dont les plus célèbres sont le musée Carnavalet, consacré à l'histoire de Paris, à proximité de la maison de Victor Hugo ou encore les catacombes. La ville possède également le musée du Petit-Palais (musée des Beaux-Arts de la ville de Paris), le Palais de Tokyo (musée d'Art moderne de la ville de Paris), et le musée Cernuschi (musée des Arts Asiatiques de la ville de Paris). De nombreuses expositions thématiques y sont organisées[s 1].

Bibliothèques

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Paris accueille un grand nombre de bibliothèques, notamment publiques. La bibliothèque Mazarine, constituée à partir de la bibliothèque personnelle du cardinal Mazarin, est la plus ancienne bibliothèque publique de France ; elle fut ouverte au public en 1643.

La Bibliothèque nationale de France se trouve pour l'essentiel à Paris, notamment sur deux sites : « Richelieu » situé dans le 2e arrondissement et surtout « François-Mitterrand » dans le 13e arrondissement. Elle constitue l'une des plus importantes bibliothèques au Monde avec une collection estimée à trente millions de volumes. Cet établissement public est le dépositaire en France du dépôt légal depuis le règne de François Ier. L'autre grande bibliothèque publique est la Bibliothèque publique d'information du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou.

La ville gère cinquante-cinq bibliothèques municipales de prêt généralistes et une dizaine de bibliothèques municipales thématiques[8] où il est également possible d'emprunter certains documents. On peut citer parmi les plus connues la bibliothèque historique de la ville de Paris, créée en 1871, qui possède un million de livres et brochures, des photographies, cartes et plans liés à l'histoire de la ville ou la bibliothèque de cinéma François-Truffaut, offrant une importante documentation sur le cinéma. Contrairement à l'accès à la BNF et à la bibliothèque Mazarine, l'accès aux bibliothèques municipales est entièrement gratuit même s'il peut être interdit aux mineurs dans les bibliothèques thématiques. L'emprunt des livres, revues, bandes dessinées ou partitions est gratuit, celui des disques et vidéos se fait moyennant un forfait annuel.

Il existe en outre des bibliothèques associatives ou privées. De nombreuses bibliothèques universitaires sont ouvertes au public, la plus prestigieuse d'entre elles étant la Bibliothèque Sainte-Geneviève.

Opéras, théâtres et salles de spectacle

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Les plus grands opéras de Paris sont l'Opéra Garnier et l'Opéra Bastille ; ils offrent un répertoire varié de classique et de moderne.

Le théâtre est traditionnellement un lieu majeur de la culture parisienne. Cela demeure vrai, bien que plusieurs de ses acteurs les plus populaires sont également des vedettes de la télévision française. La Comédie-Française, le théâtre de l'Odéon ou, sur d'autres registres, le théâtre Mogador et le théâtre de la Gaîté-Montparnasse figurent parmi les principaux théâtres parisiens. Quelques uns sont également des salles de concert.

Des légendes du monde musical français tels qu'Édith Piaf, Maurice Chevalier, Georges Brassens et Charles Aznavour ont trouvé la gloire dans les salles de concert parisiennes : Bobino, l'Olympia, La Cigale ou encore Le Splendid. La salle Pleyel accueille de nombreux concerts symphoniques, la salle Gaveau de la musique de chambre ; la maison de Radio France offre, quant à elle, de nombreux concerts d'une grande diversité musicale.

L'Élysée Montmartre mentionné ci-dessous, dont la taille s'est nettement réduite, est devenu une salle de concert. Le New Morning est l'un des quelques clubs parisiens offrant toujours des concerts de jazz mais on peut y entendre des musiques d'autres horizons. Plus récemment, Le Zénith dans le quartier de la Villette et le palais omnisports dans le quartier de Bercy, voire le Stade de France à Saint-Denis ou le Parc des Princes proposent des concerts à plus grande échelle.

Les guinguettes et les cafés-concerts constituaient l'épine dorsale du divertissement parisien avant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les exemples précoces, avant le milieu du XIXe siècle, on peut citer la guinguette du moulin de la galette et les cafés-concerts de l'Élysée Montmartre et du Château-Rouge. Les orchestres populaires ont ouvert la voie aux accordéonistes parisiens dont la musique a déplacé des foules à l'Apollo et la java a fait danser au faubourg du Temple et à Belleville. En dehors des clubs survivant de cette époque s'est développée la discothèque moderne : Le Palace, bien que fermé aujourd'hui, en est l'exemple le plus légendaire de Paris. Aujourd'hui, une grande partie du clubbing à Paris se déroule dans des clubs comme le Queen, l'Étoile, Le Cab qui sont très sélectifs. Les clubs orientés vers la musique électronique tels que Le Rex, le Batofar (un bateau converti en club) ou The Pulp sont assez populaires et les meilleurs DJ du monde y offrent leurs prestations.

Paris, centre littéraire et intellectuel

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Dès le XIIe siècle, le rayonnement de son université fait de Paris l'un des grands foyers intellectuels du monde chrétien. L'adoption du dialecte parisien par la Cour affirme cette vocation. Durant la Renaissance, la ville devient un foyer de l'Humanisme. Avec la progressive centralisation du pouvoir, Paris se trouve renforcée dans sa prééminence culturelle en France. Vers le milieu du XVIIe siècle, Paris et ses salons deviennent le centre presque unique de la littérature française. Dans le dernier tiers du siècle, le prestige de la cour de Louis XIV à Versailles éclipse un peu celui de Paris. Toutefois, la vie intellectuelle parisienne reste active (création de la Comédie-Française sous le patronage du roi en 1680).

Au cours du XVIIIe siècle, Paris redevient le centre culturel du royaume. Les salons parisiens connaissent leur plus bel essor. Voltaire, au ton léger et ironique, est l'écrivain parisien par excellence. À l'inverse, Jean-Jacques Rousseau fuit cette ville de bruit, de fumée et de boue et se réfugie à Montmorency, à quatre lieues de là, avant de s'y réinstaller en 1770.

Après la Révolution, le monde littéraire se fait plus large, plus complexe. Paris n'en demeure pas moins le cœur de la vie intellectuelle française, en accueillant Frédéric Chopin et des progressistes (comme Heine) menacés ou chassés de différents pays d'une Europe restée globalement très conservatrice. Dans les années 1920, beaucoup d'écrivains étrangers viennent découvrir Paris et s'en inspirent dans leur œuvre : Ernest Hemingway, Henry Miller, Gertrude Stein, etc. et d’autres viennent y chercher l’espoir : D.H. Lawrence, James Joyce, etc. Montparnasse, quartier des artistes depuis la fin du XIXe siècle, connaît son âge d'or. Après la Seconde Guerre mondiale, c'est Saint-Germain-des-Prés qui devient le foyer littéraire le plus célèbre, avec la présence de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian ou encore Jacques Prévert. On considère généralement que le prestige intellectuel de Paris a baissé dans le monde depuis cette époque. Mais elle reste la principale ville de l'activité littéraire et de l'édition françaises. Aujourd'hui presque chaque quartier de Paris possède sa plaque rappelant le séjour d'un écrivain.

Auteur, Sacha Guitry clama en ces mots son attachement à Paris : Être Valentinois c'est être natif de Valence, Dracénois de Draguignan, Briochin de Saint-Brieuc... Mais être Parisien ce n'est pas être né à Paris : c'est y renaître ; et ce n'est pas non plus y être, c'est en être ; et ce n'est pas non plus y vivre, c'est en vivre... Car on en vit, et on en meurt. Être de Paris ce n'est pas y avoir vu le jour ; c'est y voir clair. On n'est pas de Paris comme on est de Clermont mais on est de Paris comme on serait d'un cirque. On est élu Parisien, élu à vie. C'est une dignité. C'est une charge aussi : on doit être à ses ordres, à sa dévotion quand Paris vous a fait l'honneur de vous admettre. Aimer Paris rend orgueilleux, car il vous devient à ce point nécessaire qu'on arrive à croire qu'on peut lui être utile.

Paris dans les arts et la culture

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Paris dans la littérature

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Depuis longtemps, Paris a inspiré les écrivains. Au XVe siècle, François Villon plonge dans les bas-fonds de Paris pour amorcer son œuvre majeure : Le Testament. Toutefois, au XVIIe siècle et, dans une moindre mesure au XVIIIe siècle, la description de la réalité parisienne contemporaine intéresse peu les auteurs.

Au XIXe siècle, les écrivains français s'attachent davantage à décrire la réalité de leur temps de manière plus exacte. Sous la monarchie de Juillet, Honoré de Balzac cherche à brosser un tableau détaillé et moderne de la société française, c'est La Comédie humaine. Paris occupe une place privilégiée dans cette œuvre et pas seulement dans les Scènes de la vie parisienne. Il distingue par la diversité des réseaux de relation : c'est là que sont possibles les succès les plus fulgurants, là que l'on cherche la gloire[9] mais aussi là que l'on peut tomber dans l'anonymat le plus absolu[10].

Si Balzac s'intéresse avant tout à la haute société ou aux ambitieux désargentés, on commence à la même époque à s'intéresser à la ville populaire, perçue comme menaçante et fascinante. Des études paraissent sur les « classes dangereuses » d'une ville en expansion. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, qui fait une très large place au Paris de la pègre, connaît un immense succès lors de leur parution en feuilleton en 18421843. Vingt ans plus tard, c'est l'autre plus grand romancier de Paris, Victor Hugo, qui publie Les Misérables, autre volumineux ouvrage traitant du Paris populaire devenu un classique. Paris fascine avec une double image : une ville fastueuse et prestigieuse (Stendhal sublime Le Frascati, Balzac chante le boulevard des Italiens, Nerval ou Baudelaire ne jurent que par le Divan Le Pelletier) mais aussi une ville populaire où règne le vice. Gérard de Nerval s'y suicide dans le lieu le plus sordide qu'il ait pu y trouver. Le Paris en mutation d'Haussmann est largement décrit par Émile Zola dans Les Rougon-Macquart (Le Ventre de Paris, Nana, Au Bonheur des Dames) ; il est le cadre des errances et états d'âme des poètes Parnassiens et symbolistes et surtout de Baudelaire (Le Spleen de Paris).

Dans les années 1960, les écrivains transforment Paris en une ville mythique : parfois drôle et burlesque comme Zazie dans le métro de Raymond Queneau ou encore pleine de souvenirs comme Je me souviens de Georges Perec.

La ville fascine encore les écrivains de la nouvelle génération, tels Patrick Modiano (et le quartier de Belleville) ou Jean-François Vilar (et le quartier de la Bastille).

Paris dans la peinture et la sculpture

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Paris a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier.

Aucune représentation de la ville n'existe jusqu'aux Guerres de religion à la fin du XVIe siècle. C'est sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII que la ville est représentée par Jacques Callot et par les peintres hollandais De Verwer et Zeeman, en particulier les bords de Seine qui les fascinent. Le Louvre devient un sujet de prédilection au XVIIe siècle mais il faut pourtant attendre la vogue de la peinture en plein air au XIXe siècle pour voir les artistes s'intéresser à la vie parisienne et au paysage urbain en mutation. Corot plante son chevalet sur les quais de Seine, Monet représente l'atmosphère vaporeuse de la gare Saint-Lazare, Renoir décrit la vie Montmartroise (Moulin de la galette, le Moulin rouge), Pissarro peint le Pont Neuf et Sisley l'Île Saint-Louis. Puis, au tournant du siècle, Seurat, Gauguin (parisiens de naissance), Cézanne et Van Gogh représentent largement Paris dans leur œuvre. Toulouse-Lautrec est peut-être le plus parisien dans l'âme mais il s'intéresse plus aux cabarets et aux bas-fonds parisiens, qu'il fréquente assidûment, qu'aux paysages. Au XXe siècle, les plus parisiens des peintres sont certainement Marquet et Utrillo qui représentent souvent les quartiers déshérités de la ville. Matisse, Vlaminck et Derain mènent une vie de bohème au Bateau-Lavoir à Montmartre tandis que Léger, Modigliani, Chagall, Zadkine et Soutine s'installent dans les ateliers de la Ruche à Montparnasse ; c'est l'âge d'or de l'école de Paris qui laisse place au surréalisme après la Seconde Guerre mondiale.

Les sculpteurs François Rude (La Marseillaise, composition la plus forte de l'Arc de Triomphe) puis Jean-Baptiste Carpeaux avec la fontaine de l'Observatoire précèdent les grands maîtres de la fin du XIXe siècle dont d'innombrables œuvres ornent la voie publique parisienne : Rodin, Dalou (jardin du Luxembourg, place de la Nation), Bourdelle (Palais de Tokyo), Maillol (jardin des Tuileries) puis Paul Landowski (sainte Geneviève au pont de la Tournelle). L'Art nouveau a trouvé un étonnant débouché en 1900 avec le métro de Paris naissant dont Guimard orna alors plusieurs dizaines de bouches d'entrée. L'art contemporain s'illustre par exemple au Palais-Royal avec les colonnes de Buren ou à Beaubourg avec la fontaine Stravinski.

Paris dans la musique et la chanson

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La tradition musicale à Paris remonte au Moyen Âge avec la création à la fin du XIIe siècle de l'école polyphonique de Notre-Dame dont les œuvres expriment la foi médiévale. Sous François Ier naît à Paris l'imprimerie musicale française et les premières chansons populaires apparaissent. Sous le règne de Louis XIV, les grands opéras sont représentés à Paris : Lully s'y installe et devient responsable de la musique de la Cour. Ses ballets sont représentés au Louvre à partir de 1655. Au XVIIIe siècle, Rameau accentue le rôle de l'orchestre dans ses opéras-ballets, la musique s'impose dans les salons. L'histoire de France influence également la musique parisienne : de nombreuses chansons populaires sont créées durant la Révolution française ; la Carmagnole devient l'hymne des Sans-culottes en 1792. Au XIXe siècle, Paris devient la capitale de la musique, plus par les grands maîtres étrangers qu'elle attire par son rayonnement que grâce à ses propres compositions. La musique évolue progressivement vers le Romantisme incarné par exemple par Frédéric Chopin. Gounod renouvelle l'opéra lyrique tandis que Berlioz importe la musique descriptive.

La musique festive de danses de Paris, au XIXe siècle est célèbre dans le monde entier. Jouée notamment au moment du Carnaval de Paris, elle influence des musiques traditionnelles et des compositeurs étrangers. Au nombre de ceux-ci, on trouve Johann Strauss père, venu à Paris, à l'invitation de Philippe Musard, alors très célèbre . Ce dernier, ainsi que des dizaines d'autres compositeurs parisiens très fameux à l'époque (Jullien, Tolbecque, etc.), sont à présent largement et très injustement oubliés. Des centaines de partitions attendent d'être rejouées. Leur renaissance serait un très grand événement festif et musical.

Après 1870, Dukas, Saint-Saëns ou Bizet font de la France la maîtresse de la musique de ballet. Le caractère national de la musique revient avec Ravel et Debussy, musiciens impressionnistes. La fin du XIXe siècle est aussi l'époque des chansonniers dont Le Chat noir est le lieu de représentation emblématique, immortalisé par Toulouse-Lautrec. Au XXe siècle, les chansons d'Édith Piaf, la « môme de Paris », ainsi que celles de Maurice Chevalier incarnent la chanson populaire parisienne dans le monde entier. Plus récemment, Jacques Dutronc chante en 1968 « Il est 5 heures, Paris s'éveille » et Dalida devient l'une des plus célèbres Montmartroises, une place de la Butte porte son nom et un buste a été érigé en son hommage dix ans après sa disparition.

Paris, capitale de la mode et du luxe

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En 1945, il existait pas moins de 106 maisons labellisées haute couture en France, essentiellement concentrées à Paris, et parmi elles la plus célèbre : Givenchy. Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’une douzaine : les plus anciennes, Dior, Jean-Louis Scherrer, Emanuel Ungaro, Chanel, Yves-Saint-Laurent, de plus récentes comme André Courrèges et Pierre Cardin, ou encore les plus modestes, Dominique Sirop, Adeline André et Franck Sorbier.

Ces maisons de haute couture excellent tant dans la mode que dans la parfumerie. Ainsi, Chanel n°5 ou Arpège, apparus dans les années 1920, sont devenus incontournables, tout comme Miss Dior dans les années 1940. Parallèlement à la parfumerie, se développe la maroquinerie, Vuitton et Hermès. Vuitton, l’inventeur des premières malles confortables et raffinées, est devenu un des premiers en la matière. Certains se partagent la marché de la mode et de ses accessoires : Guy Laroche, Nina Ricci, Marcel Rochas, Pierre Balmain. De nos jours, de nouveaux créateurs apparaissent comme Jean-Paul Gaultier (qui a remis les corsets à la mode), Claude Montana, Christian Lacroix (qui mise sur l'explosion des couleurs) ou encore Chantal Thomass (spécialiste des sous-vêtements sexy). Le prêt-à-porter n'est pas en reste, avec Jean-Charles de Castelbajac ou encore Vanessa Bruno et Isabel Marant.

Aujourd'hui, Paris doit faire face à la concurrence de New York, Los Angeles, Milan et de certaines villes asiatiques. La ville occupe néanmoins une place éminente sur la scène mondiale, en particulier pour la joaillerie (concentrée place Vendôme et rue de la Paix) et la haute couture. L'habillement de luxe est particulièrement présent dans le 8e arrondissement de Paris 8e arrondissement, avenue Montaigne ou rue du Faubourg-Saint-Honoré notamment. On y trouve le siège de LVMH, premier groupe mondial dans le secteur du luxe, Hermès, Cartier, Dior et les boutiques de nombreux grands couturiers indépendants ou affiliés à de grands groupes tels que LVMH ou PPR.

Paris est aussi une des capitales du « shopping » et des magasins aux enseignes réputées et présentes partout dans le monde, les Galeries Lafayette ou le Printemps. La ville vit naître les grands magasins modernes, fondés sur l'idée révolutionnaire, à l'époque, de présenter un assortiment large et profond, des prix fixes et apparents, un accès direct et une mise en valeur de la marchandise dans un espace de vente dont l'agencement, la composition et les décors ont été réfléchis. Le premier exemple du genre est Le Bon Marché transformé en 1852. En 1883, Émile Zola, dans le roman Au Bonheur des Dames décrit la vie d'une employée d'un grand magasin.

Compléments

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Bibliographie

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Marcel Le Clère, Paris de la Préhistoire à nos jours, Éd. Bordessoules, 1985, 705 p.
Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris, Éd. Robert Laffont, 1996, 1580 p.
  1. p. 11-14.
Site officiel de la mairie de Paris
  1. Musées


Références

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  1. Les renards sont entrés dans Paris, Le Monde, 3 mai 2009, p.3.
  2. Nomenclatures des rues de Paris édition de 1816 page 9
  3. Amable Audin, Lyon, miroir de Rome dans les Gaules, Résurrection du passé, Fayard, 1965, p. 133
  4. Thierry Ier (roi de Reims), Clodomir (roi d'Orléans), Childebert Ier (roi de Paris) et Clotaire Ier (roi de Soissons)
  5. Historia thématique n°107 mai-juin 2007, page 20 : « La Reynie somme les 30000 habitants de la cour des miracles de déguerpir sous peine de pendre les douze derniers. ».
  6. Jean Favier, Paris, 2000 ans d'histoire, p. 195-196
  7. Jean Favier, Paris, 2000 ans d'histoire, p. 492-493
  8. bibliothèques thématiques de Paris
  9. Eugène de Rastignac et Lucien de Rubempré, qui y perd la vie, sont sans doute les deux ambitieux les plus célèbres
  10. Voir Le Père Goriot ou Z. Marcas entre autres

Concours international de piano Frédéric-Chopin

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Le Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie est le plus ancien et actuellement un des plus prestigieux concours de piano. C'est également un des rares concours de piano consacré à un seul compositeur. Il a lieu tous les cinq ans et a été fondé en 1927 par le professeur Jerzy Żurawlew, en hommage au grand compositeur polonais Frédéric Chopin dont l'instrument de prédilection a toujours été le piano. Premier président était le compositeur polonais Witold Maliszewski.

Le jury est composé de très grands artistes invités pour l'occasion ainsi que de professeurs célèbres. Les candidats admis au concours après les épreuves de sélection (environ 80 candidats retenus, après avoir passé chacun une audition d'une vingtaine de minutes) sont soumis à deux étapes éliminatoires avant de pouvoir espérer arriver en finale (à l'issue de quoi seulement 12 candidats sont retenus pour la finale).

Chacune des deux étapes éliminatoires comporte une liste d'œuvres à exécuter obligatoirement parmi un choix restrictif d'opus et dans un délai imparti. En finale, c'est l'un des deux concertos (le nº 1 ou le nº 2) qui est obligatoire ainsi qu'une œuvre avec orchestre au choix. Il faut noter également que le règlement a évolué et évoluera encore sans doute dans les futurs concours.

Parmi les vainqueurs des quinze premières éditions du concours se trouvent des noms désormais célèbres. Parmi les recalés aussi d'ailleurs, tel le cas fameux d'Ivo Pogorelich éliminé à l'issue du tour avant la finale en 1980, élimination qui conduit notamment Martha Argerich à démissionner de son poste de membre du jury pour le défendre.

Liste des vainqueurs de la plus haute récompense

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Le concours comporte six récompenses principales sous forme de prix avec une somme en dollars. Des récompenses spéciales sont décernées hors concours pour la meilleure interprétation d'une polonaise, d'une mazurka, d'une sonate ou d'un concerto. En 2005, Rafał Blechacz a non seulement remporté le premier prix , mais également les trois prix spéciaux d'interprétation. Chacun des douze finalistes reçoit une distinction (en 2005 il y avait environ 350 candidats inscrits).


Monument de Frédéric Chopin à Varsovie

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Monument de Fréderic Chopin à Varsovie est un monument localisé dans le Parc de Bains Royales à Varsovie, fait en bronze. Le monument présente Fréderic Chopin assis sous une saule, un arbre consideré comme un symbole de Mazovie. À côté de la Colonne de Sigismond III, le Palais «Łazienki », le monument de Sirène varsovienne et le Palais de la culture et de la science, il est une des vues plus connues de Varsovie. Il a été plusieurs fois reproduit sur les cartes postales, dans les calendriers, sur les timbres. Il existent également ses copies exactes, dont la plus célèbre se trouve à Hamamatsu, au Japon.

Le projet et son execution

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L’auteur du monument a été choisi par un concours qui a eu lieu en 1909 pour que la statue ait pu être exposé à l’année du centenaire de la naissance de Chopin. Dans le jury travaillaient, parmi autres, Antoine Bourdelle, Józef Pius Dziekoński et Leopold Méyet. Le projet vainqueur de Wacław Szymanowski a suscité beaucoup de controverses, puis les travaux sur son execution ont été interrompues par la première guerre mondiale. Le monument a été fonté en France, où se trouvait un modèle de gypse. Après que les parties de la statue sont arrivés en Pologne, les travaux ont été completés déjà dans le Parc Łazienki. Le monument a été présenté au public le 27 novembre 1926. Son entourage – le socle et le bassin – a été organisé selon le projet de Oskar Sosnowski, un architecte de l’École Polytechnique.

La déstruction du monument durant l’occupation allemande

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Le 31 mai 1940 le monument a été démoli par les occupants allemands, puis coupé en parties. Elles ont été ensuite envoyé à une aciérie allemande. Les nazis ont également tenté de détruire toutes les copies du monument qui se trouvaient dans des musées polonais. Par exemple, dans le Musée de Grande-Pologne en Poznań ils ont détruit toutes les copies en gypse ainsi qu’une copie en bois qui avait été offerte au musée par l’auteur de la sculpture. Cependant, un des employés du musée est parvenu à cacher deux copies de la tête de Chopin dans la cave du musée.

La reconstrucion

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La dévastation faite par les Nazis a causé des grandes difficultés pour la reconstruction de la sculpture. Une tentative de faire une réplique exacte du monument détruit a été faite après qu’une copie complète de celui-ci a été retrouvé dans les ruines de la maison démolie du sculpteur, à Mokotów, Varsovie. Le monument reconstruit a été de nouveau exposé au public en 1958. Aujourd’hui, il est placé près d’un bassin, entouré par les bancs. Dès 1959, en été, les concerts de la musique de Chopin y ont lieu. Les artistes jouent au piano situé sur une plateforme près du monument. Sur le socle de la statue, il y a l’inscription suivante : Posąg Fryderyka Chopina zburzony i zagrabiony przez Niemców w dniu 31 maja 1940 roku odbuduje Naród. 17-X-1946 r. („Le monument de Fréderic Chopin, démoli et volé par les allemands le 31 mai 1940 sera reconstruit par la Nation, 17 octobre 1946), ainsi que les mots d’Adam Mickiewicz :

Płomień rozgryzie malowane dzieje,
Skarby mieczowi spustoszą złodzieje,
Pieśń ujdzie cało...

Bibliografia

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  1. H. Kotkowska-Bareja, Pomnik Chopina, PWN, Warszawa 1970
  2. T. Łopieński, Okruchy brązu', PWN, Warszawa 1982